Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
d’obtenir tout ce qu’il désirait. Et qui s’opposerait à lui, alors ? Les templiers ? De braves combattants sans cervelle, épouvantés par leurs propres secrets et rituels mystérieux, qui erraient sans but comme des poulets décapités.
    Il empoigna son épée par la garde, la retira du sol et la posa sur ses genoux pour en nettoyer la pointe. Le seul danger venait de Corbett. La première attaque, dans le labyrinthe, aurait dû l’effrayer. Quant à celle dans la bibliothèque, elle aurait dû s’achever par sa mort, s’il n’y avait pas eu cette maudite porte dérobée. Quelle tempête cela aurait provoqué !
    Il n’osait pas se glisser au-dehors pour tenter d’entrer dans York, cela pouvait être dangereux. Alors, que faire ? Il se souvint de certains commérages et de rumeurs accompagnés de sous-entendus et ricanements. Il se rassit sur le tronc d’arbre et mit calmement au point les crimes suivants.

 
    CHAPITRE X
    Le tocsin réveilla Corbett. Ranulf, déjà levé, cherchait son baudrier. Les ordres et le bruit de bottes résonnaient dans les couloirs. D’autres cloches sonnèrent. Corbett s’habilla à la hâte. Il regarda par la fenêtre, tout en attachant son baudrier : les premières lueurs de l’aube éclaircissaient le ciel nocturne.
    — On attaque le manoir ? s’exclama Ranulf en sautillant pour enfiler ses bottes.
    — Je ne crois pas, dit Corbett d’une voix hachée.
    On tambourina à la porte. Ranulf tira le verrou. Un sergent échevelé, la face noircie, le surcot et les chausses roussis et sales, faillit tomber dans la pièce.
    — Sir Hugh, haleta-t-il, le grand maître vous salue, mais venez vite. Le logis est en feu.
    Sur le seuil de l’hostellerie, Corbett vit des volutes de fumée s’échapper de l’aile la plus éloignée. La cour grouillait de templiers à moitié vêtus qui, toussant et crachant, formaient une chaîne humaine et se passaient des seaux. Se frayant un chemin, Corbett pénétra dans un couloir envahi par la fumée. Celle-ci se déchira un moment grâce à la brise et il aperçut la lueur orangée de l’incendie, au fond. De temps en temps, un templier entrait en trombe, un seau débordant à la main. Branquier et, à sa suite, Jacques de Molay surgirent soudain du rideau de fumée. Secoués par des accès de toux, ils croisèrent Corbett et, d’un pas chancelant, s’empressèrent d’aller respirer des bouffées d’air pur.
    — C’est la cellule de Baddlesmere ! articula péniblement Molay. Une torche embrasée d’un bout à l’autre !
    S’accroupissant sur les pavés, il but avidement de l’eau dans la cassotte tendue par un serviteur et s’aspergea le visage avec le reste.
    — On ne peut pas l’éteindre, même avec de l’eau, marmonna-t-il.
    Corbett s’assit sur ses talons, près de lui. Branquier disparut en trébuchant dans la pénombre, incapable de parler, les yeux piqués par la fumée acre ruisselant de larmes. D’autres templiers apparurent, la démarche hésitante, en déplorant leur impuissance.
    — Le feu fait rage dans sa cellule ! s’exclama Jacques de Molay. Si on ne le maîtrise pas, tout le corps de logis va être détruit.
    Son sentiment de frustration fut contagieux : la chaîne des porteurs d’eau marqua un temps d’arrêt. Tout d’un coup, se protégeant le nez et la bouche d’une cape mouillée, Legrave s’engouffra dans le couloir, mais en ressortit, quelques minutes après, le reste du visage recouvert d’un masque de cendres. Corbett se rappela le corps de Murston en train de se consumer.
    — Ne jetez plus d’eau ! hurla-t-il.
    Il montra les pavés près du mur, où s’élevait un tas de sable utilisé pour des travaux de construction.
    — Prenez du sable, de la terre, de la boue. Étouffez les flammes, n’essayez pas de les noyer !
    Il s’ensuivit d’abord une certaine confusion jusqu’à ce que survînt Symmes, sa belette pointant le museau par l’entrebâillement de son surcot. Sur ses instructions, les soldats formèrent une longue chaîne et, se protégeant le nez et la bouche par des chiffons humides, s’élancèrent à l’intérieur, portant soit des seaux de sable, soit d’épaisses couvertures. Une heure s’écoula. Les flammes moururent, l’incendie fut circonscrit.
    — Dieu merci ! murmura Jacques de Molay. Dieu merci, le logis a des murs en pierre et un sol dallé. Sinon, le manoir entier aurait pu se transformer en bûcher ardent !
    — C’est assez

Weitere Kostenlose Bücher