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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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à être aide-cuisinier dans un manoir perdu !
    Le poing crispé, il jeta à Corbett un regard si furibond que le magistrat porta la main à son poignard, conscient, en outre, de la haine des autres templiers à son égard, et ce malgré la disgrâce du commandeur. Comme toute communauté repliée sur elle-même, les chevaliers du Temple abhorraient toute forme d’intrusion.
    Corbett se leva.
    — J’en ai terminé, Monseigneur. Que l’on garde Sir Bartholomew sous bonne escorte, surtout !
    Il se dirigea vers la porte.
    — Corbett ! s’écria Baddlesmere en le fixant d’étrange façon. La vérité sort de la rive.
    — Que voulez-vous dire ?
    Le templier éclata de rire en secouant la tête et en lui faisant signe de partir. Corbett s’inclina devant Jacques de Molay et rejoignit sa chambre. Ranulf et Maltote l’assaillirent tout de suite de questions.
    — Je suis incapable de savoir si Baddlesmere dit la vérité, s’il a perdu l’esprit ou s’il est l’assassin. Maltote, où se trouvent ces ouvrages ?
    Le messager les extirpa de sous le lit.
    — Nous dormirons tous les trois dans cette chambre, décida Corbett. Mais pour l’heure je vais m’efforcer de découvrir quels secrets peuvent bien renfermer ces textes.
    Il s’installa confortablement sur le lit et ouvrit un livre.
    Il consacra la nuit à lire et à relire certains passages tandis que ses serviteurs, profondément endormis, ronflaient comme des sonneurs. Ses paupières se fermaient parfois. Il s’assoupissait un instant, mais se réveillait en sursaut et allait s’asperger le visage ou remplir les lampes à huile lorsque s’affaiblissait la flamme. À la fin, il s’arrêta, épuisé. Les derniers chapitres de Bacon restaient énigmatiques, mais il se sentait heureux : il connaissait, à présent, l’origine de ces incendies mystérieux. Juste avant l’aube il sombra dans un cauchemar ravivé par les flammes impitoyables du feu de Satan.
    Ranulf le réveilla d’une secousse.
    — Messire, il est dix heures.
    Corbett s’assit en grognant, protégeant ses yeux contre la lumière qui se déversait entre les volets ouverts.
    — Cela fait belle lurette que nous sommes debout, Maltote et moi. Nous avons déjeuné dans le réfectoire en nous empiffrant comme quatre pendant que les autres nous lançaient des regards noirs. Montibus est parti.
    Corbett gémit.
    — Oh non !
    Il bondit à bas du lit et se frictionna le visage en repoussant les livres.
    — J’aurais voulu qu’il restât pour nous protéger, le cas échéant.
    Ranulf reprit son sérieux.
    — Les templiers ne se risqueraient quand même pas à nous attaquer, nous, les émissaires du roi ?
    — Attaquer, non, mais toi ou moi, mon garçon, pourrions être victimes d’un terrible accident.
    — Montre-lui ce que nous avons trouvé ! s’écria Maltote, occupé sur un escabeau à recoudre le cuir d’un étrier.
    — Voici !
    Ranulf remit à Corbett un chiffon noué.
    — Défaites-le soigneusement, Messire.
    Corbett suivit le conseil et contempla des bouts de cuir brûlé.
    — Qu’est-ce que c’est ?
    Il toucha un morceau qui s’effrita. Un autre fragment, par contre, était ferme et lisse.
    — Du cuir. Des restes de cuir que nous avons trouvés dans le bois là où le sol s’était calciné, de petits bouts dispersés par la brise.
    Corbett plaça minutieusement le chiffon sur le lit et soumit chaque fragment à un examen attentif, avant de le reposer. Puis il se leva en s’étirant et ôta surcot et cotte afin de faire ses ablutions, après avoir ordonné à Maltote d’aller chercher de l’eau chaude aux cuisines car il voulait également se raser.
    — Eh bien ? s’enquit fébrilement Ranulf. Votre avis ?
    — C’est bien du cuir brûlé, répondit Corbett en se frottant les mains avec le petit savon acheté à un marchand de Beverley. Peut-être les restes d’un sac qu’on aurait utilisé pour transporter ce que les Anciens appelaient le « feu du Diable ».
    Ranulf l’accabla de questions, mais Corbett refusa d’en dire plus. Quand Maltote revint, le magistrat ne pensait qu’à se raser et il pria Ranulf de bien tenir le miroir.
    — Quand j’aurai fini, dit-il en souriant à Ranulf, tu iras me chercher à manger, mais regarde bien qui te sert ! Pendant le repas, je vous raconterai une histoire.
    Tandis qu’il se séchait, Ranulf se précipitait aux cuisines et en revenait avec un pichet de bière et des pains mollets

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