Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
Ce fut facile. J’avais emporté mes sacoches, aussi ai-je tout simplement franchi le mur. Je suis resté quelque temps dans la campagne autour de York, mais il me fallait un cheval et d’autres vêtements. Vous connaissez la suite, conclut-il en gesticulant.
    — Vous aviez deviné que quelqu’un se trouvait dans votre chambre ?
    — Je me suis approché le plus près possible du corps de logis, et je l’ai déduit par les appels et les ordres lancés. Je me suis demandé si l’assassin n’en voulait pas à ma vie. Même si je prouvais mon innocence, on m’accuserait encore d’être responsable de la mort de Scoudas.
    Il enfouit son visage dans ses mains et sanglota sans bruit.
    — Joscelyn est mort, lui aussi, ajouta Corbett.
    — Mais pourquoi ? Ils étaient jeunes, pleins de vigueur. Ils auraient pu aisément s’échapper.
    — Vous aviez laissé un pichet de vin ? insista Corbett.
    Baddlesmere cligna lentement des yeux.
    — Le vin ? répéta le magistrat. Quelle quantité y avait-il ?
    — Un pichet, cinq ou six gobelets.
    La mâchoire du templier s’affaissa.
    — On y avait versé quelque chose ? Du poison ? Ou une drogue ? C’est cela que vous voulez dire ?
    — C’est la seule explication.
    — Mais je ne lui aurais jamais fait de mal ! se récria Baddlesmere. Jamais je n’aurais fait de mal à Scoudas !
    — Quand avez-vous apporté le vin dans votre chambre ?
    — Au début de l’après-midi. Un bon cru du Rhin. Je l’ai placé dans un seau d’eau froide pour le tenir au frais.
    — En avez-vous bu ?
    — Oui, oui, un demi-gobelet. Juste au moment où ils sont entrés. J’étais si mortifié par leurs railleries que je l’ai jeté par terre avant de partir.
    — Sir Bartholomew, reprit Corbett, tous vos biens ont été détruits dans l’incendie, mais dans les fontes de Scoudas, nous avons trouvé un plan d’York et les menaces de mort, rédigées de votre main, ainsi qu’un reçu signé par Murston pour une certaine somme d’argent.
    Baddlesmere prit aussitôt un air matois et mystérieux. La transformation fut si rapide que Corbett se demanda si le templier jouissait bien de toutes ses facultés, ou même s’il n’était pas Sagittarius en personne.
    — Revenons aux parchemins ! reprit-il sans aménité. Pourquoi Scoudas les détenait-il ?
    Baddlesmere toussa et s’humecta les lèvres.
    — Je voudrais boire un peu, Sir Hugh.
    Branquier remplit un gobelet sur le dressoir et le lui fourra dans la main.
    — Répondez à ma question ! s’impatienta Corbett.
    — Vous n’avez aucune autorité ici ! intervint Branquier.
    — Si ! corrigea Jacques de Molay. Sir Bartholomew, obéissez !
    — Bon ! je vous répondrai donc, dit le templier en se redressant, malgré mon peu d’estime pour les fouineurs. J’ai certes beaucoup péché, mais suis templier avant tout. Je n’apprécie guère votre présence, Corbett, et ne vous aime pas. Le Temple a sa règle et ses rituels.
    — Les parchemins ! répéta Corbett d’une voix dure.
    — Je menais ma propre enquête, lui rétorqua vertement Baddlesmere. J’ai tracé ce plan et ces messages afin d’y voir plus clair. J’en ai donné copie à Scoudas et l’ai prié d’ouvrir grands les yeux et les oreilles. Si ma chambre n’avait pas été réduite en cendres, vous auriez trouvé d’autres copies.
    Il haussa les épaules.
    — Quant au reçu de Murston, je ne vois pas ce que c’est.
    — Pourquoi votre chambre a-t-elle pris feu ?
    — Je l’ignore.
    — Contenait-elle quoi que ce soit qui aurait pu être à l’origine du brasier ?
    — Rien. Seulement des vêtements, des parchemins, des livres.
    — Une lampe à huile ?
    — J’ai dit « rien ».
    Baddlesmere détourna les yeux. Corbett comprit que le templier déshonoré nourrissait ses propres soupçons.
    — Que va-t-il advenir de moi ? murmura ce dernier en lançant un regard suppliant vers Molay.
    — Vous serez consigné dans votre cellule au pain et à l’eau, répliqua le grand maître. Quand cette affaire sera éclaircie et que le clerc du roi nous aura quittés, vous serez jugé par vos pairs. La Couronne, si elle le désire, peut aussi vous châtier pour avoir transgressé ses lois.
    Baddlesmere eut un geste de résignation.
    — Je serai dégradé, n’est-ce pas ? dit-il sotto voce. On brisera mes éperons et je serai déchu de la noblesse. Sir Bartholomew Baddlesmere, commandeur des templiers, réduit

Weitere Kostenlose Bücher