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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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leur argent à chercher un trésor qui n’existe pas là où ils le cherchent. Cordieu ! je voudrais bien voir leur tête.
    Machinalement, sans idée arrêtée, il plia les deux papiers, ramassa celui qu’il avait jeté et les serra dans son pourpoint en se disant :
    – Comment cet étui se trouve-t-il ici ?… Qui sait depuis combien de temps il y est ?… A-t-il été perdu ou a t-il été placé là intentionnellement ?… Qui peut savoir ?… Bah ! n’y pensons plus.
    Il revint dans la grotte, près de ses compagnons et, chose étrange, il ne souffla mot de sa trouvaille. Comme ils avaient faim, ils en conclurent qu’il devait être tard. De fait, la nuit était venue depuis longtemps.
    Ils s’occupèrent de préparer leur repas. Sur un coffre faisant l’office de table, ils placèrent la cruche, préalablement remplie de vin puisé à un des deux tonneaux, un jambon, un saucisson et plusieurs chapelets de pain.
    Ils avaient des œufs en quantité et quelques volailles. Les trois allumèrent le feu dans un angle et se chargèrent de faire rôtir deux poulettes. Jehan se réserva la confection de l’omelette, quand les volailles seraient suffisamment cuites. Nous savons qu’il réussissait particulièrement bien ce plat.
    Bientôt tout fut prêt et Jehan, pourpoint bas, brandissant la poêle au long manche, le teint animé, s’écria avec emphase :
    – A table, compagnons !… et donnez-moi des nouvelles de cette omelette !
    A ce moment, une voix claire lança :
    – Je demande une petite part de cette délectable omelette !…
    q

Chapitre 18
    L es quatre jeunes gens bondirent effarés. Un homme, qu’ils n’avaient pas entendu, entré par où ils ne savaient – puisqu’ils ne voyaient de porte nulle part – était déjà au milieu de la grotte et s’avançait vers eux, calme et souriant.
    – M. de Pardaillan ! s’exclama Jehan.
    Sa surprise était telle qu’il demeurait tout ébahi, sa poêle à la main, sans trouver une parole de bienvenue, roulant des yeux énormes autour de lui, cherchant par où le visiteur inattendu avait pénétré jusqu’à eux.
    – Moi-même ! répondit Pardaillan dont le sourire se nuança d’ironie à la vue de l’effet produit.
    Et avec une indignation comique :
    – Cà, morbleu ! est-ce ainsi que vous m’accueillez ?… Oseriez-vous refuser la part du pauvre au vieux routier qui enrage de faim et de soif ?… S’il en est ainsi, mauvais chrétiens, vous serez damnés, vous irez griller au plus profond…
    – Grâce, monsieur ! interrompit Jehan en riant de tout son cœur. Nous sommes bons chrétiens et ne voulons pas être damnés.
    – A la bonne heure !
    – J’étais si loin de m’attendre à vous voir apparaître ici !… Vous comprenez et excuserez mon étonnement.
    – Je comprends et « j’excuse », déclara Pardaillan, magnanime. A la condition que j’aurai ma part de cette omelette que je vous ai vu confectionner avec tant d’amour… Et une part de ces volailles qui me paraissent à point… ainsi que de ce jambon rose… et de ce saucisson.
    Et Pardaillan, aussi radieux que son fils, se mit à rire de son rire clair. Ce que voyant, les trois braves, eux aussi, éclatèrent bruyamment. Un instant, la haute voûte retentit des éclats d’une gaieté tumultueuse. Jehan, le premier, se ressaisit :
    – Ventre-veau ! s’écria-t-il, l’omelette qui refroidit !… Holà ! vous autres, vite un siège pour M. le chevalier qui nous fait l’honneur de partager notre repas.
    Les trois se précipitèrent et apportèrent le siège demandé. C’est-à-dire que devant le coffre-table, ils traînèrent un autre coffre sur lequel Pardaillan et son fils s’assirent, tandis qu’ils s’installaient tout bonnement par terre. Et avec une ardeur égale, tous les cinq, ils commencèrent le massacre des victuailles.
    – Pardaillan remarqua que Jehan ne lui posait aucune question au sujet de Bertille. De même, il ne demanda pas davantage comment il était entré dans la grotte. Il comprit le sentiment de délicatesse et de discrétion qui le faisait refouler des questions qu’il eût trouvées très naturelles. Avec cette douceur qu’il ne trouvait que pour ceux qui lui plaisaient, il dit :
    – Vous ne me demandez pas des nouvelles de M lle  Bertille ? Vous n’êtes donc pas inquiet ?
    – Non, monsieur, fit simplement Jehan. Puisque vous êtes là, souriant et tranquille, c’est que tout va bien. Il ne

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