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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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n’avaient vraiment produit d’effet que sur eux. Loin d’en être affecté, il eut un mince sourire de satisfaction. La crânerie et l’insouciante audace de son fils n’étaient pas pour lui déplaire, au contraire. Mais, lui aussi, il avait sans doute son idée derrière la tête, car il reprit :
    – C’est parce que j’ai pensé à ces choses que j’ai résolu de vous montrer les entrées secrètes qui permettent d’accéder à cette cave. Ces entrées, je suis seul, en France, à les connaître. C’est vous dire que, tant que vous resterez ici, vous pourrez dormir sur vos deux oreilles. Nul ne songera à venir vous y chercher, puisque nul ne soupçonne l’existence de ces souterrains.
    – Vraiment, monsieur, dit Jehan d’un accent pénétré, je suis confus de tant de bonté et de délicate sollicitude. C’est ma bonne étoile qui vous a mis sur mon chemin. Je viendrai donc me réfugier ici, s’il y a lieu. Toutefois, je n’y viendrai qu’à la toute dernière extrémité. Que voulez-vous, monsieur, il me faut de l’air et de la lumière. Ici, j’étouffe. Je n’ai qu’un regret : c’est qu’il soit si tard. Les portes de la ville sont fermées à cette heure, sans quoi je serais parti à l’instant même.
    – Bah ! fit Pardaillan d’un air insouciant, une nuit est bientôt passée. Nous nous en irons demain matin, à la pointe du jour.
    – En attendant, s’excusa Jehan désolé, après avoir fait un repas pitoyable, vous voici contraint de passer toute une nuit à la dure… et pour moi. Vous m’en voyez tout marri.
    – Croyez-vous que ce soit la première fois ? Il m’est arrivé plus d’une fois de passer la nuit à la belle étoile, sans même une de ces bottes de paille fraîche que je vois là. Quant à ce repas que vous jugez pitoyable, c’est un des meilleurs que j’ai faits. Et pourtant, j’en ai fait quelques-uns de fameux dans ma vie.
    Jehan le regarda attentivement. Pardaillan parlait sérieusement, d’un air très convaincu. Il se sentit soulagé. Mais alors, une autre inquiétude lui vint.
    – Mais au fait, dit-il en fixant le chevalier, je suis là, comme un bélître, à me donner des airs d’amphitryon, alors que c’est peut-être vous qui nous offrez l’hospitalité.
    – Comment cela ? demanda Pardaillan qui prit son air le plus naïf.
    – Puisque vous êtes seul à connaître ces souterrains… tout ce qui s’y trouve vous appartient peut-être ?
    Jehan le Brave attachait sans doute une secrète importance à cette question, car il ne quittait pas Pardaillan des yeux. Mais celui-ci avait pris sa physionomie indéchiffrable.
    – Vous vous trompez, dit-il avec un naturel parfait, rien de ce qui est ici ne m’appartient.
    – Sans doute, vous connaissez le propriétaire de ces affaires ?
    – Pourquoi me demandez-vous cela ? fit Pardaillan en le fixant à son tour.
    – C’est que… je crains qu’il n’ait pas lieu d’être très satisfait, lorsqu’il apprendra avec quel sans-gêne j’ai usé de son bien.
    – Bon, dit Pardaillan en souriant, quittez tout souci à ce sujet. Celle à qui appartient tout ce qui se trouve ici – car c’est une femme – a quitté la France voici une vingtaine d’années. Est-elle en Italie, son pays d’origine, ou en Espagne ?… Est-elle vivante encore ?… Je ne sais.
    Et avec une gravité soudaine, il ajouta :
    – Mais ce que je sais, par exemple, c’est que si elle apprenait par hasard ce que vous avez fait, elle ne manquerait pas de vous dire : « Vous avez bien fait. Considérez ce qui est ici comme votre bien et disposez-en à votre gré. »
    Jehan fut frappé du ton sur lequel Pardaillan prononça ces paroles. Par Saêtta, il savait que le trésor appartenait à la princesse Fausta. Il ne doutait pas que la femme à laquelle Pardaillan faisait allusion ne fût cette même princesse Fausta.
    Un instant, il s’était demandé si tout ce qui se trouvait dans cette grotte, y compris le trésor, n’était pas la propriété du chevalier. Lui-même disait que non et il savait qu’il pouvait avoir foi en sa parole. Il fut sur le point de demander des renseignements sur cette Fausta. Mais il connaissait le chevalier, maintenant. Il savait que s’il n’en disait pas plus long, c’est qu’il avait de bonnes raisons pour cela. L’interroger eût été une indiscrétion inutile. Il se contenta de dire :
    – Ma foi, monsieur, je suis bien aise de ce que vous me dites. Vous

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