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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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il y a des remèdes pour cela. Il y en a pour tout, d’ailleurs, sauf pour la mort.
    — Je suis tout de même inquiet quant à ce qui est du Conseil. Ils pensent qu’ils devraient avoir autant de pouvoir que leurs dirigeants.
    — Ne vous tracassez pas, dit l’autre. Ils ont une fonction très utile à remplir. Quand Don Fernando prendra sur le trône la place qui lui est due, il aura besoin de pendre quelques personnes pour la mort de son frère et de son malheureux petit neveu. Ils seront là à point nommé. En nombre suffisant, n’êtes-vous pas d’accord ?
     
    Peu de temps avant que les cloches ne sonnent sixte, avant que la ville ne s’apaise pour préparer le repas du midi, une petite procession – le capitaine de la garde épiscopale, monté sur un bel étalon, deux officiers de rang inférieur et deux gardes à pied – suivait Isaac et Yusuf dans les rues de la ville. Les officiers faisaient de leur mieux pour prendre un air dégagé, comme s’ils parcouraient les voies étroites et escarpées pour le seul plaisir de l’exercice. Mais cela leur était bien difficile. L’évêque s’était montré très ferme à ce sujet.
    — Vous ne partez pas arrêter un malandrin, leur avait-il dit. Vous escortez un petit enfant dont la sécurité est de la plus haute importance. Vous ne devez ni l’effrayer ni alerter le voisinage.
    Il s’était arrêté un instant de parler et les avait regardés droit dans les yeux.
    — Vous ferez tout pour éviter que chaque habitant de Sant Feliu et de la ville sache dans l’heure que l’infant se trouve au palais.
    — Peut-être devrais-je y aller seul, avait suggéré le capitaine. À pied, accompagné seulement de maître Isaac.
    — J’y ai pensé, avait répondu l’évêque, mais nous ne pouvons prendre aucun risque. Certaines personnes soupçonnent peut-être déjà la vérité. Elles seront à l’affût d’un tel manège.
    Ils étaient donc partis, à pied et à cheval, armés jusqu’aux dents, vers la porte nord et la paroisse de Sant Feliu.
    La situation empira dès qu’ils eurent atteint leur destination. L’infant Johan décida qu’il n’irait pas au palais épiscopal et ne se priva pas de le faire savoir. Il était heureux de vivre chez Nicholau et Rebecca. Il avait acquis une emprise totale sur leur fils de deux ans, très impressionné, tandis que les baisers affectueux et les histoires de Rebecca avaient pratiquement compensé la perte de sa nourrice. Il s’accrochait obstinément à elle, gémissant de détresse, jusqu’à ce que le capitaine réunît un véritable conseil de guerre.
    — Je ne puis emporter dans les rues un enfant qui hurle sans attirer l’attention, dit-il d’un air accablé.
    Le petit Johan était aussi prompt que tout autre enfant à déceler le moindre signe de faiblesse ; ses hurlements redoublèrent donc de violence et d’intensité.
    Finalement, le fils de Rebecca et sa nourrice furent confiés aux bons soins d’une voisine. Rebecca se joignit au groupe ; l’infant Johan fut installé sur l’étalon bai, devant le capitaine, et put même tenir les rênes. C’est ainsi que, le prince en tête, la petite troupe traversa la ville avant de pénétrer dans le palais pour y attendre l’arrivée de son royal père.
     
    — Il est difficile de savoir ce qu’un enfant comprend ou se rappelle, dit Don Pedro.
    Les serviteurs avaient été écartés, et les deux hommes étaient assis confortablement ensemble. L’évêque approuva d’un hochement de tête.
    — J’ai de bonnes raisons pour désirer apprendre de sa bouche ce qui s’est passé. Je suis non seulement préoccupé par son bien-être, mais je crois aussi qu’il connaît l’homme qui a tué sa nourrice et l’aurait tué si elle ne l’avait pas caché. Elle s’attendait à une telle agression, ajouta le roi au bout d’un instant.
    — En avait-elle parlé, sire ?
    — Pas à ma connaissance. Elle a dû dissimuler Johan dès qu’elle a entendu venir son assassin. Comment un petit enfant aurait-il pu s’enfuir autrement ?
    Don Pedro leva son gobelet d’argent en hommage à la nourrice.
    — Puisse sa brave âme reposer en paix. Elle fut un meilleur soldat que la plupart. Y compris les deux hommes que j’avais envoyés pour les garder.
    — Deux hommes, sire ?
    — Bien cachés dans la maison. Trop bien cachés, même. Quand le danger est venu, ils étaient occupés à jouer au moine et au garçon d’écurie.
    La colère

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