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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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oiseaux s’égaillèrent, immédiatement suivis par ceux qui comprirent le
signal du danger. La réaction se fit en chaîne et bientôt le ciel fut rempli d’oiseaux
des marais, de loin les plus nombreux dans le delta. Des milliers d’oiseaux
effarouchés zébraient l’azur de leur vol désordonné.
    Loup s’enfuit comme un bolide, la queue entre les pattes,
hurlant et grondant, effrayé par le remue-ménage qu’il avait déclenché. Pour
compléter le tableau, les chevaux, nerveux et inquiets, ruèrent et hennirent à
qui mieux mieux, pour finalement décamper vers la rivière.
    Le travois entrava Whinney dans sa fuite. Elle était de toute
façon la moins impressionnable des deux, et elle se calma rapidement. Jondalar
eut plus de difficultés à rassurer l’étalon. Il courut dans l’eau après son
cheval, nageant quand il n’avait plus pied, et disparut bientôt dans les roseaux.
Ayla alla chercher Whinney au milieu du cours d’eau et ramena sur la terre
terme. Après l’avoir calmée et réconfortée, elle détacha les perches et ôta le
harnais de la jument pour la laisser libre de courir à sa guise. Ensuite elle
siffla Loup à plusieurs reprises avant de le voir reparaître, venant du bas de
la rivière, loin du fourré où nichaient les oiseaux.
    Ayla troqua ses habits trempés contre des vêtements secs, puis
ramassa du bois pour allumer un feu en attendant Jondalar. Il aurait, lui aussi,
besoin de se changer. Heureusement ses paniers se trouvaient au sec dans le
canot. Il ne revint, à cheval sur Rapide, qu’après un long moment. L’étalon
avait remonté la rivière assez haut avant que Jondalar ne le rattrape.
    L’homme aux cheveux blonds était en colère après Loup, ce qui n’échappa
ni à Ayla ni au quadrupède penaud. Il attendit que Jondalar fût assis, une
tasse d’infusion à la main, et l’approcha en rampant à ses pieds, remuant la
queue comme un bébé loup qui cherche à jouer, couinant comme s’il cherchait à
se faire pardonner. Lorsqu’il fut assez près, il essaya de lui lécher le
visage. Jondalar commença par le repousser. Mais quand il permit à l’animal de
s’approcher, celui-ci sembla si heureux que Jondalar se laissa attendrir.
    — On dirait qu’il essaie de s’excuser, dit-il. Ça paraît à
peine croyable. Non, c’est impossible, ce n’est qu’un animal ! Ayla,
crois-tu que Loup soit conscient de sa mauvaise conduite et cherche à se faire
pardonner ?
    Cela ne surprenait pas Ayla. Elle avait été témoin de cas
semblables quand, en cachette, elle avait appris à chasser, et qu’elle avait
observé les carnassiers qu’elle avait choisis comme proies. L’attitude de Loup
correspondait à la soumission des jeunes louveteaux à l’égard du mâle dominant
de la bande.
    — Je ne sais pas ce qu’il comprend, ni ce qu’il pense,
répondit-elle. Je ne peux juger que d’après ses actes. Comme pour les
humains ! On ne sait jamais ce que l’autre pense ou comprend, on ne peut
que le déduire de ses réactions. Tu ne crois pas ?
    Jondalar parut perplexe. Ayla ne doutait pas que Loup fût
repentant, mais elle ne croyait pas que cela changerait grand-chose. Il s’était
comporté avec elle de la même manière quand elle avait essayé de lui apprendre
à ne pas toucher aux chaussures de cuir des habitants du Camp du Lion. Il lui
avait fallu beaucoup de temps et de patience pour le lui faire admettre et elle
ne pensait pas qu’il fût mûr pour renoncer à chasser les oiseaux.
    Le soleil frôlait les pics escarpés à l’extrémité
méridionale de la chaîne de montagnes, et déclinait vers l’ouest, faisant
jaillir des étincelles de leur couronne de glace. La chaîne perdait de l’altitude
en s’enfonçant vers le nord, et les montagnes anguleuses s’adoucissaient,
formant des crêtes arrondies recouvertes de neige miroitante. Au nord-ouest,
les montagnes disparaissaient derrière un rideau de nuages.
    Ayla arrêta Whinney dans une clairière accueillante, au bord de
la rivière. Jondalar les suivait à quelques pas. Le pré vert au milieu d’un
sous-bois menait directement à une lagune d’eau dormante.
    Les quatre bras du fleuve charriaient un limon boueux, mais dans
le réseau de chenaux et de rivières secondaires qui serpentaient à travers les
roseaux, coulait une eau pure et potable. Les chenaux débouchaient parfois sur
des lacs ou des lagunes entourés de roseaux, de joncs ou autres plantes
aquatiques, et souvent recouverts de

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