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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Jondalar l’aida à
collecter les champignons, et ce fut lui qui découvrit l’arbre qui abritait un
nid d’abeilles. Armé d’une hache et d’une torche enfumée, il grimpa à une
échelle de fortune, tronc de sapin mort encore garni de branches, et brava
quelques dards pour récolter des rayons de miel. Après avoir sucé goulûment les
délicieuses alvéoles, ils mangèrent la cire d’abeille, avalant par la même
occasion des ouvrières égarées. Ils riaient comme des enfants devant leurs
visages barbouillés.
    Ces régions méridionales tempérées étaient depuis longtemps le
refuge d’arbres, de plantes et d’animaux chassés du reste du continent par les
conditions climatiques arides et glaciales. Certaines variétés de pins étaient
là depuis tant d’années qu’elles avaient vu grandir les montagnes.
    Le petit groupe formé par l’homme et la femme, le loup et
les chevaux, poursuivait sa route vers l’occident en longeant le fleuve. Les
montagnes commençaient à révéler les détails de leur contour, mais les sommets
enneigés faisaient tellement partie de leur horizon quotidien, et leur
progression était si lente, qu’Ayla et Jondalar remarquaient à peine qu’ils s’en
approchaient. Ils poussaient de brèves incursions au nord, vers les collines
boisées, parfois rocailleuses et pentues, mais la plupart du temps ils ne s’éloignaient
pas de la plaine alluviale. Les terrains différaient, mais les arbres et la
flore étaient peu ou prou les mêmes.
    En arrivant devant un large affluent dévalant de la montagne et
qui se jetait dans le fleuve, les voyageurs comprirent qu’il se produisait un
changement essentiel dans la nature du fleuve. Ils traversèrent dans le canot,
et ils tombèrent tout de suite sur un rapide en descendant vers le sud. En
effet, la Grande Rivière Mère, incapable de franchir la montagne par le nord,
avait formé un coude abrupt pour rejoindre la mer en contournant la chaîne de
montagnes par le sud.
    Le rapide était trop fort et ils durent le longer en amont pour
traverser à un endroit moins turbulent. Là encore le canot prouva toute son utilité.
D’autres petits cours d’eau se rejoignaient dans la Mère juste avant le coude.
Ensuite, ils suivirent la rive gauche, d’abord vers l’ouest, ensuite vers l’est,
et lorsqu’ils débouchèrent sur de vastes steppes, les montagnes n’étaient plus
en face d’eux, mais sur leur droite. Leur silhouette mauve s’étendait sur l’horizon.
    Ayla ne quittait pas le fleuve des yeux. Elle savait bien que l’eau
des affluents, qui l’avaient grossi, descendait le courant, et que la Grande
Mère était moins pleine maintenant. Cela ne se voyait pas mais Ayla le sentait
pourtant. Un sentiment plus fort que le savoir, et Ayla essayait de vérifier si
le débit du fleuve diminuait de façon notable.
    Bientôt pourtant, l’apparence du fleuve changea. Enfoui
profondément sous le lœss, ce sol fertile provenant de la poussière de roche
moulue par les immenses glaciers et transportée par les vents, et sous l’argile,
les sables et les graviers charriés et déposés par les eaux au cours des
millénaires, se trouvait l’ancien massif. Les racines de la chaîne archaïque
avaient formé un bouclier si dur que la croûte granitique poussée contre lui
par les inexorables modifications de la terre s’était plissée, créant ainsi la
chaîne de montagnes dont les pics glacés scintillaient sous le soleil.
    Le vieux massif s’étendait sous le fleuve, mais la crête, usée
par les siècles et pourtant assez haute pour boucher l’accès à la mer, avait
forcé la Grande Mère à remonter au nord pour chercher une issue. Finalement, la
vieille roche avait concédé un étroit passage, mais avant d’aboutir enfin à la
mer, l’énorme fleuve avait creusé dans la plaine un lit parallèle à la mer,
ouvrant ensuite deux bras languissants, reliés entre eux par un enchevêtrement
de chenaux.
    Laissant la forêt derrière eux, Ayla et Jondalar se dirigèrent
au sud, vers une région de terrains plats et de coteaux envahis par des
graminées, et bordant un bras marécageux de l’immense rivière. Le paysage
ressemblait aux steppes du delta, mais il y faisait plus chaud, la terre était
plus sèche avec des dunes de sable, ancrées par des plantes thermophiles [7] extrêmement résistantes, et par de rares arbres. Des buissons d’absinthe, de
sauge des bois et d’estragon aromatique, réussissaient à percer tant

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