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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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étaient
apparus dans la matinée, au-dessus de l’eau uniquement. Ayla et Jondalar les
avaient oubliés.
    A la tombée de la nuit, il était devenu impossible de les
oublier. Les moucherons s’insinuaient dans la lourde fourrure des chevaux
trempés de sueur, bourdonnaient devant leurs yeux, s’enfonçaient dans leur
bouche et leurs naseaux, et le pauvre loup n’était pas mieux loti. Les animaux
bataillaient contre des millions de mites. Les insupportables insectes se
prenaient aussi dans les cheveux des humains. Ayla, tout comme Jondalar, en
recrachait par dizaines, et s’essuyait sans cesse les yeux pour ne pas être
aveuglée. Les nuées de moucherons s’épaississaient à mesure qu’on se
rapprochait de l’eau et Jondalar se demanda où établir le campement.
    Il aperçut une colline verdoyante sur sa droite et entreprit de
l’escalader pour avoir une vue d’ensemble. Arrivés au sommet, ils virent en bas
l’eau scintillante d’un bras mort. La végétation y était moins luxuriante que
sur le delta – mais, loin des eaux stagnantes des marais, les insectes
y seraient aussi moins abondants. Sur la rive, des buissons et quelques arbres
bordaient une grande plage accueillante.
    Loup dévala la colline en courant, et les chevaux le suivirent
au petit trot nonchalant. Ayla et Jondalar n’eurent que le temps de leur ôter
les paniers de charge et de détacher le travois avant de se ruer tous ensemble
dans l’eau claire. Même Loup, d’habitude si nerveux à l’idée de traverser une
rivière à la nage, fit le tour du lac en pataugeant.
    — Tu crois qu’il commence à aimer l’eau ? demanda
Ayla.
    — Je l’espère. Il nous reste tellement de rivières à
franchir.
    Les chevaux plongèrent leur tête dans le lac, crachant et
soufflant l’eau par leurs naseaux, puis allèrent sur la rive se rouler dans la
boue en se tortillant pour se gratter. Ayla ne put s’empêcher d’éclater de rire
en les voyant grimacer de plaisir. Ils se relevèrent couverts de boue. En
séchant, elle les débarrasserait de leur sueur, des peaux mortes et autres œufs
d’insectes, causes de leurs démangeaisons infernales.
    Ils campèrent au bord du lac et partirent le lendemain matin de
bonne heure, espérant trouver pour le soir un endroit aussi agréable. Une vague
de moustiques suivit l’éclosion des moucherons, et leurs multiples piqûres
forcèrent Ayla et Jondalar à s’emmitoufler sous de lourdes peaux qui leur
tenaient affreusement chaud. Ils ne virent pas arriver les mouches. Elles
étaient d’une autre espèce que celles qui accompagnaient toujours les
chevaux : elles étaient petites et elles piquaient. Bien que la soirée fût
chaude, ils durent vite s’enfouir sous leurs fourrures pour échapper aux hordes
volantes.
    Ils ne levèrent le camp que tard le lendemain matin. Ayla voulut
d’abord cueillir des plantes pour calmer la brûlure des piqûres et
confectionner un insectifuge. Dans un coin ombragé, elle trouva du romarin des
marais aux curieuses feuilles lancéolées recouvertes de poils roux, connu pour
ses propriétés cicatrisantes et calmantes, et elle en cueillit pour fabriquer
une lotion. Elle découvrit du plantain et s’empressa d’en récolter les larges
feuilles pour ajouter à la solution. Ces plantes possédaient des vertus
calmantes pour toutes piqûres ou furoncles, et soignaient même de graves
ulcères ou autres blessures. Plus tard, dans les steppes où l’humidité était
moindre, elle cueillerait des fleurs d’absinthe [6] ,
excellent antidote contre les poisons ou autres réactions toxiques.
    Elle fut enchantée de trouver des soucis d’un jaune étincelant,
dont elle appréciait les vertus antiseptiques et le pouvoir cicatrisant
immédiat, et qui, en solution concentrée, éloignaient les insectes. A la
lisière d’un bois exposé au soleil, elle découvrit de l’origan vulgaire, qui
était non seulement un excellent insectifuge en solution externe, mais qui, bu
en infusion, donnait à la sueur une odeur épicée qui repoussait les mouches,
moucherons et puces. Elle essaya même d’en faire boire aux chevaux et à Loup.
    Jondalar surveillait ses préparations, la bombardant de
questions, et écoutant les explications avec un grand intérêt. Ses
démangeaisons soulagées, il se félicita de voyager en compagnie d’une femme
aussi experte. Seul, il aurait dû supporter les cuisantes brûlures sans
broncher.
    Ils se mirent en route vers le milieu de la

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