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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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s’endormir.
    — Abandonnons le bateau, proposa Jondalar. Les chevaux
peuvent traverser les petits cours d’eau sans mouiller le matériel. Et dans les
rivières plus profondes, nous remonterons les paniers sur leur dos, au lieu de
les laisser pendre sur leurs flancs.
    — Un jour, je venais d’être chassée du Clan et j’étais à la
recherche des miens quand j’ai dû franchir une grande rivière qui me barrait le
chemin. Alors j’ai attaché mes affaires sur une souche et j’ai nagé en la
poussant devant moi.
    — Ça ne devait pas être facile, remarqua Jondalar. Nager
sans les mains, c’est sûrement dangereux.
    — C’est vrai, mais je n’avais pas le choix.
    Elle s’absorba dans une profonde méditation, et Jondalar crut qu’elle
s’était endormie. Elle lui livra enfin le fond de ses pensées.
    — Jondalar, j’ai l’impression que nous avons parcouru plus
de chemin que lorsque j’ai quitté le Clan. Qu’en dis-tu ?
    — Oui, nous avons bien avancé, répondit-il avec prudence en
s’accoudant pour mieux la voir. Mais il nous reste une longue route avant d’arriver
chez moi. Es-tu fatiguée de voyager ?
    — Oui, un peu. J’aimerais me reposer un moment avant de
continuer. Tant que je suis avec toi, peu m’importe de voyager loin, mais je n’imaginais
pas que le monde était si vaste. Ne finit-il jamais ?
    — A l’ouest de mon pays, la terre s’arrête aux Grandes
Eaux. Personne ne sait ce qu’il y a au-delà. Je connais un homme qui a voyagé
très loin et qui prétend avoir vu de grandes eaux dans l’est, mais rares sont
ceux qui le croient. Beaucoup voyagent mais jamais très loin, et ils ont peine
à croire aux récits des longs Voyages. Ils ont besoin de voir pour être
convaincus. Mais certains ont traversé de nombreux pays... et je n’aurais
jamais imaginé devenir l’un d’eux, ajouta-t-il avec un petit rire ironique.
Wymez avait exploré les alentours de la mer du Sud et il affirmait qu’il y
avait encore des terres plus au sud.
    — Il a trouvé la mère de Ranec et il l’a ramenée. On est
bien obligé de le croire. As-tu jamais vu une peau aussi noire que celle de
Ranec ? Wymez a dû aller loin pour trouver une femme comme ça.
    Jondalar contempla le visage d’Ayla éclairé par le feu de bois,
et se sentit fondre d’amour pour elle. Et dévoré de soucis. Parler du Voyage
lui rappelait le long chemin qu’il leur restait à parcourir.
    — Au nord, la terre se termine dans le glacier, reprit
Ayla. Personne ne peut aller au-delà.
    — Si, par bateau. Mais on dit que ce ne sont que glaces et
neiges à perte de vue, et que les esprits des ours y habitent. On dit aussi qu’on
y trouve des poissons plus gros que les mammouths. Des gens de l’ouest
prétendent que des chamans sont assez puissants pour les attirer, et qu’une
fois sur le rivage, ils ne peuvent plus repartir, mais...
    Un fracas retentit soudain dans les arbres. Les deux voyageurs
sursautèrent, puis restèrent ensuite cloués sur leur couche sans dire un mot,
osant à peine respirer. Loup émit un grognement sourd, et Ayla le retint de
crainte qu’il ne se rue dehors. Les échos d’un combat furieux leur parvinrent,
puis ce fut de nouveau le silence, et bientôt Loup cessa de gronder. Jondalar
se demandait s’il allait pouvoir s’endormir. Il finit par se lever et rajouta
une bûche dans le feu, en se félicitant d’avoir trouvé de grosses branches qu’il
avait fendues avec sa hache de silex à manche d’ivoire.
    — Le glacier que nous devons traverser n’est pas au nord, n’est-ce
pas ? demanda Ayla quand il revint se coucher.
    — Par rapport à l’endroit où nous sommes, si. Mais il est
au sud du mur de glace. A l’ouest, il y a une autre chaîne de montagnes, c’est
celle que tu as aperçue aujourd’hui. Le glacier que nous traverserons se trouve
sur des hauts plateaux, au nord de ces montagnes.
    — Est-ce vraiment difficile de traverser un glacier ?
    — Eh bien, il y fait très froid, et le blizzard y souffle
souvent. Au printemps et en été, la glace fond, des crevasses énormes s’ouvrent,
et si tu tombes dedans tu ne peux plus en ressortir. L’hiver, les crevasses se
remplissent de neige et de glace, mais ça reste dangereux.
    Ayla frissonna.
    — Oui, mais tu disais qu’on pouvait contourner le glacier.
Pourquoi devrait-on le traverser alors ?
    — Parce que c’est le seul moyen d’éviter le territoire des
Têtes... euh... du Clan.
    — Tu

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