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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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place.
    Jondalar faillit lâcher prise et se demanda où Ayla trouvait les
ressources nécessaires pour tendre le bras de Roshario avec tant de force.
Ayla, le visage crispé par l’effort et ruisselant de sueur, maintenait le bras
étiré. Progressivement, elle s’appliqua à mettre vis-à-vis les aspérités des
deux sections de l’os qui se remit soudain en place, presque tout seul. Ayla s’assura
que les deux parties de l’os s’emboîtaient parfaitement, et reposa enfin
délicatement le bras sur le lit.
    Lorsque Jondalar releva la tête, il la vit trembler, les yeux
clos, le souffle court. Le plus difficile avait été de garder sa lucidité
malgré la tension physique qu’exigeait l’opération et elle cherchait maintenant
à reprendre le contrôle de ses muscles.
    — Je crois que tu as réussi, Ayla ! s’exclama
Jondalar.
    Ayla reprit sa respiration et sourit à Jondalar, l’œil brillant.
    — Oui, je le crois aussi, déclara-t-elle d’un air
victorieux. Il ne reste plus qu’à fixer les attelles.
    Elle palpa l’os une dernière fois.
    — S’il se ressoude bien, si je n’ai pas causé trop de
dégâts sur les muscles, elle pourra se servir à nouveau de son bras. Mais la
chair est meurtrie et le bras va d’abord enfler.
    Dehors, Jondalar fut accueilli par des visages anxieux. Tous les
habitants de la Caverne, Shamudoï et Ramudoï réunis, avaient rejoint Dolando
pour monter la garde devant la case.
    — Dolando, Ayla a besoin des attelles, déclara Jondalar.
    — Alors ? demanda le chef des Shamudoï en lui tendant
les planches polies.
    Préférant attendre qu’Ayla annonçât la nouvelle elle-même,
Jondalar se contenta de sourire. Dolando ferma les yeux et soupira de
soulagement.
    Ayla plaça les attelles et les enveloppa de bandes de peaux de
chamois. Le bras enflerait et il faudrait renouveler le pansement. Les attelles
maintiendraient le bras de façon qu’aucun mouvement de Roshario ne le déplace.
Plus tard, quand les chairs enflées se seraient résorbées, Ayla appliquerait
autour du bras l’écorce de bouleau préalablement trempée dans l’eau chaude. En
séchant, l’écorce formerait un moule rigide qui permettrait à Roshario de
bouger son bras sans risque.
    Ayla écouta la respiration de la malade, tâta son pouls au cou
et au poignet, mit l’oreille contre sa poitrine, souleva ses paupières, et,
rassurée, sortit sur le pas de la porte.
    — Dolando, tu peux venir, maintenant, annonça-t-elle.
    — Comment va-t-elle ? s’enquit l’homme d’une voix
inquiète.
    — Entre, tu jugeras par toi-même.
    L’homme s’avança timidement, s’agenouilla près du lit, et
examina sa compagne avec anxiété. Il regarda sa poitrine se soulever à un
rythme régulier, et soulagé de la voir respirer, porta enfin son regard sur le
bras cassé. A travers le pansement, il put constater qu’il paraissait normal.
    — Mais... mais, on dirait qu’il est parfaitement
remis ! s’exclama-t-il. Crois-tu qu’elle pourra s’en servir ?
    — J’ai fait ce que j’ai pu. Avec l’aide des esprits et de
la Grande Terre Mère, oui, Roshario devrait retrouver l’usage de son bras.
Peut-être pas comme avant, mais son bras sera valide. Maintenant, il faut la
laisser dormir.
    — Je reste avec elle, décida Dolando, essayant d’impressionner
Ayla par son autorité, mais prêt à partir si elle l’ordonnait.
    — J’étais sûre que tu voudrais rester. Mais maintenant que
c’est terminé, j’ai une faveur à te demander.
    — Tu n’as qu’à demander. Je te donnerai tout ce que tu
voudras, assura Dolando sans hésiter.
    — Je voudrais me laver. Peut-on nager et se laver dans le
bassin ?
    Dolando s’attendait à tout sauf à cela, et il mit du temps avant
de revenir de sa surprise. Alors seulement il s’aperçut que le visage d’Ayla
était barbouillé de mûres, ses bras couverts d’écorchures, ses habits sales et
déchirés, ses cheveux en désordre.
    — Roshario ne me pardonnerait jamais un tel manque d’hospitalité,
s’excusa-t-il alors en souriant d’un air piteux. On ne t’a même pas offert d’eau
à boire ! Tu dois être épuisée après un si long voyage. Je vais appeler
Tholie. Demande-moi ce que tu veux. Tout ce que nous avons t’appartient.
    Ayla frotta entre ses mains mouillées les fleurs riches en
saponine jusqu’à en obtenir une écume onctueuse. Ensuite, elle s’en frictionna
la tête. L’écume de céanothe [12] n’était pas

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