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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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le remettre en place. Ses muscles sont tellement détendus que l’os peut
sauter des jointures et je risque de lui déboîter l’épaule ou le coude. Il
faudra la tenir fermement, et même tirer en sens contraire.
    — J’ai compris, affirma Jondalar. (Du moins le croyait-il.)
    — Mets-toi à l’aise et assure ta prise. Tends bien son
bras, et soutiens son coude jusque-là environ, recommanda Ayla. Préviens-moi
quand tu seras prêt.
    Jondalar s’arc-bouta et empoigna le bras de Roshario.
    — Voilà, je suis prêt, déclara-t-il.
    Une main de chaque côté de la fracture, là où l’os dessinait un
angle incongru, Ayla saisit le bras de Roshario, le palpa en différents
endroits, tâta l’os brisé à travers la peau et les muscles. Elle vérifia qu’il
était incomplètement ressoudé pour être sûre de pouvoir le fracturer à nouveau.
Elle se positionna pour obtenir le meilleur levier possible, prit une profonde
inspiration, et exerça une brusque pression des deux mains sur la courbure de l’os.
    Ayla sentit l’os se briser. Jondalar entendit un craquement
sinistre. Roshario, soudain agitée d’un soubresaut brutal, replongea bientôt
dans un sommeil tranquille. Ayla pétrit la chair à la recherche de la nouvelle
fracture. L’os n’avait pas eu le temps de se souder, sans doute à cause de sa
position peu propice à la cicatrisation, et la nouvelle fracture était franche
et propre. La première partie de l’opération avait réussi. D’un revers de main,
Ayla essuya en soupirant son front ruisselant de sueur.
    Jondalar la dévisageait bouche bée. Quelle force fallait-il pour
casser un os pareil, même s’il n’était qu’à moitié ressoudé ! Il admira
encore une fois l’étonnante puissance physique qu’il avait déjà eu l’occasion d’observer
chez Ayla, quand ils habitaient dans sa vallée. Certes, survivre seule dans un
monde hostile avait nécessité une force physique peu commune, et l’obligation
de tout faire elle-même avait développé ses muscles, mais il n’avait jamais
vraiment mesuré sa vigueur avant cet instant.
    Toutefois, la force d’Ayla n’était pas uniquement due à la
nécessité de survivre, elle provenait de son éducation dans le Clan, où l’on
exigeait d’elle autant que des autres femmes. Et pour accomplir sa tâche aussi
bien que n’importe quelle femme du Clan, elle avait dû acquérir une force
exceptionnelle d’après les critères des Autres.
    — C’était parfait, Jondalar. Maintenant, maintiens son bras
au niveau de l’épaule. Comme ça, dit Ayla en lui montrant. Ne lâche surtout
pas, et si tu sens que la prise t’échappe, préviens-moi tout de suite.
    Ayla s’aperçut que, si l’os s’était mal ressoudé, les muscles et
les tendons, eux, s’étaient cicatrisés.
    — Je vais avoir du mal à remettre le bras en place,
expliqua-t-elle. Certains muscles vont se déchirer comme au moment où l’os s’est
fracturé, et je vais devoir étirer les tendons. Roshario souffrira au réveil, mais
il n’y a pas d’autre solution. Fais-moi signe dès que tu seras prêt.
    — Mais comment sais-tu tout cela ?
    — Iza me l’a appris.
    — Oui, je sais qu’Iza t’a initiée, mais comment sais-tu
cela ? Où as-tu appris à casser un os déjà ressoudé ?
    — Une fois, Brun avait emmené ses hommes chasser loin de la
caverne. Ils sont partis très longtemps. Un des chasseurs s’est cassé le bras
au début de la chasse et il a refusé de rentrer. Il a attaché son bras à son
corps et il a chassé d’une main. A son retour, Iza lui a remis le bras en
place.
    — Mais comment a-t-il fait ? s’étonna Jondalar.
Comment a-t-il pu continuer la chasse avec un bras cassé ? Il n’avait donc
pas mal ?
    — Bien sûr que si, mais il n’en a rien montré. Les hommes
du Clan préfèrent mourir plutôt que d’avouer leur souffrance. On les élève
comme ça. Bon, tu es prêt maintenant ?
    Jondalar aurait voulu en savoir davantage, mais ce n’était pas
le moment.
    — Oui, je suis prêt, se contenta-t-il de dire.
    Ayla empoigna fermement le bras de Roshario juste au-dessus du coude,
pendant que Jondalar le maintenait en dessous de l’épaule. Avec fermeté, Ayla
commença à tirer progressivement tout en évitant que les os ne frottent l’un
contre l’autre, ce qui aurait pu les broyer, et en empêchant les ligaments de
se déchirer. Il fallut étirer le bras au-delà de sa longueur initiale pour
remettre l’os en

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