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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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détachaient sur le ciel
rougeoyant. Les yeux écarquillés, Roshario regarda les chevaux, ce qui arracha
un sourire aux autres. Ils s’étaient déjà remis de leur choc initial, mais la
vieille femme voyait les deux quadrupèdes pour la première fois.
    — Ayla... Ayla vivait donc avec ces deux chevaux ? s’étonna-t-elle.
    — Non, pas exactement. J’étais là quand l’étalon est né,
précisa Jondalar. Auparavant, elle ne vivait qu’avec Whinney... et un lion des
cavernes, conclut-il dans un souffle.
    — Et un quoi ? Ayla, raconte-nous, toi ! demanda
Roshario dans la langue mamutoï qu’elle maîtrisait mal. J’ai l’impression que
Jondalar embrouille tout. Tholie traduira.
    Ayla avait saisi des bribes de la conversation, mais elle
interrogea Jondalar du regard pour plus de précisions. Il avait l’air
visiblement soulagé.
    — Je crains de ne pas avoir été clair, Ayla. Roshario
voudrait entendre l’histoire de ta bouche. Explique-leur comment tu vivais dans
ta grotte avec Whinney et Bébé, et comment tu m’as rencontré, proposa-t-il.
    — Oui, raconte-nous. Et dis-nous pourquoi tu vivais seule
dans une vallée, ajouta Tholie.
    — Oh, c’est une longue histoire, répondit Ayla en
rassemblant ses esprits.
    Les Sharamudoï s’installèrent confortablement. On allait leur
raconter une longue histoire, pleine de mystère. Ils étaient ravis. Ayla but
une gorgée d’infusion, en se demandant par où commencer.
    — J’ai déjà dit à Tholie que je ne me souvenais pas d’où
venaient mes parents. Je les ai perdus dans un tremblement de terre quand j’étais
toute petite, et j’ai été recueillie et élevée par le Clan. Iza, la femme qui m’a
trouvée, était guérisseuse, une Femme Qui Soigne, et elle a commencé à m’enseigner
son savoir quand je n’étais encore qu’une petite fille.
    Ah, voilà qui explique ses talents, se dit Dolando en écoutant
la traduction de Tholie.
    — Je vivais avec Iza dont le compagnon était mort dans le
même tremblement de terre, reprit Ayla, et son frère Creb. Creb tenait la place
de l’homme du foyer, et il l’a aidée à m’élever. Iza est morte il y a quelques
années, mais avant de mourir, elle m’a bien recommandé de partir et de
rechercher mon peuple. Je ne voulais pas partir... je ne pouvais pas... (Elle
hésita, se demandant ce qu’elle devait révéler, ce qu’il valait mieux
cacher.)... Plus tard... à la mort de Creb... j’ai dû m’en aller.
    Ayla marqua une pause et avala une autre gorgée d’infusion
pendant que Tholie résumait son récit, butant sur les noms à la sonorité
étrange. La narration avait fait ressurgir un passé oublié et douloureux, et
Ayla avait besoin de reprendre ses esprits.
    — J’ai suivi les conseils d’Iza, et j’ai essayé de retrouver
mon peuple, poursuivit-elle, mais je ne savais pas dans quelle direction
chercher. J’ai erré du printemps jusque tard dans l’été sans rencontrer
personne. Je commençais à me demander si ma quête n’était pas inutile, et j’étais
fatiguée de voyager. J’ai découvert au beau milieu des steppes une petite
vallée verdoyante arrosée par un cours d’eau. J’ai même trouvé une agréable
petite grotte. La nourriture était abondante, l’endroit était plaisant... mais
désert. Je ne savais toujours pas où trouver des humains, l’hiver approchait et
je devais m’y préparer si je voulais survivre. J’ai donc décidé de rester dans
la vallée jusqu’au printemps suivant.
    Les Sharamudoï, pris par son récit, commentaient à voix haute sa
décision en gesticulant. Ils conclurent qu’elle avait eu raison de s’arrêter
dans sa vallée, que c’était la seule chose à faire. Ayla expliqua comment elle
avait piégé un cheval dans une trappe, comment elle avait découvert qu’il s’agissait
d’une jument en état d’allaiter, et comment elle avait ensuite vu une bande de
hyènes encercler son jeune poulain.
    — Je n’ai pas hésité, dit Ayla. C’était un bébé sans
défense, j’ai chassé les hyènes à coups de fronde et j’ai ramené le poulain
dans ma grotte. Et je ne le regrette pas Whinney a partagé ma solitude et l’a
rendue supportable. Elle est devenue mon amie.
    Les femmes, au moins, comprenaient qu’on pût se laisser
attendrir par un bébé sans défense, fût-il un bébé cheval. Et Ayla relatait les
événements avec tant de cœur qu’on finissait par trouver parfaitement normal d’adopter
un

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