Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
crainte qu’il ne ralentisse la progression de la
jument dans le courant torrentueux, Ayla détacha le travois de Whinney.
    Mais ne voulant pas perdre les perches ni le canot, ils lièrent
les longs piquets ensemble et Jondalar attacha un bout de la corde au bateau
pendant qu’Ayla nouait l’autre au harnais qui servait à maintenir le
porte-paniers sur la croupe de Whinney. Elle utilisa un nœud coulant, vite
défait en cas d’urgence. Ensuite, elle attacha une corde à la sangle tressée
qui retenait la couverture sur le dos de Whinney.
    Jondalar fit de même avec Rapide. Il ôta ensuite ses bottes, les
bandes de peau qui protégeaient ses pieds, sa cape et sa pelisse, qui, une fois
trempées, pèseraient trop lourd et risqueraient de le faire couler. Il les
enveloppa et les entassa sur le porte-paniers, ne conservant que sa tunique et
ses jambières. Ayla l’imita.
    Les bêtes sentaient la nervosité des humains et le courant
rapide les inquiétait. Les chevaux s’étaient éloignés du cerf mort et caracolaient
en s’ébrouant et en roulant des yeux, les oreilles dressées, aux aguets. Loup,
quant à lui, s’était avancé jusqu’au bord de la rivière, et reniflait le cerf.
Mais il se gardait bien de pénétrer dans l’eau.
    — Tu crois que les chevaux vont s’en tirer ? demanda
Jondalar alors que d’énormes gouttes commençaient à tomber.
    — Ils sont nerveux, mais ça devrait aller. D’autant que
nous serons avec eux. C’est pour Loup que je me fais du souci.
    — Ayla, on ne peut tout de même pas le porter ! s’exclama
Jondalar. Il faudra qu’il se débrouille... tu le sais très bien... Loup est un
excellent nageur, ajouta-t-il en voyant la détresse de sa compagne. Il s’en
sortira, ne t’en fais pas.
    — Espérons-le, dit Ayla en s’agenouillant pour encourager
son protégé.
    — Dépêchons-nous, s’écria Jondalar en s’apercevant que les
gouttes tombaient dru et fort.
    La corde étant nouée plus bas sur le passage de sangles, il
empoigna directement le harnais de Rapide, et ferma un instant les yeux en
implorant le sort. Il pensa à Doni, la Grande Mère Terre mais ne trouva rien à
Lui promettre en échange de leur vie sauve. Il fit néanmoins une requête
silencieuse. Il espérait que le moment n’était pas encore venu de rejoindre la
Mère, mais surtout, il ne voulait pas perdre Ayla.
    L’étalon secoua la tête et tenta de ruer en comprenant que
Jondalar le conduisait à la rivière.
    — Là, là, tranquille ! le calma Jondalar.
    L’eau était froide et tourbillonnait autour de ses pieds nus,
grimpant sur ses mollets et ses cuisses. Une fois dans la rivière, Jondalar
lâcha le harnais de Rapide et enroula la corde autour de sa main, confiant au
robuste étalon le soin de choisir sa traversée.
    Ayla fit plusieurs fois le tour de sa main avec la corde reliée
au garrot de Whinney, et la serra dans son poing. Elle suivit alors le géant
blond, marchant à côté de la jument. Elle tira ensuite sur la corde qui
attachait les perches et le bateau, s’assurant qu’elle ne risquait pas de s’emmêler
quand Whinney entrerait dans la rivière.
    Ayla sentit immédiatement la morsure de l’eau froide et la force
du courant qui l’entraînait. Elle jeta un dernier coup d’œil vers le rivage, et
aperçut Loup qui hésitait, avançait, reculait, et poussait des petits cris
affolés. Elle l’appela, l’encouragea. Il continuait d’aller et venir, regardait
l’eau et s’inquiétait de la distance grandissante qui le séparait de la femme.
Soudain, alors que la pluie venait de redoubler d’intensité, il s’assit et
hurla. Ayla le siffla, et après quelques nouveaux faux départs, il finit par
plonger et essaya de la rejoindre en barbotant. Ayla reporta alors son
attention sur Whinney et sur la rive opposée.
    La pluie redoublant semblait aplatir les vagues qui clapotaient
au loin, mais devant Ayla les eaux tumultueuses étaient encore plus encombrées
de débris qu’elle ne l’avait cru. Troncs brisés et branches arrachées,
feuillues ou dénudées, tournoyaient et la percutaient. Le spectacle des
carcasses d’animaux boursouflées était encore pire : souvent déchiquetés
par la violence des flots qui les avaient happés dans les montagnes et
entraînés ensuite dans la rivière boueuse.
    Ayla aperçut plusieurs mulots et campagnols, mais eut plus de
mal à reconnaître un grand rat palmiste. Sa peau marron clair avait viré au
brun foncé et les

Weitere Kostenlose Bücher