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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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des
galettes d’aliments pressés. Une fois prête, Ayla chercha Loup qui avait
disparu.
    — Où est Loup ? s’alarma-t-elle.
    — Oh, il doit sûrement chasser. Il nous rejoindra comme d’habitude.
    — Je vais l’appeler, décida-t-elle et son sifflement
transperça l’air matinal.
    — Viens, Ayla. Il faut partir, insista Jondalar, sentant
sourdre une irritation familière.
    — Non, je ne partirai pas sans lui, s’entêta Ayla, sifflant
de plus belle.
    — Il faut absolument trouver un passage avant la pluie,
sinon nous ne traverserons jamais.
    — Et pourquoi ne pas remonter encore ? La rivière
finira bien par se resserrer, non ?
    — Dès qu’il va commencer à pleuvoir, elle grossira
davantage, c’est tout ce que nous gagnerons. Et plus haut, elle sera encore
plus grosse qu’ici. On n’imagine même pas les torrents qui vont dévaler la
montagne. Nous risquons d’être emportés par l’inondation. Dolando disait que
cela arrivait fréquemment à la saison des pluies. Et si nous tombions sur un
affluent trop large, que ferions-nous ? Escalader la montagne pour le
contourner ? Non, il faut traverser la Sœur le plus tôt possible.
    Sur ce, il sauta sur le dos de Rapide et lança un regard
courroucé à la jeune femme qui était restée à côté de Whinney. Ayla se retourna
et siffla encore.
    — Il faut partir, Ayla.
    — Mais enfin ! Pourquoi ne pas attendre juste un
peu ? Il va venir.
    — Ce n’est qu’un animal, Ayla. Pour moi, ta vie est plus
précieuse que la sienne.
    Elle le regarda et baissa la tête, l’air contrarié. Le danger
était-il aussi grand que Jondalar le prétendait ? Ou était-il seulement
impatient ? Et si c’était dangereux, pourquoi s’inquiétait-elle plus pour
Loup que pour lui ? L’arrivée opportune de Loup interrompit ses
interrogations. Elle poussa un soupir de soulagement et enlaça l’animal qui la
léchait avec fougue, ses pattes posées sur ses épaules. Elle enfourcha Whinney
en s’aidant des perches du travois. Après avoir fait signe à Loup de rester
près d’elle, elle suivit Jondalar et Rapide.
    Il n’y eut pas de lever de soleil. La luminosité augmenta
progressivement sans jamais atteindre une vive intensité. Les nuages bas
donnaient au ciel un gris uniforme, et l’air était chargé d’une humidité
froide. Tard dans la matinée, ils firent une halte. Ayla prépara une infusion
pour les réchauffer et aussi une soupe faite avec les galettes de voyage. Elle
y ajouta des feuilles d’oseille légèrement acides et des gratte-culs dont elle
avait enlevé les pépins et les poils piquants, ainsi que quelques feuilles d’églantiers
qui poussaient par là. L’infusion et la soupe chaude eurent le don d’apaiser
Jondalar, mais de nouveaux nuages noirs qui s’amoncelaient de manière menaçante
réveillèrent son inquiétude.
    Il pressa Ayla d’emballer rapidement ses affaires, et ils se
remirent en route. Jondalar surveillait le ciel et notait avec anxiété les
prémices de l’orage. Il observait aussi la rivière, toujours à la recherche d’un
passage. Il tablait sur un ralentissement du débit à un endroit plus large ou
plus profond, ou sur une île ou même un banc de sable entre les deux rives.
Finalement, de crainte que l’orage n’éclatât, il décida de tenter la chance
bien que la redoutable Sœur ne parût pas moins bouillonnante qu’ailleurs.
Sachant que la rivière serait infranchissable sitôt que la pluie tomberait, il
se dirigea vers une portion de berge qui offrait un accès relativement facile.
Ils s’arrêtèrent et descendirent de cheval.
    — Si on essayait de traverser à cheval ? proposa
Jondalar qui jetait toujours des regards angoissés vers le ciel.
    Ayla étudia le débit de l’eau et les débris qu’elle charriait.
Des arbres entiers flottaient au milieu de troncs et de branchages. Elle
frissonna en apercevant la grande carcasse boursouflée d’un cerf, les
andouillers emmêlés dans les branches d’un arbre échoué sur le rivage. Elle
pensa immédiatement aux chevaux.
    — Non, les chevaux seront plus à l’aise s’ils n’ont pas à
nous porter, décida-t-elle. Nous nagerons à côté d’eux.
    — Oui, c’est préférable, admit Jondalar.
    — Mais il nous faudra une corde pour nous accrocher à eux.
    Ils sortirent donc des cordages, vérifièrent les harnais et
leurs paniers pour s’assurer que la tente, la nourriture et le matériel fragile
étaient bien amarrés. De

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