Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
colline et s’y
dirigèrent aussitôt. Elle était plus petite qu’espérée mais de dimensions
suffisantes. Ils détachèrent d’abord le travois et déchargèrent les chevaux
pour leur permettre de paître librement, déposèrent les paniers près de la
caverne, tirèrent eux-mêmes le travois à l’intérieur, et se séparèrent pour
aller ramasser du bois et des excréments séchés.
    Impatiente de préparer un vrai repas de viande fraîche, Ayla
imaginait déjà comment faire cuire le gibier. Elle récolta des céréales dans la
prairie, avec une poignée de graines noires d’herbe à cochons qui poussait près
d’un petit cours d’eau aux abords de la caverne. A son retour, Jondalar avait
déjà allumé le feu, et elle lui demanda d’aller remplir les outres au ruisseau.
    Loup reparut avant le retour de Jondalar, mais en approchant de
la caverne, il montra les dents et grogna d’un air menaçant.
    — Qu’est-ce qu’il y a, Loup ? murmura Ayla, aussitôt
sur le qui-vive. Elle saisit machinalement sa fronde sans penser au propulseur,
pourtant à sa portée. Le loup, grondant toujours, rampa vers le fond de la
caverne. Ayla baissa la tête pour le suivre sous la voûte sombre, regrettant de
ne pas avoir emporté de torche. Elle n’en eut pas besoin. Son nez lui apprit ce
que ses yeux ne pouvaient voir. Il y avait des années qu’elle n’avait plus
senti l’odeur familière, mais elle ne l’oublierait jamais. Un vieux souvenir
lui revint soudain en mémoire.
    C’était au pied des montagnes, non loin du Rassemblement du
Clan. Portant son fils sur sa hanche, elle marchait à la place dévolue aux
guérisseuses, bien qu’elle fût encore jeune et du Peuple des Autres. Tous s’étaient
arrêtés et contemplaient avec effroi le monstrueux ours des cavernes qui se
grattait nonchalamment le dos contre l’écorce d’un arbre.
    Bien que la gigantesque créature – deux fois la taille
des ours bruns – fût le totem le plus révéré du Clan, les jeunes du
clan de Brun n’avaient jamais eu l’occasion d’en voir un vivant. Ils avaient
tous disparu des montagnes qui entouraient leur caverne, et seuls de vieux
ossements attestaient de leur présence passée. Après le départ du monstre, Creb
avait récupéré quelques touffes de poils prises dans l’écorce à cause de la
puissante magie qu’ils renfermaient. L’animal n’avait laissé derrière lui que
son odeur caractéristique.
    Ayla fit signe à Loup de sortir de la caverne. Soudain
consciente de tenir sa fronde en main, elle la rangea à sa ceinture avec un
sourire désabusé. A quoi bon une fronde contre un ours des cavernes ? Elle
s’estimait déjà assez heureuse de ne pas avoir réveillé le fauve plongé dans
son long sommeil hivernal. Elle jeta précipitamment de la poussière dans le feu
et le piétina, ramassa son porte-paniers et sortit de la caverne. Heureusement,
ils n’avaient pas déballé entièrement leurs affaires. Elle revint chercher les
paniers de Jondalar et tira le travois toute seule hors de la caverne. Elle
venait de reprendre son porte-paniers pour le déplacer un peu plus loin, quand
Jondalar reparut, transportant les outres pleines d’eau.
    — Ayla, qu’est-ce que tu fais ?
    — Il y a un ours des cavernes là-dedans ! Il a
commencé son long sommeil, précisa-t-elle en devinant son inquiétude. Mais on
ne sait jamais, ils se réveillent parfois si on les dérange. En tout cas, c’est
ce qu’ils disaient.
    — Qui ça ?
    — Les chasseurs du clan de Brun. Je les écoutais
quelquefois raconter leurs histoires de chasse... non, pas quelquefois,
ajouta-t-elle avec malice, le plus souvent possible. Surtout quand j’ai
commencé à m’exercer à la fronde. Les hommes ne faisaient pas attention à la
petite fille qui s’activait près d’eux, et comme je savais qu’ils ne m’apprendraient
jamais à chasser, je les écoutais. C’était le meilleur moyen. Je me doutais
bien qu’ils n’aimeraient pas découvrir ce que je faisais, mais j’étais loin d’imaginer
un châtiment si sévère...
    — Si c’est eux qui le disaient, ils savaient de quoi ils
parlaient. Crois-tu qu’on puisse rester par ici ?
    — Je ne sais pas, mais je n’en ai pas envie.
    — Alors appelle Whinney. Il n’est pas trop tard pour
chercher un autre endroit.
    Ils dormirent sous la tente et partirent le lendemain à l’aube,
impatients de mettre quelque distance entre l’ours des cavernes et eux.
Jondalar

Weitere Kostenlose Bücher