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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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d’eau stagnante qui commençait à s’assécher. C’était
maintenant une plaine abritée et humide où fleurissaient roseaux, prêles, et
toute une végétation de marécage. Avec le temps, elle se transformerait en
prairie alluviale verdoyante et riche.
    Jondalar faillit saisir une sagaie en voyant un élan surgir du
couvert boisé et s’avancer dans l’eau. Mais le grand cerf était hors d’atteinte,
même en utilisant le propulseur. Sans compter qu’il leur eût été impossible de
le sortir du marais. Ayla regarda l’animal disgracieux, au long nez et aux
grands andouillers palmés encore veloutés. Il levait haut ses longues pattes,
plongeant jusqu’au fond vaseux ses larges sabots qui l’empêchaient de s’enliser.
L’eau lui montait à hauteur des flancs. Il enfonça sa tête sous l’eau et
ressortit la gueule pleine de lentilles d’eau et de renouées. Tout près, un
oiseau qui nichait dans les roseaux ne se dérangea même pas.
    Au-delà du marécage, les pentes sèches et ravinées offraient
leurs fissures protectrices aux ansérines, aux orties, et à des touffes de
mourons aux petites fleurs blanches. Ayla détacha sa fronde et sortit quelques
pierres rondes de sa bourse. Tout au bout de sa vallée, elle avait rencontré un
endroit similaire où elle avait souvent chassé des écureuils des steppes d’une
taille exceptionnelle. Un ou deux suffiraient pour un excellent repas.
    Les terrains accidentés ouvrant sur des herbages étaient leur
habitat préféré. Les graines entassées dans des cachettes pendant l’hibernation
nourrissaient les écureuils au printemps afin qu’ils mettent bas à la pousse
des plantes nouvelles. Les herbacées riches en protéines constituaient une
nourriture indispensable pour que les petits atteignent leur maturité avant l’hiver.
Mais pas un écureuil ne se montra, et Loup fut incapable d’en débusquer un
seul.
    Au sud, la plaine granitique qui s’étendait vers l’est à perte
de vue se fragmentait en collines douces. Les hautes montagnes qui se
trouvaient auparavant sur cette terre qu’ils traversaient étaient depuis
longtemps érodées. Leurs couches rocheuses avaient résisté aux immenses
pressions qui avaient gauchi le sol, soulevant de nouvelles montagnes, et aux
violentes secousses internes qui faisaient trembler la terre. De nouvelles
roches s’étaient formées sur l’ancien massif, mais les affleurements des
montagnes originelles perçaient encore la croûte sédimentaire.
    A l’époque où les mammouths paissaient dans les steppes, les
herbages et les animaux abondaient avec une diversité et des mélanges
étonnants. Contrairement aux prairies futures, la végétation de ces steppes n’était
pas déterminée par les conditions climatiques. Elle se composait d’innombrables
variétés d’herbacées prolifiques et d’arbustes.
    Chaque vallée bien arrosée, chaque prairie montagneuse, chaque
colline, chaque déclivité possédait sa propre famille de plantes. Le versant
sud d’une colline pouvait abriter des plantes de climat chaud, sans parenté
avec la végétation des régions boréales qui poussait sur le versant nord.
    Le terrain accidenté, que traversaient Ayla et Jondalar, était
pauvre, couvert d’herbes fines et courtes. Le vent avait creusé de profondes
ravines, et plus haut, le lit d’un ancien torrent asséché s’était transformé en
dunes de sable, faute de végétation.
    Ici, près des plaines alluviales, des campagnols et des pikas,
qu’on ne retrouverait plus tard qu’en haute montagne, coupaient activement l’herbe,
pour la faire sécher et la stocker. Plutôt que d’hiberner, ils creusaient des
tunnels et des nids sous les congères qui s’entassaient au creux des vallons,
ou au pied des rochers à l’abri du vent, et se nourrissaient de leurs réserves
de foin. Loup, qui avait repéré les petits rongeurs, s’élança à leur poursuite,
mais Ayla ne prit pas la peine de sortir sa fronde. Ils étaient trop petits
pour constituer un repas, à moins d’en tuer des quantités.
    Les plantes arctiques qui foisonnaient dans les plaines
marécageuses du nord bénéficiaient au printemps de la fonte des congères, et
poussaient, bizarrement, parmi de vigoureux arbustes alpins, sur des saillies
rocheuses et des collines balayées par les vents. La potentille arctique, aux
cinq pétales jaunes, nichait dans ces mêmes anfractuosités recherchées pas les
pikas, alors que, sur les surfaces exposées aux

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