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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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t’acceptera,
j’en ai eu la preuve. Les Mamutoï et le Camp du Lion m’ont appris une chose
importante : tout le monde ne pense pas de la même façon, et on peut
changer d’opinion. Certains te défendent, et parfois ceux-là même dont tu l’attends
le moins, d’autres ont assez de compassion et d’amour pour élever un enfant
considéré par la plupart comme un monstre.
    — Je n’ai pas aimé la façon dont on a traité Rydag à la
Réunion d’Été. Il y en avait même qui lui refusaient une sépulture
décente ! s’exclama-t-elle, au bord des larmes, la voix tremblante de
colère.
    — Je n’ai pas aimé cela, moi non plus. Il y a des gens qui
ne changeront jamais, leurs yeux ne verront jamais l’évidence. Moi-même, cela m’a
pris du temps. Je ne peux te promettre que les Zelandonii  t’accepteront, Ayla.
Mais s’il le faut, nous irons ailleurs. Je veux revoir mon peuple, ma famille,
mes amis, c’est vrai. Je veux raconter à ma mère ce qui est arrivé à Thonolan,
et demander à Zelandoni de retrouver son esprit, s’il n’a pas réussi à
rejoindre l’autre monde. J’espère que nous aurons notre place parmi les miens.
Mais, sinon, peu m’importe maintenant. C’est là, la deuxième chose que j’ai
apprise. Voilà pourquoi je t’avais proposé de rester avec toi chez les Mamutoï
si tu le désirais. J’étais sincère, crois-moi.
    Il posa fermement ses mains sur les épaules d’Ayla et plongea
dans ses yeux un regard résolu. Elle y lut sa détermination et son amour, mais
c’était elle à présent qui se demandait s’ils avaient bien fait d’entreprendre
ce Voyage.
    — Et si ton peuple ne nous accepte pas, où
irons-nous ?
    — Ailleurs, répondit-il en souriant. Mais je ne pense pas
que ce sera nécessaire. Je te l’ai dit, les Zelandonii  ne sont pas très
différents des Mamutoï. Ils t’aimeront, tout comme je t’aime. Je ne suis plus
inquiet pour cela, et je me demande même comment j’ai pu l’être.
    Ayla lui rendit son sourire, heureuse que Jondalar eût tant
confiance en son peuple. Si seulement elle pouvait la partager ! Il avait
sans doute oublié, à moins qu’il ne s’en fût jamais rendu compte, la profonde
et durable impression qu’avait laissée sur elle la réaction qu’il avait eue en
apprenant son passé et l’existence de son fils. Elle reverrait toujours son
brusque mouvement de recul et sa moue de dégoût, comme s’il avait devant lui
une hyène répugnante.
    Lorsqu’ils se remirent en route, Ayla pensait encore à ce qui l’attendait
au bout de ce Voyage. C’était vrai, les gens changeaient, Jondalar le premier.
Il n’éprouvait plus d’aversion pour elle, mais qu’en serait-il du peuple qui la
lui avait enseignée ? Sa réaction avait été si vive, si spontanée, qu’on
avait dû la lui inculquer dans son éducation. Alors pourquoi les siens
réagiraient-ils autrement que lui ? Elle voulait être auprès de Jondalar,
elle était heureuse de l’accompagner chez son peuple, mais sa rencontre avec
les Zelandonii  l’emplissait d’appréhension.
4
    Ils poursuivirent leur route en longeant la rivière. Jondalar
était presque sûr qu’elle s’orientait vers l’est, mais redoutait que ce ne fût
que le début d’un nouveau méandre. Si le cours d’eau changeait de direction,
cela signifiait qu’ils avaient atteint le point où ils devraient s’enfoncer à l’intérieur
des terres, abandonnant ainsi la sécurité d’une voie toute tracée. C’est
pourquoi il préférait être sûr de ne pas se tromper.
    Ils avaient déjà dépassé plusieurs emplacements où ils auraient
pu camper, mais Jondalar cherchait d’après la carte le campement signalé par
Talut, repère indispensable pour se situer exactement. Ce campement servait
régulièrement et il espérait le découvrir bientôt, mais la carte donnait une
orientation générale, quelques indices, et était pour le moins imprécise.
Rapidement gravée sur une tablette d’ivoire, elle servait d’illustration à des
explications données de vive voix et ne visait en aucun cas à une
représentation exacte de la route.
    La berge montait et descendait. Ils chevauchaient de préférence
sur la hauteur pour avoir une vue dégagée, même si cela devait les éloigner de
la rivière. A l’écart du cours d’eau, un bras mort était devenu un marécage.
Une boucle de la rivière se déplaçant au gré des crues avait fini par se
refermer en formant un petit lac

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