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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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vents froids et secs, des
coussins de lychnis aux pétales pourpres ou roses se protégeaient eux-mêmes en
tertres aux tiges serrées. A côté, des dryades s’accrochaient aux parois
rocheuses. Au fil des ans, leurs longues branches aux minuscules feuilles
persistantes constituaient un épais tapis.
    Ayla sentit le parfum des silènes, proches de la floraison. C’était
signe qu’il se faisait tard. Elle jeta un coup d’œil vers le soleil déclinant
pour vérifier ce que lui avait appris son odorat. Les fleurs visqueuses s’ouvraient
la nuit, offrant un refuge aux insectes, phalènes et mouches, qui en échange
répandaient leur pollen. Elles n’avaient que peu de vertus médicinales ou
nutritives, mais leur fragrance plaisait à Ayla qui hésita à en cueillir.
Cependant, le jour tombait et elle préféra ne pas s’arrêter. Ils devraient
bientôt planter leur tente, surtout s’il fallait préparer le repas qu’elle
avait imaginé un peu plus tôt.
    Elle vit des fleurs de pâques violacées, magnifiquement dressées
sur leur tige aux feuilles pétiolées et délicatement villeuses [1] .
Aussitôt, elle pensa à leur utilisation médicale – la plante séchée
soulage les maux de tête et les contractions de la femme – mais elle
aimait autant la fleur pour sa beauté que pour ses vertus. Son regard fut
attiré par les corolles bleuâtres au cœur jaune d’asters de montagne, avec
leurs feuilles soyeuses, et elle fut tentée d’en collecter quelques-uns en même
temps que d’autres espèces, sans autre raison que d’en composer un joli
bouquet. Mais qu’en ferait-elle ? Elles faneraient, voilà tout,
songea-t-elle.
    Jondalar se demandait s’ils n’étaient pas plus loin qu’il le
pensait, réticent à en conclure qu’ils devraient bientôt camper et rechercher
le fameux repère le lendemain matin. Cela, ajouté à la nécessité de chasser, et
ils gaspilleraient encore un jour, ce qu’il voulait éviter à tout prix. Perdu
dans ses pensées, se reprochant d’avoir pris la décision d’aller vers le sud,
et inquiet des fâcheuses conséquences de son choix, il ne se soucia pas du
remue-ménage en haut d’une colline à leur droite, l’attribuant à une bande de
hyènes acharnées sur leur proie.
    Les hyènes se nourrissaient de charognes, et affamées, elles se
satisfaisaient des carcasses complètement pourries. Cependant, les grandes
hyènes aux puissantes mâchoires broyeuses d’os étaient aussi de redoutables
prédateurs. Elles avaient attrapé un jeune bison d’un an, presque adulte. Son
manque d’expérience avait causé sa perte. D’autres bisons assistaient à la
scène, hors de danger maintenant, et l’un d’eux regardait les hyènes en
beuglant, affolé par l’odeur de sang frais.
    Contrairement aux mammouths et aux chevaux des steppes, de
taille relativement modeste, les bisons étaient énormes. Le plus proche
mesurait près de deux mètres au garrot, son poitrail et ses épaules étaient
larges et puissants, bien que ses flancs fussent presque élégants. Doté de
petits sabots, adaptés aux courses rapides sur terrains, secs, il évitait les
marais où il se serait embourbé. Tête massive, armée de cornes noires longues
de près de deux mètres, s’élargissant avant de s’incurver vers le haut, robe marron
foncé à poil dru, particulièrement fournie au poitrail et aux épaules, le
bison, habitué à affronter les vents glacials, en était protégé par une épaisse
crinière retombant sur ses yeux en une frange de plus de soixante centimètres.
Même sa courte queue était couverte de poils.
    Tous herbivores, les mammifères qui paissaient dans les steppes
ne recherchaient pas tous la même nourriture. Leurs systèmes digestifs ou leurs
habitudes différaient, entraînant de subtiles adaptations. Les chaumes fibreux,
dont se nourrissaient les chevaux et les mammouths, ne suffisaient pas aux
bisons et aux autres ruminants qui préféraient les tiges herbacées et les
feuilles riches en protéines. Le bison paissait surtout dans les régions
sèches, où l’herbe courte était plus nutritive. Il ne s’aventurait qu’au
printemps dans les steppes d’herbes hautes, en quête de nouvelles pousses. C’était
également au printemps que ses os et ses cornes grandissaient. Le printemps
durable et pluvieux des pâturages périglaciaires procurait aux bisons, et à
bien d’autres animaux, une longue période de croissance, ce qui expliquait
leurs proportions

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