Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
leur
surveillance. Mais elles sont nombreuses, même parmi les chasseresses, à ne
plus vouloir que les hommes soient enfermés. Seulement tout le monde craint
Attaroa. Voilà où j’ai campé, dit-elle en s’arrêtant.
    Comme pour confirmer ses dires, Rapide, attaché à un arbre à l’orée
d’une petite clairière, hennit en les entendant approcher. La nuit, Ayla
déballait le minimum de matériel et rangeait tout sur le dos de Rapide au petit
matin, prête à un départ précipité.
    — Oh, tu as réussi à sauver les deux chevaux ! s’exclama
Jondalar. Je n’osais pas te le demander. Dans la dernière vision dont je me
souvienne, avant de recevoir un coup sur la tête, tu chevauchais Rapide et tu
avais du mal à le maîtriser.
    — Oui, j’avais besoin de m’habituer aux rênes. Le vrai
problème, c’était l’autre étalon. Mais il est mort, et je ne le regrette pas.
Tout de suite après, Whinney a répondu à mon sifflement.
    Rapide montra sa joie de retrouver Jondalar. Il baissa la tête,
puis la releva et l’agita en guise de salut. Il aurait couru à sa rencontre s’il
n’avait été retenu par sa longe. Oreilles en avant, queue dressée, l’étalon
hennit en voyant l’homme approcher. Jondalar lui offrit une main qu’il fouina
des naseaux. Il regarda le cheval comme un ami qu’on avait cru mort, le
caressa, le flatta tout en lui parlant avec affection.
    Il se résolut enfin à poser la question qui lui brûlait la
langue.
    — Qu’est devenu Loup ?
    Ayla sourit, et perça l’air d’un sifflement familier. Aussitôt,
Loup accourut d’un fourré en bondissant, si content de retrouver Jondalar qu’il
ne tenait pas en place. Il se précipita vers lui en remuant la queue et poussa
des petits cris joyeux avant de sauter sur lui et de labourer ses épaules de
ses pattes, tout en léchant son visage à grands coups de langue. Jondalar
empoigna la bête par la fourrure de son cou comme il avait vu Ayla le faire si
souvent, le secoua gentiment, et appuya son front contre sa tête.
    — C’est la première fois qu’il fait cela avec moi, s’étonna
Jondalar.
    — Tu lui as manqué, assura Ayla. Je crois qu’il avait
autant envie de te retrouver que moi, et sans lui, je ne suis pas sûre que j’aurais
pu suivre ta piste. Nous sommes assez loin de la Grande Rivière Mère, et nous
avons traversé des terrains caillouteux où les pas ne laissent pas d’empreintes.
Son flair nous a sauvés, affirma-t-elle en caressant le loup.
    — Il a attendu tout ce temps-là dans ce fourré sans
broncher ? Ça n’a pas dû être facile de le dresser à accepter une chose
pareille. Pourquoi l’as-tu fait ?
    — Il a bien fallu. Quelqu’un aurait pu venir, et je ne
voulais pas qu’on le découvre. N’oublie pas qu’on mange de la viande de loup par
ici.
    — De la viande de loup ? Mais qui ?
    — Attaroa et ses chasseresses.
    — Elles sont affamées à ce point ?
    — Au début, peut-être. Et puis c’est devenu une sorte de
rituel. Je les ai surprises une nuit. Elles accueillaient une nouvelle initiée
dans leur bande de Louves, en secret des autres femmes. La cérémonie avait lieu
à l’écart du Camp, dans un endroit réservé. Elles avaient enfermé un loup dans
une cage, et elles l’ont tué pour l’occasion. Je les ai vues le dépecer, le
faire cuire et le manger. Elles s’imaginent acquérir sa force et ses qualités
de chasseur en mangeant sa chair. Elles ont encore beaucoup à apprendre !
    Jondalar commençait à comprendre l’origine du mépris d’Ayla pour
les Louves et leurs qualités de chasseresses. Leurs rites initiatiques
représentaient une menace pour Loup.
    — Alors, tu as dressé Loup à rester tapi dans les fourrés
en attendant ton signal ? C’est un nouveau sifflement, non ?
    — Oui, je te l’apprendrai. Il n’empêche que je me fais du
souci pour lui. Pour Whinney et Rapide aussi. D’après ce que j’ai vu, les
chasseresses d’Attaroa ne tuent que des loups et des chevaux, expliqua Ayla en
regardant les animaux avec affection.
    — Tu en as appris long sur leur compte, remarqua Jondalar.
    — Il le fallait bien si je voulais te faire évader. Mais tu
as raison, j’en ai peut-être trop appris.
    — Trop ? Que veux-tu dire ?
    — Lorsque je t’ai retrouvé, je ne pensais qu’à une
chose : te sortir de cet endroit et partir au plus vite. Maintenant c’est
impossible.
    — Pourquoi est-ce impossible ? s’inquiéta

Weitere Kostenlose Bücher