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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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se
transformaient en hauts contreforts traversés de vallées profondes et étroites
où couraient des rivières qu’ils durent franchir. Certains jours, ils ne
faisaient que monter et descendre si bien que Jondalar avait l’impression qu’ils
n’avançaient pas. Mais au moins les vallées offraient-elles des campements à l’abri
du vent et les rivières les pourvoyaient-elles en eau, dans un pays par
ailleurs très sec.
    Ils s’arrêtèrent au sommet d’une colline dominant les hauts
plateaux qui couraient parallèlement aux rivières. Un vaste panorama s’offrit à
eux. Hormis les pâles contours grisâtres des montagnes qui s’élevaient au loin,
à l’ouest, les plaines s’étendaient à perte de vue.
    Bien que la terre aride et venteuse eût difficilement été plus
dissemblable, les steppes monotones aux vagues vertes et ondoyantes que les
deux cavaliers contemplaient évoquaient la mer dans son uniformité. Mais l’analogie
allait plus loin. En dépit de son uniformité monotone, l’antique prairie qui
ondulait sous le vent était incroyablement riche et variée et, comme la mer,
recelait une vie foisonnante. Des créatures bizarres, aux attributs
extraordinaires – tels que cornes ou andouillers exubérants,
collerettes, houppes, bosses – partageaient la steppe immense avec d’autres
animaux gigantesques.
    Mammouths et rhinocéros, magnifiques dans leur double toison de
longs poils flottants sur une chaude couche duveteuse, protégés par une épaisse
réserve de graisse, affublés de défenses gigantesques ou de cornes nasales
extravagantes. Cerfs géants, parés de majestueux andouillers palmés, paissant
parmi les aurochs, splendides précurseurs sauvages des placides bovins
domestiques, presque aussi massifs que les bisons aux cornes énormes. Même les
petits animaux atteignaient des tailles conséquentes, grâce à la richesse des
steppes. C’était le cas des grandes gerboises, des hamsters géants et des
marmottes.
    Les vastes prairies nourrissaient quantité d’autres animaux.
Chevaux, ânes, onagres se partageaient les pâturages des terres
alluviales ; aux moutons sauvages, chamois, bouquetins, étaient réservés
les alpages. Les saïgas parcouraient les plaines ; les parties boisées au
long des rivières, ou concentrées près des mares et des lacs, ainsi que les
rares forêts des steppes et de la toundra hébergeaient diverses variétés de cervidés,
du daim tacheté et du doux chevreuil à l’élan, au renne et au cerf – qu’on
appelait orignal lorsqu’il migrait vers d’autres terres, tout comme l’élan
devenait caribou. Lièvres et lapins, souris et campagnols, marmottes, sousliks
et lemmings pullulaient ; crapauds, grenouilles, serpents et lézards
avaient aussi leur place. Des oiseaux de toutes sortes et de toutes tailles, de
la grue au minuscule pipit, enrichissaient les steppes de leurs chants et de
leurs couleurs. Tous jouaient un rôle, tous jusqu’aux insectes.
    C’était aux carnivores qu’incombait la régulation des immenses
troupeaux d’herbivores et des rongeurs. Les carnivores, mieux adaptés à leur
environnement et qui survivaient tant que les proies abondaient, parvenaient
eux aussi à des proportions impressionnantes en vertu de la profusion et de la
qualité des réserves de viande. De gigantesques lions de caverne – jusqu’à
deux fois la taille de leurs descendants des pays chauds – chassaient
les jeunes ou les vieux spécimens des herbivores, même les plus grands.
Toutefois, un mammouth adulte avait peu à craindre. Les grands félins
dirigeaient leur choix sur le bison, l’aurochs, le cerf, pendant que des bandes
de hyènes, de loups et de dholes s’attaquaient aux animaux moins imposants. Ils
se partageaient le gibier abondant avec les lynx, les léopards, et les chats
sauvages.
    De monstrueux ours des cavernes, essentiellement végétariens et
chasseurs occasionnels, atteignaient deux fois la taille des ours omnivores
bruns ou noirs, alors que les ours blancs vivant sur les banquises se
nourrissaient de poissons. Les carcajous et les putois s’attaquaient aux petits
rongeurs, tout comme les martres, les belettes, les loutres, les furets, les
zibelines, les visons, et les hermines qui devenaient blanches en hiver.
Certains renards blanchissaient aussi l’hiver, où leurs poils prenaient un
riche ton de gris, appelé bleu argenté, pour se fondre dans le paysage et
chasser sans être vus. L’aigle royal, le

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