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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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bon. Il se sentait tellement
bien !
    Il s’accouda pour observer le louveteau qui s’était reculé de
quelques pas et les surveillait, assis, haletant, la langue pendante. Jondalar
aurait juré que le loup leur souriait.
    — Tu lui as déjà appris à rester en place. Pourrais-tu
aussi l’habituer à partir sur commande ? ironisa Jondalar.
    — J’essaierai.
    — Quel souci d’avoir un loup dans les pattes !
    — Oui, ça demande de l’énergie, surtout qu’il est jeune. C’est
pareil pour les chevaux, mais ça vaut la peine. J’aime bien leur présence. Ils
sont mes meilleurs amis.
    Les chevaux donnent quelque chose en échange, eux, ne put s’empêcher
de penser Jondalar. Whinney et Rapide les portaient, ainsi que leurs bagages.
Grâce à eux, le Voyage serait moins long. Alors que Loup, à part débusquer une
proie de temps à autre, n’apportait pas une grande contribution à la
communauté. Pourtant, Jondalar décida de taire ses pensées.
    Une fois le soleil caché, le rose et le pourpre pâlirent comme
assommés sous les coups de boutoir des nuages noirs agressifs, et la vallée se
refroidit rapidement. Ayla se releva et plongea une dernière fois dans l’eau,
bientôt imitée par Jondalar. Lorsqu’elle était plus jeune, Iza, la guérisseuse
du Clan, lui avait enseigné les rites de purification de la femme, bien qu’elle
doutât que sa fille adoptive si étrange, et – elle-même l’admettait – si
laide, pût en avoir besoin un jour. Néanmoins, elle estimait de son devoir de
lui apprendre les ablutions indispensables après chaque rapport sexuel. D’après
elle, la purification par l’eau était particulièrement importante pour le totem
de la femme, et quelle que fût la température de l’eau, c’était un rituel qu’Ayla
ne manquait jamais d’accomplir.
    Séchés et habillés, ils rentrèrent sous la tente les couvertures
de fourrure et ranimèrent le feu. Ayla débarrassa le dessus du four des pierres
et des cendres, et sorti leur repas avec ses pinces en bois. Ensuite, pendant
que Jondalar rangeait ses affaires, elle s’occupa des préparatifs pour le
lendemain matin : repas composé des restes de la veille, qu’ils
mangeraient froids, accompagnés d’une infusion chaude. Elle mit ensuite des
pierres à chauffer pour faire bouillir de l’eau pour les infusions.
    Les derniers rayons du soleil couchant coloraient encore le ciel
quand les chevaux revinrent. D’habitude, ils paissaient une partie de la nuit,
car voyageant tout le jour, ils avaient besoin d’emmagasiner une grande
quantité d’herbe pour assurer leur subsistance. Mais l’herbe de la vallée était
si verte et si riche que leur appétit avait été vite satisfait, et ils
préféraient rester près du feu à la nuit tombée.
    En attendant que les pierres finissent de chauffer, Ayla
contemplait la vallée dans les dernières lueurs du crépuscule, en récapitulant
les connaissances acquises depuis le matin. La vallée était riche et lui
rappelait son enfance parmi le Clan, mais elle n’aimait pas l’endroit. Quelque
chose d’indéfinissable la mettait mal à l’aise et l’arrivée de la nuit accentuait
cette impression déplaisante. En outre, elle éprouvait une sorte de lourdeur et
un mal de tête qu’elle attribuait aux légers inconforts qui précédaient souvent
l’arrivée de ses périodes lunaires. Elle aurait bien fait une courte promenade – marcher
la soulageait souvent – mais la nuit était déjà trop noire.
    Elle écoutait les plaintes du vent qui sifflait dans les
branches souples des saules dont la silhouette se découpait sur fond de nuages
argentés. La pleine lune baignée d’un halo jouait à cache-cache dans le ciel
strié de blanc laiteux. Ayla se dit qu’une infusion d’écorce de saule
apaiserait sans doute son malaise et se leva vivement pour en arracher. Elle
décida aussi de couper quelques brindilles flexibles.
    La nuit était devenue humide et froide avant que l’infusion ne
fût prête. Jondalar la rejoignit et ils s’assirent près du feu, contents de
savourer une boisson bien chaude. Loup avait tourné autour d’Ayla toute la
soirée et il semblait heureux de se pelotonner à ses pieds près du feu, comme s’il
avait assez exploré les environs pour la journée. Ayla prit les longues et
fines brindilles de saule, et commença à les tresser.
    — Qu’est-ce que tu fais ? demanda Jondalar.
    — Une couverture pour protéger la tête du soleil,

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