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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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fuselé, s’était enfoncée profondément dans la cible. Sous l’impact,
la hampe s’était détachée et était retombée au sol. Il l’inspecta, mais ne
trouva aucun dommage : l’astuce avait fonctionné !
    — Ayla ! jubila-t-il en criant presque. Te rends-tu
compte de ce que ça signifie ?
    — Non, je ne comprends pas, avoua-t-elle.
    — Regarde. En se plantant dans la cible, la pointe s’est
détachée de la hampe sans se casser. Résultat, je n’ai plus qu’à fabriquer une
nouvelle pointe et à l’attacher sur un petit manche, comme ça. Plus la peine de
façonner une hampe entière. Je peux fabriquer une ou deux pointes, plusieurs
même, emmanchées à de courtes hampes, et seulement quelques hampes longues. Ça
veut dire aussi que nous pourrons transporter plus de petites hampes, que nous
aurons davantage de munitions, et qu’elles seront plus faciles à remplacer.
Tiens, essaie ! fit-il en arrachant la pointe de la cible.
    — Je ne sais pas fabriquer d’aussi belles sagaies que toi,
dit Ayla en examinant l’arme qu’il lui tendait. Et mes pointes de silex sont
moins réussies que les tiennes. Mais des manches comme ça, je pourrais en
fabriquer, conclut-elle, aussi enthousiaste que lui.
    La veille de leur départ, ils vérifièrent les réparations,
disposèrent la peau du blaireau bien en vue pour qu’on sache qu’il était le
responsable des dégâts, et étalèrent leurs cadeaux. Le panier rempli de viande
séchée fut pendu à un chevron en os de mammouth, hors de portée des rôdeurs et
des charognards. Ayla disposa plusieurs paniers, et suspendit des bouquets d’herbes
médicinales ou nutritives, surtout celles qu’utilisaient les Mamutoï. Jondalar
laissa en cadeau à son hôte une sagaie particulièrement réussie.
    Devant l’abri, ils empalèrent sur une perche, hors d’atteinte
des charognards, le crâne à moitié sec de l’aurochs, avec ses énormes cornes.
Les cornes ainsi que certaines parties du crâne pouvaient servir à de multiples
usages, et c’était aussi un moyen d’indiquer quelle viande se trouvait dans les
paniers.
    Le louveteau et les chevaux avaient senti un changement
imminent. Loup, tout excité, courait et sautait dans tous les sens, les chevaux
étaient nerveux, et, Rapide, fidèle à son nom, s’ébattait dans de brèves mais
vives pointes de vitesse. Whinney restait près du Camp, surveillant Ayla et
hennissant dès qu’elle l’apercevait.
    Avant d’aller se coucher, ils rangèrent tout leur matériel,
exception faite de leurs fourrures de couchage et du déjeuner du matin. La
tente, bien que raidie et plus encombrante qu’auparavant, fut pliée et tassée
dans un panier. Les peaux avaient été fumées avant d’être cousues, de sorte
que, même après l’inondation qu’elle avait subie, la tente gardait une certaine
souplesse. En revanche, l’auvent s’était rigidifié, et ne s’assouplirait qu’à l’usage.
    Profitant de sa dernière nuit confortable, Ayla contemplait les
flammes du feu mourant dont les ombres dansaient sur les murs, et son esprit
reflétait le même jeu d’ombres et de lumières. Elle avait hâte de reprendre la
route, mais regrettait déjà le Camp où elle avait fini par se sentir chez elle.
Les derniers jours, elle s’était surprise à observer les crêtes, guettant l’arrivée
des habitants du Camp.
    Bien qu’elle souhaitât toujours leur venue inopinée, elle avait
abandonné tout espoir, et était impatiente d’atteindre la Grande Rivière Mère.
Peut-être auraient-ils la chance de rencontrer quelqu’un en cours de route.
Elle adorait Jondalar, mais les autres lui manquaient, les femmes, les enfants,
les rires, les bavardages, et tout ce que les êtres humains aimaient échanger
et partager. Elle évitait de trop penser au-delà du prochain jour, ou du
prochain camp. Elle refusait de prévoir l’accueil que lui réserverait le peuple
de Jondalar, ou la durée du Voyage, et elle ne voulait pas non plus penser à la
façon dont ils franchiraient le large fleuve au courant rapide dans leur frêle
embarcation.
    Jondalar ne dormait pas non plus. Le Voyage le rendait soucieux,
et le départ fébrile. Il avait lui aussi hâte de partir, même s’il avait trouvé
leurs quelques jours de repos bien utiles. Leur tente était sèche, leurs
provisions abondantes, l’équipement perdu ou endommagé remplacé, et il se
réjouissait de l’amélioration qu’il avait apportée à la confection des

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