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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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sagaies.
Il était content d’avoir son bateau, mais la traversée du fleuve l’inquiétait.
Il était large et le courant rapide. Sans doute approchaient-ils de la mer, et
il ne fallait pas espérer trouver un gué plus étroit. Aucun danger ne pouvait
être écarté et il serait soulagé quand ils atteindraient l’autre rive.

10
    Ayla se réveilla souvent cette nuit-là, et ses yeux étaient
grands ouverts quand les faibles lueurs matinales filtrèrent par l’orifice d’évacuation
de la fumée. Les pâles rayons lumineux chassaient les ténèbres des moindres
recoins, dévoilant formes et volumes. Ayla avait ouvert les yeux avant la
première clarté. Il lui fut impossible de se rendormir.
    Elle se glissa dehors sans bruit. La froidure de la nuit
enveloppa sa peau nue, et le fond de l’air rafraîchi par les épaisses couches
de glace du nord lui donna la chair de poule. Au-delà de la vallée brumeuse,
elle distinguait de vagues reliefs encore dans l’ombre, et qui se découpaient
sur le ciel embrasé. Elle souhaita y être déjà.
    Elle sentit contre sa jambe la caresse d’une fourrure chaude et
drue, et flatta d’une main distraite le cou de Loup qui venait de la rejoindre.
Il renifla l’air, et reconnaissant sans doute une odeur attirante, se précipita
vers le bas de la ravine. Ayla chercha les chevaux et discerna la robe louvette
de la jument qui paissait dans un pré jouxtant la rivière. L’étalon était hors
de sa vue, mais elle le devinait près de sa mère.
    Enjambant l’herbe humide de rosée, elle marcha en frissonnant
vers la petite crique et sentit le soleil réchauffer l’air glacial. Elle
contempla le ciel passer du grisâtre au bleu pastel, et où quelques rares
nuages roses témoignaient de la splendeur de l’astre encore caché derrière la
crête.
    Ayla eut envie de monter sur la colline assister au lever du
soleil, mais des éclats aveuglants attirèrent son attention dans l’autre
direction. Bien que les ravines menant à la rivière fussent toujours nimbées d’une
brume grisâtre, à l’ouest, les montagnes baignant dans la lumière chaude du
matin se détachaient avec tant de netteté à l’horizon qu’Ayla crut pouvoir les
toucher. Une tiare scintillant de mille feux couronnait les pics enneigés de la
chaîne méridionale. Tant de beauté lui coupa le souffle.
    Lorsqu’elle atteignit le petit cours d’eau qui dévalait la
pente, la fraîcheur matinale s’était déjà dissipée. Elle posa l’outre qu’elle
avait apportée de l’abri, vérifia sa protection de laine et s’aperçut avec joie
que ses périodes lunaires étaient terminées. Elle défit les lanières qui
retenaient la garniture, ôta son amulette et entra dans un étroit bassin qu’avait
formé le cours d’eau. Une fois lavée, elle remplit l’outre à la petite cascade
dont l’eau remplissait le bassin et s’essuya à main nue. Elle remit son
amulette, ramassa sa protection nettoyée et ses lanières et se dépêcha de
rentrer.
    Lorsqu’elle pénétra dans l’habitation semi-souterraine, elle
trouva Jondalar en train de ficeler les fourrures de couchage qu’il avait
roulées. Il s’aperçut qu’elle ne portait plus ses lanières et lui décocha un
sourire suggestif.
    — Ah, si j’avais su, je n’aurais pas roulé les fourrures,
soupira-t-il. Elle rougit, puis elle le regarda droit dans les yeux. Elle y vit
une lueur taquine, mêlée d’amour et de désir ardent.
    — Tu n’auras qu’à recommencer, répliqua-t-elle en souriant
à son tour.
    — Et voilà comment s’envole l’espoir d’un départ
rapide ! s’exclama-t-il en défaisant le nœud qui retenait les fourrures de
couchage.
    Il les déroula, se redressa et lui ouvrit les bras.
    Après leur repas, ils finirent d’empaqueter leurs affaires
et, suivis de leurs compagnons à quatre pattes, descendirent à la rivière en
portant l’embarcation. Mais décider du meilleur endroit pour traverser s’avéra
autrement plus ardu. L’eau défilait sous leurs yeux effarés. Le fleuve était si
large qu’ils distinguaient à peine la rive opposée. Le fort courant agité de
vagues dessinait de multiples tourbillons et le sourd grondement qui leur
parvenait aux oreilles confirmait sa puissance impressionnante.
    Lorsqu’il avait conçu son embarcation circulaire, Jondalar n’avait
cessé de s’interroger sur la nature du fleuve et sur le moyen de le franchir. C’était
la première fois qu’il fabriquait un bateau, et il

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