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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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longtemps seule dans ta vallée. J’aurais cru que tu y étais habituée.
    — Justement, j’ai été seule trop longtemps. J’aime la
solitude, à condition qu’elle ne dure pas, et il y a si longtemps qu’on n’a vu
personne... j’ai envie de parler à quelqu’un. Heureusement que tu es là, Jondalar,
ajouta-t-elle vivement. Ce serait tellement triste, sinon.
    — Moi aussi, je suis content que tu sois là, Ayla. Tu ne
peux pas savoir à quel point je suis heureux que tu sois venue avec moi. Mais
moi aussi, j’ai envie de voir du monde. Quand on atteindra la Grande Rivière
Mère, on devrait en rencontrer. Nous avons surtout voyagé à travers la plaine,
or les gens vivent aux alentours des rivières ou des lacs.
    Ayla approuva d’un signe de tête, puis empoigna un jeune arbre
au tronc souple qu’ils avaient mis à chauffer au-dessus des pierres brûlantes.
Jondalar le ploya avec précaution jusqu’à obtenir un cercle qu’Ayla noua avec
les autres. A voir la forme qui prenait corps, Ayla comprit qu’il leur faudrait
toute la peau de l’aurochs pour recouvrir la charpente. Il ne resterait plus
guère que quelques chutes, insuffisantes pour fabriquer un sac pour garder la
nourriture en remplacement de celui qu’elle avait perdu dans l’inondation. Mais
le bateau était prioritaire. Elle pensa alors utiliser un panier au tissage
très serré, légèrement oblong, plat, et muni d’un couvercle. Il y avait des
massettes, des roseaux, des saules, les matériaux ne manquaient pas, mais
est-ce qu’un panier ferait l’affaire ?
    Transporter de la viande fraîche comportait une difficulté majeure :
le sang continuait à couler et même un panier soigneusement tressé finissait
par fuir. C’est pourquoi on préférait les cuirs bruts et rigides. Ils
absorbaient lentement le sang, ne fuyaient jamais, et après un certain temps,
on pouvait les laver et les refaire sécher. C’était un matériau dans ce
genre-là qu’il lui fallait. Elle y réfléchirait.
    Le remplacement du parflèche la préoccupait, et lorsqu’ils
eurent terminé l’armature qu’ils laissèrent reposer pour que les tendons
finissent de sécher et durcissent, Ayla descendit à la rivière pour ramasser
les meilleurs matériaux disponibles. Jondalar l’escorta jusqu’au bois de
bouleaux ? Pendant qu’il s’occupait du façonnage du bois, il décida de
fabriquer de nouvelles sagaies, en remplacement de celles perdues ou brisées.
    Avant de partir, Wymez lui avait offert de bons silex dégrossis
et préformés en pointes. A la Réunion d’Été, Jondalar avait montré comment son
peuple taillait l’os pour construire des flèches, mais il avait appris comment
les Mamutoï fabriquaient les leurs en silex, et étant lui-même tailleur de
silex, il y passait moins de temps qu’à modeler, polir et affûter les os.
    Dans l’après-midi, Ayla s’attaqua à la confection de son nouveau
sac à viande fraîche. Lorsqu’elle vivait dans sa vallée, pendant les longues
soirées d’hiver, elle trompait sa solitude en tressant des tapis ou des
paniers, et elle y avait acquis une certaine dextérité. Elle pouvait presque
travailler dans le noir, et son nouveau panier à viande fut terminé avant la
nuit. Il était très réussi, d’une forme et d’une taille parfaites, mais elle n’en
était pas satisfaite.
    Elle sortit dans la pénombre du crépuscule pour changer sa
protection de laine absorbante qu’elle lava dans le ruisseau. Elle l’étendit à
sécher près du feu, hors de la vue de Jondalar, et alla s’allonger dans son sac
de fourrure sans oser le regarder. On apprenait aux femmes du Clan à éviter les
hommes pendant leurs saignements, et à ne jamais les regarder en face. Les
hommes du Clan n’aimaient pas approcher les femmes dans ces moments-là, ils
devenaient nerveux. L’attitude sereine de Jondalar avait toujours surpris Ayla,
mais elle n’arrivait pas à se départir de sa gêne et continuait à procéder à sa
toilette intime dans la plus stricte discrétion.
    Jondalar avait appris à respecter son embarras pendant ses
périodes lunaires, mais lorsqu’elle se fut mise au lit, il se pencha pour l’embrasser.
Les yeux clos, elle lui rendit son baiser. Il s’allongea ensuite sur le dos, et
côte à côte, contemplant les ombres que le feu projetait sur les murs et le
plafond, ils bavardèrent. Ayla évitait toujours soigneusement de le regarder.
    — Il faudrait que j’enduise la peau quand on l’aura

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