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Le guérisseur et la mort

Le guérisseur et la mort

Titel: Le guérisseur et la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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arrivé de Sardaigne en octobre dernier. Son compagnon, Joan Cristià, l’a laissé à Palamós avant de venir mourir à Cruilles. Il semble être arrivé à Gérone après votre départ pour Majorque.
    — Espérons que vous ne vous trompez pas, maître Isaac, commenta Daniel sobrement.
     
    Les cloches avaient sonné pour complies avant que le capitaine de la garde épiscopale vînt faire son rapport à Berenguer.
    — M’apportez-vous de bonnes nouvelles ? demanda l’évêque.
    — Je crains que non, Votre Excellence, répondit le capitaine. Notre homme est parti à cheval à l’heure dite. Nos gardes les plus vigilants avaient été postés de façon à voir la moindre feuille voleter sur la route. Ils ont recommencé à deux reprises, après nones et après vêpres, avec le même résultat. Maintenant il fait nuit noire, Votre Excellence, et la lune ne brillera pas avant des heures. Un voyageur ne circulerait pas dans de telles conditions. Je les ai donc rappelés. C’était une bonne idée, Votre Excellence, mais je ne crois pas que notre homme, s’il existe, ait eu la même.
    — C’est possible.
    — Voulez-vous que je continue demain ?
    L’évêque attendit un moment avant de répondre au capitaine. Il se tourna vers lui, sourire aux lèvres.
    — S’il était sage d’essayer aujourd’hui, il serait absurde d’abandonner demain. Commencez à tierce, cela lui donnera le temps de s’installer dans sa cachette, quelle qu’elle soit.
     
    Isaac rentra tard ce soir-là. Judith avait été gentiment persuadée d’aller se coucher après les enfants, mais Daniel, Yusuf et Raquel l’attendaient dans la cour.
    — L’ont-ils attrapé, maître Isaac ? demanda Daniel.
    — Je crains que non, répondit le médecin. Soit il n’était pas là, soit le faux Daniel ne l’a pas abusé. Ils essaieront de nouveau demain matin. Bien, je suis fatigué et je vais aller me coucher. Ta mère dort déjà, Raquel ?
    — Je crois que oui, papa.
    — Alors je vous souhaite à tous bonne nuit.
    Sur quoi, il se retira dans son cabinet de travail.
    Daniel avait désormais sa chambre à coucher bien à lui, mais il semblait peu enclin à s’y enfermer.
    — Je ne tiens pas en place, Raquel. Je crois que je vais faire un tour et profiter de l’air frais avant d’aller me coucher. Bonne nuit, mon aimée, murmura-t-il.
    Mais au lieu de déambuler dans la cour une fois seul, ainsi qu’il l’avait dit, il se dirigea vers la chambre voisine du cabinet d’Isaac, celle attribuée à Yusuf dès son arrivée dans la maison du médecin. Il frappa doucement à la porte.
    — Yusuf, appela-t-il en entrant dans la pièce, tu es réveillé ?
    — Non, répondit l’enfant.
    — Dans ce cas, réveille-toi, dit Daniel en refermant la porte.
    — Qu’y a-t-il ?
    — J’ai besoin de t’emprunter ta jument demain matin, très tôt.
    — Pourquoi ?
    Et Daniel lui expliqua son projet.
     
    Avant le lever du soleil, Yusuf arriva aux écuries de l’évêque, où sa jument vivait dans le luxe sous l’œil attentif du palefrenier de Son Excellence. Ce vénérable personnage et ses aides étaient habitués à voir Yusuf se présenter avant le lever du soleil pour faire faire de l’exercice à sa jument et s’entraîner à l’art équestre. Ce jour-là était comme les autres, sauf que Yusuf était peut-être encore plus matinal. Comme d’habitude, il partit au trot vers la porte nord de la ville et disparut.
    Mais cette fois-ci, il prit en direction de l’est et, après un itinéraire compliqué riche en chemins aussi étroits que déserts, il se retrouva au sud de la ville, à une lieue environ des murailles. Une grande ferme, doublée d’une écurie, se dressait là. Daniel en sortit, tenant un petit cheval par la bride. Il se mit en selle et rejoignit Yusuf.
    — J’ai apporté de quoi manger, dit celui-ci. J’ai eu l’impression qu’on en aurait besoin. Quelqu’un vous a-t-il vu partir ?
    — Je ne le crois pas, dit Daniel. La petite brèche dans le mur est toujours là et personne n’aura remarqué mon passage. La maîtresse de ces lieux dit que le deuxième chemin à gauche nous mènera dans la bonne direction. Celui avec un arbre mort à mi-pente. De là, d’autres chemins nous permettront de rejoindre la route principale.
    Ils prenaient à gauche quand Daniel regarda son compagnon.
    — Tu n’avais pas besoin de venir avec moi. J’aurais pu aller seul, sur ton cheval ou sur

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