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Le Hors Venu

Le Hors Venu

Titel: Le Hors Venu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
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longtemps absente. À moins que ce roi n’ait besoin de plusieurs femmes en même temps pour se prouver sa virilité ?
    — Que vas-tu imaginer là ? fît-elle. Je n’ai jamais participé à ces sortes de jeux. Non, après, je suis allée voir sa rivale, Amina, l’ancienne maîtresse de Guillaume, pour lui expliquer comment regagner les bonnes grâces du roi. C’est tout, je te le jure. Tu es donc sorti de ta cachette. Tu sais que c’est dangereux et que tous te recherchent.
    — Que croyais-tu ? Que j’allais resté enfermé à t’attendre ? Je ne suis plus un prisonnier, je ne serai plus jamais un prisonnier !
    Théodora s’assit à ses côtés et demanda plus doucement :
    — Est-ce toi qui as volé et tué, Gamaliel ?
    — Mais enfin, de quoi parles-tu ?
    — Ne me mens pas !
    Elle s’était levée, les yeux brillants de colère, et Gamaliel la trouva encore plus belle ainsi. Le désir l’envahit, puis s’évanouit aussi vite qu’il était apparu. Il n’était plus un homme, songea-t-il alors qu’une nausée lui levait le cœur. Pourquoi n’était-il pas mort ? Comme dans un songe, il entendit sa maîtresse dire :
    — On a volé le kamelaukion cette nuit, et tué trois gardes.
    — Que t’importe tout ça, Théodora ?
    — Crois-tu donc que je ne coure aucun risque en t’abritant dans cette chambre et en venant te voir chaque jour ?
    — Pourquoi aurais-je volé cette couronne ?
    — Pour te venger du mal qu’ils t’ont fait.
    Le silence retomba. Gamaliel se leva et Théodora recula malgré elle en voyant l’expression terrible de son visage. Il l’attrapa aux épaules et la secoua avec violence.
    — Je sais très exactement quel risque je te fais courir, Théodora. Je sais que tu peux me livrer quand tu veux. Qu’à cause de toi je peux mourir et que, malgré tout, je t’aimerai encore. N’as-tu pas compris qu’il est trop tard ? Que je suis déjà mort ?
    — Gamaliel... essaya de protester Théodora.
    — Quand ma vengeance sera accomplie, tu le sauras ! Pas avant ! Laisse-moi ! Et si tu veux me trahir, fais-le maintenant.

 
    DE L’ENFER AU PARADIS !

 
    39
    Hugues était resté muet depuis leur rencontre avec le comte de Marsico et Tancrède se demandait comment venir en aide à Eleonor alors qu’ils étaient retenus à la Galca. Après avoir déposé leurs harnois dans l’un des appartements réservés aux invités, ils avaient traversé tout le palais, le jeune homme essayant en vain de mémoriser l’itinéraire complexe que suivait Gaetano. À voir la position du soleil dans le ciel, il songea que la journée était déjà très avancée. Ils arrivaient au pied d’une tour que Gaetano nomma la tour Grecque. Au rez-de-chaussée du bâtiment qui s’y accotait, des soldats en armes gardaient une petite porte de fer. Un officier à la longue cape galonnée d’argent, qui discutait non loin de là avec un sergent, héla le page.
    — Te voilà enfin ! Crois-tu que je n’ai rien d’autre à faire qu’à t’attendre ?
    Le frêle serviteur avala sa salive, mal à l’aise devant la face défigurée du guerrier et son terrible sourire.
    — Pardon, maître capitaine, pardon ! geignit-il. Je vous présente les sires de Tarse et d’Anaor. L’émir des émirs m’a remis ceci pour vous.
    L’officier arracha le message des mains du page, salua les deux hommes d’un bref coup de tête et lut les ordres de son beau-frère.
    — Je suis à votre disposition, messires. Qu’attendez-vous de moi ?
    — L’émir m’a déjà donné tous les détails sur l’affaire qui nous préoccupe, mais je vous demanderai de me la conter à nouveau. En attendant, j’aimerais visiter la geôle du fugitif.
    — Bien, messire. Commençons donc par la visite de la prison.
    Il se tourna vers Gaetano.
    — Et toi, ne reste pas là à bayer aux corneilles ! Ton maître doit t’attendre.
    Aussitôt, le page fila de toute la vitesse de ses courtes jambes.
    — Suivez-moi.
    Tancrède ne devait jamais oublier la prison royale. Étant dans l’enceinte du palais et de ses splendeurs, il avait imaginé que peut-être elle différait des autres. C’était le cas, mais pour le pire.
    Une fois la porte franchie, il fut tout d’abord frappé par les relents d’urine, d’excréments, de sueur et de sang. Puis ce furent les bruits : des gémissements, des sanglots, des appels à l’aide, des cris. Il frissonna en suivant son maître et leur guide dans les

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