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Le Hors Venu

Le Hors Venu

Titel: Le Hors Venu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
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meurtre ?
    — Oui, messire.
    — Et le message rédigé en arabe posé près du corps du garde. Je me demande où notre évadé a pu trouver une écritoire.
    Simon réalisa qu’il n’avait jamais songé à cela.
    — Continuez... Continuez.
    Le maître capitaine semblait de plus en plus dépassé par l’étrange clairvoyance du Gréco-Syrien. Arrivé dans le couloir menant au harem, il s’arrêta, montrant la position de l’eunuque au moment de la mort, décrivant sa blessure.
    — Et là, il n’y avait aucun message ?
    — Non.
    — Vous souvenez-vous de cette phrase d’Evénus citée par votre cher Aristote sur l’habitude ? demanda soudain Hugues en se tournant vers son protégé.
    — L ‘habitude est une seconde nature , hasarda Tancrède qui, ces derniers temps, avait une fâcheuse tendance à oublier ses classiques.
    — C’est bien cela. Il est singulier qu’il n’y ait pas eu de message sur ce corps. Continuons, voulez-vous ? Si mes souvenirs sont bons, en plus de leurs sabres, les fityan portent tous un trousseau de clés ouvrant, entre autres, le harem et le tiraz.
    Pour le coup, le maître capitaine resta muet. Il était incapable de se rappeler si le trousseau était ou non à la ceinture du mort. Il n’y avait pas prêté attention.
    — Qui est le chef des eunuques ?
    — Le caïd Pierre.
    — Allons le voir !
    — Attendez-moi, messires. Je dois le faire prévenir.
    Se rappelant la puissance de la caste des eunuques à l’intérieur du palais, Hugues acquiesça, pensant aussi que cela lui donnerait le temps de réfléchir. Il affichait une assurance qu’il n’avait pas. Le fait que les messages soient rédigés en arabe et, semblait-il, dus aux Assassins troublait son jugement, il le savait. Il encouragea Tancrède à s’asseoir sur le banc recouvert de coussins que lui désignait le soldat et regarda celui-ci s’éloigner.
    La chaleur devenait moins lourde et, par les fenêtres, Tancrède voyait la lumière du soleil s’atténuer. Au moment où il allait demander son avis à son maître, un officier de la Légion s’approcha d’eux. C’était Mustapha, celui qui les avait conduits au palais.
    — Messire de Tarse, messire d’Anaor, je vous salue. J’ai un message pour vous de l’émir Khalil.
    Le Gréco-Syrien prit le vélin et remercia le soldat qui tourna les talons.
    — Avant que vous me posiez des questions, Tancrède, sachez qu’hier au soir j’ai demandé à Khalil de m’aider à retrouver Eleonor. Khalil est un homme plein de ressource. Mais je n’espérais pas des nouvelles si tôt.
    Les doigts d’Hugues froissaient le message et, dans son regard, l’inquiétude le disputait à la joie.
    — Ouvrez-le ! Qu’attendez-vous ?
    L’Oriental obéit et s’absorba dans l’écriture complexe de son ami.
     

    À cet énoncé, un sourire éclaira le visage anxieux d’Hugues.
     



 
    — Le Chypriote, murmura-t-il.
    Que de souvenirs l’assaillaient depuis qu’il était revenu en Sicile... Il se rappelait une nuit de pleine lune, des ruelles sombres, des appels à l’aide et l’éclat des lames... Hugues s’était battu jusqu’à ce que l’arrivée de la patrouille mette les derniers assaillants en fuite. Le miséreux qu’il avait sauvé de ses tortionnaires s’était jeté à ses pieds en lui disant que sa vie lui appartenait. Il venait de Chypre et se nommait Ibrahim.
    Alors ? s’impatienta Tancrède. Et Eleonor ? Elle est à Palerme, et Khalil est sur sa piste. Je
     n’ose croire que d’Avellino l’ait ramenée chez lui.
    — Chez lui ?
    — Il possède un palais fortifié au centre de
    Palerme.
    Un sourire éclaira le visage du jeune homme. Longtemps, il avait espéré se faire aimer de la jolie Normande jusqu’au jour où il s’était aperçu que son maître et elle étaient follement épris. L’émoi qu’il ressentait s’était peu à peu transformé en franche amitié.
    — Ayez confiance ! s’écria-t-il. Où qu’elle soit, même dans une forteresse, nous la libérerons bientôt. Mais qui est ce Chypriote dont vous parliez ?
    — À l’époque où je l’ai connu, un pauvre diable en haillons. Je l’ai aidé à s’établir chez un marchand de tissus arménien. D’après Khalil, il est devenu à la fois l’incontournable fournisseur de la Cour et une redoutable crapule. Il sait tout, voit tout, et même les barons normands le ménagent. S’il se met à la recherche d’Eleonor, il la trouvera.
    Le

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