Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Hors Venu

Le Hors Venu

Titel: Le Hors Venu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
Vom Netzwerk:
tienne la parole donnée par Richard. Même sans l’argent, je devais aller à Alamut plaider sa cause auprès du Vieux de la Montagne. C’est ce que j’ai fait. J’ai laissé mon frère aux bons soins de Bartolomeo et je suis parti seul vers les monts d’Elbourz.
    Coupant court à cette histoire qui semblait fortement le remuer, Hugues déclara :
    — Donc oui, sire émir, pour répondre à votre question, je connais ce genre de message, mais je ne comprends pas plus que vous sa raison d’être ici, en Sicile. Le roi aurait-il des projets concernant l’Orient ?
    — Non, il a assez à faire avec son royaume sans se soucier de conquêtes.
    — Je m’en doutais, mais je voulais m’en assurer. Verriez-vous quelque inconvénient à ce que je visite la prison en compagnie du maître capitaine ?
    Gaetano était apparu.
    — Vous m’aviez dit de vous rappeler votre rendez-vous avec le roi, ô émir des émirs.
    L’émir se leva et, tirant la tenture qui masquait la haute fenêtre, s’aperçut que la lumière avait baissé.
    — C’est vrai. Reste là, veux-tu ?
    Il soupira en pensant au message que le roi lui avait fait porter. Alors que, le matin même, il semblait uniquement préoccupé du vol de la couronne, il avait changé du tout au tout après la réception offerte aux guerriers fauves et le somptueux banquet qui avait suivi. Maion le savait, Guillaume était, quand il s’agissait de ses plaisirs, l’homme des décisions rapides. Jugeant que cette affaire de vol et de crimes était du ressort de son émir, il avait décidé de partir dès le lendemain à l’aube chasser au Parco Nuovo. De là, il gagnerait le palais de Maredolce où il resterait jusqu’à ce que tout soit réglé.
    D’un autre côté, cela arrangeait l’émir qui, du coup, se retrouvait les mains libres. Même la reine, passé son premier moment de colère, lui avait promis son appui. Il se tourna à nouveau vers Hugues.
    — Aucunement, messire de Tarse, répondit-il. Je vais rédiger un mot pour mon beau-frère et un laissez-passer pour vous et le sire d’Anaor. En attendant, patientez dans l’antichambre. Gaetano viendra vous chercher pour vous montrer vos appartements et vous conduire près de Simon.
    C’était un congé. Hugues se leva, Tancrède et d’Avellino aussi. Gaetano, la mine attentive, écouta les instructions de son maître.
    37
    Une fois dans l’antichambre, les trois hommes restèrent sans mot dire. Hugues était perdu dans ses pensées. Tancrède, qui s’était laissé tomber sur une banquette, observait Bartolomeo qui marchait de long en large. La haine qu’il avait sentie chez cet homme l’intriguait et jamais son maître ne lui avait véritablement dit ce qui les opposait.
    Au bout d’un moment, le chevalier noir parut avoir pris une décision et aborda l’Oriental :
    — Vous croyez que vous allez résoudre cette affaire et retrouver la couronne ?
    — Pourquoi pas ? répliqua Hugues. J’en ai résolu d’autres, rappelez-vous. Enfin, Bartolomeo, que me voulez-vous au juste ? Nous vous trouvons en Normandie {7} mêlé à ces pourvoyeurs de guerre, puis vous disparaissez soudain après vous être renseigné sur notre compte. Nous vous revoyons ensuite sur le même navire que nous en partance pour la Sicile.
    Enfin, vous vous volatilisez à l’escale de La Rochelle.
    La paupière de d’Avellino s’était mise à tressauter.
    — Je vous ai cherché partout, Hugues et je serais allé jusqu’en Chine s’il avait fallu, ou dans les îles au nord du monde. Vous le savez aussi bien que moi, ce que je veux : venger Judith.
    À ce nom, l’attention de Tancrède se fît plus vive. Il y avait donc une femme entre ces deux-là. Il remarqua le sursaut de son maître à l’énoncé du nom et la violence inhabituelle de sa réponse :
    — Judith est morte et enterrée, d’Avellino ! Et rien ne la fera revivre. Nous nous sommes déjà affrontés en duel et je vous ai laissé pour mort. C’est fini. Vous entendez ? Fini !
    Le tic s’accentua sur le visage du chevalier noir.
    — Il ne fallait pas me laisser la vie sauve, alors. Quant à ma sœur, vous oubliez qu’on l’a jetée dans la fosse commune comme un paria.
    — Pour mon malheur, je n’oublie rien. Pas plus l’amitié que j’ai eue pour vous que ma haine. Finissons-en. Si vous voulez vous battre encore, dites-le-moi.
    — Le duel est déjà commencé.
    — Que voulez-vous dire ?
    — Vous le comprendrez

Weitere Kostenlose Bücher