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Le Hors Venu

Le Hors Venu

Titel: Le Hors Venu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
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horrible de son cousin.
    — Pardonnez ces questions qui peuvent vous blesser, s’excusa Hugues, mais, grâce à vos réponses, j’espère retrouver le meurtrier et venger la mort de votre parent. Avez-vous remarqué s’il portait à sa ceinture son trousseau de clés ?
    Le front du caïd se plissa sous l’effort.
    — Non, vous avez raison, il ne l’avait pas... mais alors cela veut dire que le criminel possède les clés du harem !
    À cette déclaration, le maître capitaine avait blêmi. Le fityan allait se lever avec difficulté, Hugues le retint d’un geste :
    — Attendez ! J’ai encore besoin de vous. Je crois, maître capitaine, que vous m’avez dit avoir fouillé le harem et le tiraz ?
    — Oui, déclara l’officier. Pas une pièce n’a été épargnée, pas un recoin, pas un coffre.
    — Mais vous ne croyiez pas vraiment qu’il était là puisque vous n’aviez pas remarqué la disparition des clés ? Et sans doute n’avez-vous pas voulu effaroucher les femmes ? Avez-vous clairement demandé si l’une d’elles avait aperçu un étranger cette nuit-là ? Un homme en haillons, trempé et armé d’un khandjar ?
    — Non, marmonna Simon, mal à l’aise.
    — Si quelqu’un se cachait là, il aurait pu vous échapper ?
    L’officier ne dit mot et son silence était un aveu.
    — Caïd, quelles sont les courtisanes les plus influentes du harem ? Celles qui le dirigent ?
    — Ce n’est pas la même chose, précisa Pierre. Les plus influentes actuellement, l’ancienne maîtresse du roi, Amina, et la nouvelle, une petite Esclavone rousse du nom de Rochésie... et celle qui le dirige Théodora, bien sûr.
    — Qui est Théodora ?
    — La plus belle.
    Alors qu’il disait ces mots, ses yeux brillaient. Il attrapa une poignée d’amandes qu’il croqua avant de continuer :
    — Une courtisane d’origine byzantine, arrivée ici enfant. Mais en quoi cela vous intéresse-t-il ?
    — Je veux que vous nous conduisiez au harem. Je veux les rencontrer toutes les trois.
    — Mais je ne sais... commença à protester Simon.
    — Préférez-vous que j’explique certains de vos oublis à votre beau-frère ?
    L’officier baissa la tête.
    — Allons-y, fit-il en aidant le gros homme à se redresser.
    43
    Dissimulé par les plis d’un burnous, Gaetano marchait du plus vite qu’il pouvait. S’absenter du service de Maion était toujours difficile. Mais il devait parler à son maître. Il se passait tant de choses !
    Enfin, il frappa trois coups rapides à la porte d’une maison proche de la Galca. Un vieil homme vint le chercher, pour le conduire vers celui qui l’attendait, adossé à un amas de coussins. Le Chypriote fit signe au page de s’asseoir. Depuis le vol de la couronne, il était, comme lui, tendu et nerveux.
    — Tu n’as pas été suivi ?
    — Non, mon maître.
    — Maion ne se doute de rien ?
    — Je ne crois pas. Mais...
    Un frisson parcourut l’enfant.
    — Quoi ?
    — J’ai peur, mon maître, bafouilla le page. S’il devinait... Et puis tous ces morts. Et si c’était moi le prochain ? Peut-être vaudrait-il mieux...
    — Que tu me dises ce pour quoi je te paye grassement, petit, gronda le gros homme. Crois-tu que tu puisses te cacher dans un terrier comme un lapin ?
    — Non, mon maître. Non.
    Ibrahim jeta une pièce que le gamin attrapa au vol, mordit et dissimula dans la fente de sa ceinture.
    — Allez, maintenant, je t’écoute.
    — Le roi va partir demain pour le Parco Nuovo avec les barons, il ira ensuite s’établir à Maredolce jusqu’à ce que tout soit fini.
    — Continue.
    — Maion de Bari a confié l’enquête sur le vol de la couronne au sire de Tarse.
    — Plutôt qu’à d’Avellino ?
    — Oui.
    Et l’enfant raconta les démêlés de l’émir avec le duc Ruggero Sinibaldo et ce qu’il avait saisi de l’algarade entre d’Avellino et Hugues de Tarse.
    — Et après ?
    — L’émir les a logés au palais. Ils ont rencontré le sire de Marsico, et le sire de Tarse lui a demandé où était Eleonor de Fierville.
    — Continue.
    — Je les ai ensuite accompagnés jusqu’à la prison où le maître capitaine les attendait.
    — Étonnant que l’émir fasse confiance à un étranger plutôt qu’à d’Avellino, réfléchit tout haut le marchand. Car enfin, l’émir ne connaît pas Hugues de Tarse ?
    — Non, mon maître, de cela je suis sûr. Mais je ne crois pas qu’il ait davantage confiance en

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