Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Hors Venu

Le Hors Venu

Titel: Le Hors Venu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
Vom Netzwerk:
mois... Mais qu’est-ce qui nous dit que ce n’est pas un autre qui a fait ces marques ?
    — D’après les geôliers, cette salle était auparavant réservée aux gardes. C’était la première fois qu’on y enfermait un détenu.
    — C’est vrai. (L’émir calcula.) Il aurait donc été emprisonné à la fin de l’hiver dernier.
    Maion de Bari s’abîma dans une profonde réflexion. Comptait-il tous ceux qu’il avait condamnés et envoyés en prison ?
    — Donc à peu près au même moment que Simon de Policastro et l’archidiacre de Catane, Asclettin, finit-il par dire.
    — Pourquoi avez-vous fait enfermer l’archidiacre ? On m’a dit qu’il vous était dévoué.
    — C’était le cas. Mais il n’y a pas que la trahison qui vous envoie en prison. La tiédeur peut parfois être cause de disgrâce. Revenons à ce Gamaliel, voulez-vous ? fit l’émir, qui, à l’évidence, ne tenait pas à en dire davantage. Il n’aurait donc tué que son geôlier et l’eunuque ?
    — Oui, nous avons le témoignage d’une favorite qui dit avoir croisé cette nuit-là un homme dans les couloirs du harem. Un homme qui aurait rejoint les appartements de Théodora.
    — Mais pourquoi le harem plutôt que d’essayer de s’enfuir ?
    — Vous avez raison, émir. D’autant que les qanats auraient pu le conduire en dehors des murs de la ville ou vers le port. Mais non, Gamaliel avait une raison puissante de choisir le harem et cette raison, c’était la belle Théodora.
    — Continuez !
    — S’il y a une chose qui paraît sûre, c’est qu’un lien très fort unissait le fugitif à la belle Byzantine. Celle-ci, au risque de sa vie, lui a offert l’asile dans la chambre des amours interdites.
    Comme l’émir fronçait les sourcils en signe d’incompréhension, Hugues lui expliqua ce qu’était ce lieu.
    — Pourquoi mes hommes n’ont-ils pas découvert cette pièce ? C’est impensable, ils ont déjà fouillé le harem.
    — Le problème, c’est que dès le début vous avez tous associé les meurtres des gardes à celui de l’eunuque. Et nul n’avait remarqué que le trousseau de clés menant au tiraz et au harem avait été volé.
    — Les clés ! Faut-il donc tout leur dire ?
    — Vos gens n’ont rien trouvé parce que le premier crime les préoccupait davantage.
    — Ce sont des incapables ! maugréa l’émir.
    — Revenons à la fouille de ce soir. Une esclave a averti notre homme de prendre la fuite. Et quand nous sommes entrés dans la cachette, elle était vide.
    — Bien, bien, fit l’émir dont la colère contre ceux qui l’entouraient n’avait fait que croître. L’histoire de ce Gamaliel m’amusera sans doute quand nous aurons trouvé l’autre homme. L’Assassin, c’est celui-là que je veux, et la couronne.
    Hugues songea que la rapidité de leur première révélation n’était pas, pour autant, le gage de leur sécurité, à Tancrède et à lui.
    — Et n’oubliez pas, insista l’émir, que ce message vous accuse, vous, Hugues de Tarse.
    — Que voulez-vous dire ?
    — Il n’y a que peu de personnes qui connaissent les Assassins. Aucune qui les ait approchés. J’ai discuté avec Al-Idrisi, notre géographe. Il était, bien entendu, au courant de leur existence tout comme certains musulmans ou anciens croisés, d’Avellino aussi... Mais de vous à moi, lequel d’entre vous a le plus intérêt à ébranler le royaume et à se débarrasser du roi ?
    Comme Hugues ne répondait pas, Maion continua, implacable :
    — Vous ! Pour faire monter votre protégé sur le trône. Que pensez-vous de ce coup-ci, messire ?
    L’émir semblait s’amuser à nouveau, il reprenait sa partie d’eschets et la tournure de ses réflexions inquiétait de plus en plus l’Oriental. D’autant que oui, pour l’instant, il était le coupable idéal.
    Tancrède se tenait coi, inquiet du tour que prenait l’entretien.
    — Je crois que le royaume de Sicile était ébranlé bien avant notre arrivée, messire, contre-attaqua Hugues. N’a-t-on pas déjà essayé de vous assassiner ? Vos ennemis sont nombreux et multiples. Et il n’est pas impossible que les Assassins se soient rangés à leurs côtés.
    — Ces gens-là ne s’arrêtent jamais, n’est-ce pas ?
    — Quand un fidâ’î échoue, le Vieux en envoie d’autres.
    Les paroles d’Hugues faisaient écho aux plus terribles angoisses de l’émir.
    — Quant aux éventuels prétendants au trône,

Weitere Kostenlose Bücher