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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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c’est un peu beaucoup me demander ?
    — Lukas, je t’en prie, crois-moi.
    — J’aimerais pouvoir le faire, mais cela me paraît impossible. Je me suis trompé sur ton compte. Dommage. Pour ma part, j’étais sincère.
    « Moi aussi », s’apprêtait à répondre Caterina, mais elle n’en eut pas le temps. Lukas s’était déjà retourné et marchait à grandes enjambées en direction du Campo dei Fiori.
    Dans la panique, Malberg se mit à courir. Il était sens dessus dessous, et plus il s’éloignait de la Piazza Farnese, plus ses idées s’embrouillaient. Il évitait les gens qu’il croisait, il changeait de trottoir tous les cinquante mètres, il s’arrêtait, se retournait pour voir s’il était suivi, accélérait le pas pour ralentir tout de suite après. Que faire ? La question ne cessait de résonner dans sa tête. Et si tu te constituais prisonnier ? Une voix lointaine et hésitante répéta aux oreilles de Malberg : « Et si tu te constituais prisonnier ? »
    Non ! il n’avait pas tué Marlène. Mais pourrait-il en apporter la preuve ? Ou plutôt : quelqu’un parviendrait-il à prouver que c’était lui, l’assassin ? Ce ne serait pas difficile. Il devait avoir laissé ses empreintes partout dans l’appartement de Marlène. Et c’était avec lui que Marlène avait rendez-vous ce jour-là.
    C’était lui qui n’avait pas appelé la police lorsqu’il avait découvert le corps sans vie. Malberg en avait des sueurs froides. Que savaient les véritables assassins de Marlène ? Étaient-ils à sa recherche ? Avaient-ils l’intention de le réduire au silence ?
    Terrorisé, Malberg courait dans les ruelles étroites lorsque la Via Luca surgit soudain devant lui. Quand la pension de la signora Papperitz apparut sous ses yeux, il sut immédiatement ce qu’il était venu chercher ici. À cette heure de la journée, le calme régnait dans l’immeuble. Malberg monta rapidement l’escalier. Il s’arrêta devant la porte pour reprendre son souffle et se calmer. Puis il appuya sur la sonnette.
    La femme de chambre lui ouvrit et le salua aimablement. Malberg lui répondit sur le même ton. Heureusement, la signora Papperitz s’était absentée. Malberg se força à parcourir lentement le long corridor.
    Une fois dans sa chambre, il rassembla hâtivement ses affaires – c’est-à-dire le peu de chose qu’il avait ici – et les fourra dans un sac de voyage en toile.
    Il jeta un dernier regard autour de lui, puis quitta discrètement les lieux.
    Jamais encore il ne s’était senti aussi démuni, aussi désemparé. Que devait-il faire ? En qui pouvait-il avoir confiance ? Qui pouvait l’aider ? Il déambula pendant un bon moment comme un somnambule le long du Tibre sur le Lungotevere dei Tebaldi, passa sur le Ponte Sisto qui enjambait les eaux sales du fleuve et prit sans réfléchir la direction du Trastevere.
    Appuyé contre une table haute, il avala un sandwich et but un caffè latte dans une panicoteca aux murs couverts de miroirs. Il n’avait pas faim, mais il voulait calmer les grognements de son estomac.
    Soudain Malberg remarqua un individu qui le fixait dans le miroir. Il le regardait de ses yeux enfoncés dans leurs orbites. Ses cheveux en désordre tombaient sur son visage buriné. L’homme n’avait pas l’air d’être en bonne santé. Il était pâle, on aurait dit un homme aux abois. Malberg fut sur le point de lui crier : « Pauvre imbécile, pourquoi tu me regardes comme ça ! » Il mit un long moment avant de comprendre que l’homme dans le miroir, ce type négligé, complètement au bout du rouleau, contre lequel le monde entier semblait s’être ligué, c’était lui, Lukas Malberg. Ce type qui, à son corps défendant et sans se rendre coupable de quoi que ce fût, avait été entraîné dans une affaire qui avait complètement bouleversé son existence.
    — Je voudrais retrouver la vie qui fut la mienne, bredouilla-t-il comme une prière, avec désespoir.
    Le ventilateur fixé au plafond de la panicoteca soufflait une fraîcheur agréable dans ses cheveux collés par la sueur. Il voulut passer son mouchoir dans sa nuque. Lorsqu’il sortit celui-ci de sa poche, un bout de papier qu’il y avait glissé plusieurs jours auparavant tomba par terre : Giacopo Barbieri . À côté du nom, il y avait un numéro de téléphone à sept chiffres.
    — Je peux téléphoner ? demanda Malberg au fornaio chauve en posant une pièce sur le

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