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Le Japon

Le Japon

Titel: Le Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Collectif
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adressées à la cour, mais les représentants du bakufu dans le Nord de l’île de Kyû Shû, point d’arrivée des bateaux venus de Corée ou de Chine, les ont toujours transmises d’abord à Kamakura, qui les a fait passer à la cour de Kyôto. Celle-ci se décida en 1270 à faire préparer une réponse rédigée en termes mesurés, dont le sens était que le Japon, dirigé par les descendants de la déesse Amaterasu, était un pays paisible qui tenait à rester à l’écart et, n’ayant jamais eu de relations avec les Mongols, n’avait pas de raison d’en nouer. Mais le bakufu , jugeant qu’il ne servait à rien de chercher à gagner du temps, refusa d’envoyer ce texte à Qoubilai.
    Dès 1270, le bakufu prévint les gouverneurs militaires des provinces de la mer intérieure et de Kyû Shû des mauvaises intentions des Mongols et de la nécessité de faire bonne garde. En même temps, ceux des guerriers de l’Est qui avaient des fonctions ou des biens dans l’Ouest, durent regagner Kyû Shû afin d’y accomplir leur devoir. Le bakufu profita de la circonstance pour renforcer les ordres contre les bandes de brigands. En 1272, il fit présenter des registres des rizières dans diverses provinces (il ne subsiste que les textes relatifs à quelques-unes, la mesure était peut-être générale), sans doute en vue de dispositions fiscales. Il ordonna au gouverneur militaire chargé des provinces du Nord de Kyû Shû de s’informer minutieusement des ressources des gokenin 5 de son ressort. Ces enquêtes avaient évidemment pour but de préparer la défense. Lacour, de son côté, dès 1268, avait demandé des prières aux principaux établissements religieux bouddhiques et shintô. Cependant, à Kamakura, on n’était pas obsédé par les craintes d’invasion et les querelles se poursuivirent au point qu’en 1272 Tokimune fit mettre à mort son frère et quelques autres membres de l’administration du bakufu . Irrité par ses prédications alarmistes, il exila le moine Nichiren fondateur de la secte du même nom.
    Quand, en 1274, Qoubilai se décida à ordonner une invasion du Japon, la conquête du Sud de la Chine était loin d’être achevée. Seule la Corée pouvait fournir les moyens de transport nécessaires et une base de départ. La construction des bateaux fut menée très rapidement et on a tout lieu de penser que la qualité de la flotte, qui aurait atteint le chiffre de 900 bateaux, n’était pas excellente. Il est généralement admis que l’armée d’invasion comprenait 20 000 Mongols et environ 12 300 Coréens dont 6 700 marins. Le général en chef, le Mongol Kinto (chinois, Xindu), était assisté d’officiers mongols, chinois et coréens.
    Le départ avait été prévu pour le début d’août, mais il fut retardé jusqu’au début de novembre à cause de la mort du roi de Corée et du deuil qui s’ensuivit. L’armée d’invasion, partie de l’actuel Masanpo, relâcha d’abord à Tsushima, où le principal vassal du bakufu se fit tuer avec quatre-vingts hommes. Une semaine plus tard, dans l’île d’Iki, cent guerriers livrèrent de la même façon un combat sans espoir. La population des deux îles souffrit considérablement. Le 19 novembre, les envahisseurs débarquèrent dans la baie de Hakata, non loin du siège du gouvernement général de l’île, sans doute en trois points. La journée ne fut pas favorable aux Japonais, qui, vers le soir, durent se retirer. Cependant, les Mongols, au lieu d’occuper le terrain, se rembarquèrent etauraient dans la nuit essuyé une tempête qui les contraignit à regagner leur base. L’armée mongole disposait sans doute d’un armement supérieur à celui des Japonais, arcs de plus grande portée, flèches empoisonnées, poudre et explosifs, nouveaux et terrifiants. Surtout, elle savait manœuvrer selon une tactique élaborée. Le Japon en était resté au combat singulier qui obéissait à un protocole rigoureux : choix de l’adversaire, envoi d’une flèche d’appel, proclamation du nom.
    Les Mongols, eux, combattaient en groupes qui, enveloppant les héros sortis pour porter les défis, les abattaient. Ils utilisaient tout un système de signaux et faisaient résonner gongs et tambours pour affoler les chevaux de leurs adversaires. En dépit de leur supériorité, les envahisseurs ont choisi la retraite. Les sources mongoles invoquent l’excuse de la tempête (dont les sources japonaises contemporaines ne parlent

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