Le jour des barbares
Mélanges d’histoire ancienne offerts à William
Seston, Paris, De Boccard, 1974, p. 143-160, et La Formation de l’Europe
et les invasions barbares, t. II : De l’avènement de Dioclétien (284)
à l’occupation germanique de l’Empire romain d’Occident (début du VI e siècle), vol. 1 : Le IV e siècle, Paris, Aubier, 1979 ;
Frank Ausbüttel, « Die Dedition der Westgoten von 382 und ihre historische
Bedeutung », Athenæum, LXVI, 1988, p. 604-613.
Le lecteur intéressé par les sources, maigres ou
contradictoires, à travers lesquelles nous connaissons tant bien que mal cette
histoire assez obscure, peut partir d’Eunape (fragment 45,3), du témoignage
plus tardif de Zosime ( Histoire nouvelle, livre IV), et de celui, encore
plus tardif, de Jordanès, historien goth du VI e siècle ( Histoire
des Goths, XXVII). Des indications peut-être plus utiles encore sont
fournies par les discours et les panégyriques des rhéteurs de l’époque, en
particulier Thémistius (discours XVI et XXXIV), Libanius (discours XIX), et Panégyriques
latins (II).
Le discours de Thémistius sur Saturninus est le discours XVI.
Sur ce texte très étudié, et plus généralement sur la rhétorique humanitaire
typique de cette époque et de ce milieu, voir Pavan, La politica di Teodosio
nella pubblicistica del suo tempo, op. cit. ; Gilbert Dagron, « L’Empire
romain d’Orient au IV e siècle et les traditions politiques de l’hellénisme :
le témoignage de Thémistios », Travaux et mémoires du Centre d’histoire
et de civilisation de Byzance, III, 1968, p. 104-116 ; Lloyd W. Daly,
« The Mandarin and the Barbarian : the response of Thémistius to the
Gothic challenge », Historia, XXI, 1972, p. 351-379 ; François
Heim, « Clémence ou extermination : le pouvoir impérial et les
barbares au IV e siècle », Ktema, XVII, 1992, p. 281
-295.
5.
Le passage cité de Pacatus figure dans les Panégyriques
latins, II, 32-33.
« Un lieu commun qui revient continuellement » :
on lit par exemple chez Claudien, s’adressant à l’empereur Honorius :
« Le Sarmate ami des discordes veut te prêter serment ; le Gélon [=
Goth] rejette sa fourrure et sert dans ton armée ; tu es passé, Alain, aux
mœurs latines » ( Panégyrique pour le quatrième consulat d’Ho-norius, v.
485-487) [Claudien, Poèmes politiques, éd. et trad. Jean-Louis Charlet, Paris,
Les Belles Lettres, t. II, 2000. N. d. T. : La variante du texte de
Claudien à laquelle se réfère ici l’auteur dit que le Gélon « rejette sa
fourrure » (projecta pelle), alors que le texte établi dans l’édition
des Belles Lettres dit qu’il « rejette sa ruse » {projecta fraude)], tandis que les Germains du Rhin sont « inscrits pour le service
militaire, si bien que la Sicambrie, ayant coupé ses cheveux, milite sous nos
enseignes » (Contre Eutrope, I, v. 381-383).
6.
Sur les stèles de Concordia, voir Giovanni Lettich, Le
iscrizioni sepolcrali tardoantiche di Concordia, Trieste, 1983.
« Ils se prénomment tous Flavius » : en
réalité, le prénom Flavius tendait à désigner tous ceux qui exerçaient
une quelconque fonction militaire ou administrative dans l’empire, y compris
aux niveaux les plus bas de l’armée ; ceux qui le portaient en
remplacement de leur prénom de naissance pouvaient donc aussi bien être des
gens du pays, par exemple les employés des administrations locales. Lorsque, toutefois,
il est suivi d’un nom manifestement barbare, nous sommes clairement en présence
d’un immigré intégré. Voir le récent article de Peter Salway, « What’s in
a name ? A survey of Roman onomastic practice from c. 700
b. C. to A. D. 700 », Journal of Roman studies, LXXXIV, 1994, p. 137-140.
XII LA RÉACTION ANTIBARBARE
1.
Sur les conflits entre régiments réguliers et contingents
barbares au service des Romains, voir Zosime, Histoire nouvelle, IV, 30
et IV, 40 ; il faut y ajouter les affrontements, non moins fréquents, entre
les mercenaires goths et les populations civiles, à propos desquels on peut
voir par exemple Libanius, discours XIX, 22, et XX, 14 ; Sozomène, Histoire
ecclésiastique, VII, 25 ; Claudien, Contre Eutrope, II.
Le passage cité de Jérôme se trouve dans son commentaire au
livre de Daniel, II, 40. Le dialogue entre Ambroise et Magnus Maximus figure
dans la lettre XXIV, 4 d’Ambroise.
« En syriaque, […] on dit “un Goth” pour dire “un
soldat” » : Carrié,
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