Le jour des barbares
de Valens, le principal
témoignage est celui, hostile, de Sozomène ( Histoire ecclésiastique, VI,
6-21 et 39-40).
Sur les premières campagnes de Valens contre les Goths, en
plus des ouvrages déjà cités, voir Thomas Burns, Barbarians within the gates
of Rome : a study of Roman military policy and the Barbarians (ca. 375-425
A. D.), Bloomington, 1994.
7.
Les textes cités dans ce paragraphe sont : Thémistius, discours
X ; Panégyriques latins, XI, 6 (« l’occasion d’être romains ») ; Codex Theodosianus, XIII, 100,10 (« connaître le bonheur romain »).
Le discours de Thémistius a été maintes fois étudié, en dernier lieu – pour ce
qui est des chercheurs italiens – par Umberto Roberto, « Temistio sulla
politica gotica dell’imperatore Valente », Annali dell’Istituto italiano
per gli studi storici, XIV, 1997, p. 137-203. Voir également, pour une
contextualisation plus ample, Politics, philosophy, and empire in the fourth
century : select orations of Themistius (éd. Peter Heather et D. Moncur),
Liverpool, 2001.
8.
« Il se mit donc […] à engager des bandes de Goths » :
je pense qu’il faut interpréter en ce sens certains passages controversés d’Ammien
Marcellin, en particulier XXX, 2,6, XXX, 6,1, et XXX, 16,8.
« Un afflux d’esclaves goths » : Synésius, De
regno, 15 ; Thémistius, discours X, 11 ; Eunape, fragment 42 ;
Ammien Marcellin, XXXI, 6,5. Il est probable que cette situation soit reflétée,
de façon anachronique, dans le passage de l’ Histoire auguste selon
lequel, après les victoires de Claude II [mort en 270, surnommé « le
Gothique » à cause de ses victoires militaires sur les Goths], « les
provinces romaines se remplirent d’esclaves barbares et de cultivateurs scythes.
Les Goths furent transformés en colons sur la zone frontalière du monde barbare.
Et il n’y eut aucune région qui ne possédât des esclaves goths, dont la
servitude symbolisait en quelque sorte notre triomphe » ( Histoire
auguste, « Vie de Claude », 9,4-5 ; trad. André Chastagnol, Paris,
Robert Laffont, 1994).
IV L’URGENCE HUMANITAIRE DE L’AN 376
Le principal compte rendu contemporain des événements
survenus entre 376 et 378 est le livre XXXI d’Ammien Marcellin. Il faut y
ajouter les fragments conservés du livre VI d’Eunape (fragments 30 à 44).
2.
L’image que les Romains se faisaient des Huns à cette époque
nous est transmise par Ammien Marcellin, XXXI, 2. D’importantes contributions
scientifiques sont recueillies dans l’ouvrage collectif Popoli delle steppe :
Unni, Avari, Ungari, Spolète, 1989. Voir également Bóna, Les Huns, op. cit. ; cet auteur se distancie nettement des préjugés d’Ammien Marcellin, « qui,
dans le calme de son bureau romain, n’avait, heureusement pour lui, jamais
rencontré de Hun » (p. 5).
« Revinrent bredouilles de leurs recherches en bibliothèque » :
Ammien Marcellin, du moins, effectua cette vérification, et en conclut que le
peuple des Huns était « à peine connu par les ouvrages des Anciens »
(XXXI, 2,1). Eunape, qui écrit un peu plus tard, affirme avoir trouvé « chez
les Anciens » quelques informations sur les Huns, manifestement rédigées « à
une époque où personne n’avait rien de précis à dire » sur ce peuple (fragment
41).
3.
« D’excellentes pointes de flèches en fer » :
Bóna, Les Huns, op. cit., p. 24.
« Décrit presque la situation en termes de génocide » :
Eunape, fragment 42.
« On commença bientôt à raconter une légende » :
Jordanès, Histoire des Goths, XXIV.
4.
Sur le problème du dépeuplement et du besoin de main-d’œuvre
dans l’Empire romain, il existe une vaste discussion historiographique, ouverte
par Arthur Boak, Manpower shortage and the fall of the Roman Empire, Ann
Arbor, 1955 ; sur la signification exacte qu’il faudrait attribuer au
dépeuplement, voir notamment les articles de Charles Whittaker, « Agri
deserti », dans l’ouvrage collectif Studies in Roman property, Cambridge,
1976, p. 137-175, et « Labour supply in the Late Roman Empire », Opus, I, 1982, p. 171-179. Des réflexions sur l’immigration comme réponse au
besoin de main-d’œuvre ont été récemment proposées par Gerhard Wirth, « Rome
and its Germanic partners in the fourth century », dans l’ouvrage
collectif Kingdoms of the Empire : the integration of Barbarians in
late Antiquity, Leyde, 1997, p. 13-55, et de
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