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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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Athanatoi ? piailla Luberon.
    Mawsby ricana. Le clerc rougit et s'éclaircit la gorge.
    — Ces Athanatoi ? répéta-t-il. Existent-ils ?
    — Comme je vous l'ai déjà dit, répliqua le père John en s'agitant dans sa chaire pour alléger une douleur, ces vieilles légendes ne sont que bruits qui courent.
    — Mais existent-ils ? insista Luberon. Les Athanatoi ?
    — Je ne crois pas, intervint Kathryn. Jusqu'à ce jour, personne ne s'en était pris à Sir Walter. Les Athanatoi ne sont qu'un nom. Cela m'étonnerait beaucoup qu'ils soient de chair et de sang.
    Elle refusa de prendre en compte les regards intrigués et les murmures échangés.

    — Alors qui a tué mon mari ? s'écria Lady Elizabeth, provocante. Il était très influent à la Cour.
    Elle fit une pause.
    — Et je le suis aussi. Je demanderai qu'on dépêche un juge royal.
    — Madame, si un juge royal vient, il posera la question suivante : Où étiez-vous tous entre midi et une heure aujourd'hui ?
    Elle regarda au-dehors. Le soir tombait, encore beau et doré mais la nuit ne tarderait pas. Que faire alors ?
    Retournerait-elle à Ottemelle Lane ?
    — J'ai posé une question, fit-elle observer d'un ton calme.
    — Ma suivante et moi, déclara Lady Elizabeth avec un geste élégant de la main, nous trouvions sous la tonnelle de fleurs, au bord de la grande prairie à droite de l'entrée du labyrinthe. J'ai vu mon époux y entrer. Nous sommes restées là-bas et avons joué de nos instruments. Interrogez mes gens : Gurnell, Thurston, le père John.
    Tous confirmèrent ses dires. Puis vint le tour des autres.
    Thurston s'affairait à la cuisine : bien qu'on soit vendredi, c'était la veille de la Transfiguration et on avait prévu un banquet. Gurnell montait la garde près du dédale, comme à l'accoutumée. Lady Elizabeth, Eleanora et l'intendant en témoignèrent. Le père John était dans la bibliothèque et on avait envoyé Mawsby à Cantorbéry acheter de la batiste. Il n'était revenu qu'une fois l'alerte donnée.

    Kathryn cacha sa déception.
    Elle prit sa coupe et la fit passer d'une main à l'autre.
    — Madame, accepteriez-vous que je loge cette nuit à Ingoldby Hall ?
    Colum eut un hoquet de protestation mais elle n'en eut cure.
    — Je suis sûre que je serai en sécurité, ajouta-t-elle d'une voix unie. Comme vous le comprenez, je dois interroger les serviteurs.
    — Ils vaquaient tous à la cuisine, dit la châtelaine en souriant. Mais, pour vous répondre, Maîtresse Swinbrooke, je serai très honorée. J'y prendrai bien sûr beaucoup plus de plaisir que s'il s'agissait d'un juge royal.
    Son sourire s'effaça.
    — Maîtresse Swinbrooke, tout le monde dans cette pièce peut justifier de l'endroit où il se trouvait quand mon époux a été tué, assassiné d'une façon barbare. Personne n'avait de grief contre lui. Pourtant...
    Elle éleva la voix.
    — ... quelqu'un est entré dans le dédale et a accompli ce hideux forfait. Si vous voulez des réponses, j'en veux aussi.
    Elle pinça les lèvres et ses yeux bleus se firent durs.
    — Qui a occis Sir Walter ? Pourquoi ? Et pourquoi de cette manière atroce ? J'ai fait emporter ses restes dans le dépositaire mais il manque sa...
    Elle ne put parvenir à prononcer le mot « tête ».

    Kathryn lui lança un regard de pitié. Lady Elizabeth jouait les grandes dames ; néanmoins l'épouvantable mort de Mal travers se ferait bientôt sentir et jetterait une longue ombre froide sur cette demeure opulente.
    Colum rompit le silence.
    — Sir Walter avait-il des ennemis ? Y a-t-il eu, les jours précédant son trépas, d'autres menaces ou des insultes ?
    — La Vaudoise, répondit Eleanora en relevant la tête.
    Elle n'avait plus l'air ensommeillée ; son visage tendu était aux aguets.
    Percevant une légère trace d'accent, Kathryn se demanda si Eleanora était d'origine espagnole ou portugaise.
    — La Vaudoise, expliqua le père John, est une malheureuse qui n'a plus tous ses esprits. Elle était la maîtresse de l'ancien propriétaire d'Ingoldby Hall. C'était une jouvencelle de la contrée et à la mort de l'épouse elle est venue habiter au château. Elle a donné un fils au seigneur, mais tous deux ont été tués en campagne. Après leur mort et sa disgrâce, elle et sa fille se sont installées dans un petit pavillon de chasse près d'ici.
    — Cette femme et sa fille sont-elles dangereuses ?
    s'enquit Kathryn.
    Le chapelain fit un geste.
    — Non. La fille n'est que niaise, la mère a

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