Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
comme si, ayant vidé la coupe de la vie, il en avait goûté l'amertume.

    — Est-ce vrai, mon père ?
    — Oui, oui, dit le prêtre avec circonspection. Quand j'entendais sa confession, j'avais l'impression qu'il aurait préféré périr dans la bataille. Pendant les récentes campagnes du roi...
    — Je sais ce que vous allez dire, coupa Colum. Sir Walter se trouvait toujours au cœur du combat.
    — Et pourtant il ne désirait pas être assassiné, releva Kathryn d'une voix volontairement dure. Qu'un homme ait envie de vivre ou de mourir, c'est une chose ; son meurtre en est une autre. Il a été tué d'une façon barbare au centre de ce dédale.
    Ses mots n'eurent pas l'heur de plaire à Lady Elizabeth et à son entourage. Le prêtre était sur le point de protester mais la châtelaine le fit taire d'un geste tranchant.
    — Et vous croyez que son assassin s'abrite ici ?
    — Il se pourrait, répondit l'apothicaire. Je dois donc poser une question épineuse mais l'archevêque ou les juges du roi pourraient bien la poser aussi. A qui profite le trépas de Sir Walter ?
    Lady Elizabeth baissa la tête et, quand elle la releva, elle avait les joues empourprées par le courroux. Elle désigna un coffre en orme.
    — Vous pouvez lire une copie de son testament, bien qu'elle doive encore être approuvée par la Chancellerie. Je suis son héritière, Maîtresse Swinbrooke. Je vous rappelle, pourtant, que j'appartiens à la famille Redvers, les marchands les plus riches de Londres et des environs. J'ai apporté en mariage une dot considérable. Je n'avais nul besoin des richesses de mon mari.
    — Ne vous offensez point, Madame, ce n'est pas ce que je voulais dire. J'ai demandé : qui hérite ?
    — D'après ce testament, continua Lady Elizabeth en contrôlant avec peine son ire, chacun, ici, reçoit de généreux legs. Mais, là encore, Maîtresse Swinbrooke, aucune des personnes présentes n'avait à attendre le décès de Sir Walter. Il suffisait de demander ; mon époux répondait toujours avec libéralité.
    — Je m'en porte garant, renchérit Mawsby. J'ai soutenu la maison des Lancastre et ai dû m'enfuir à Anvers. Sir Walter m'a fait obtenir un pardon et m'a offert un emploi.
    Colum se leva avec brusquerie de sa chaire comme pour observer le secrétaire de plus près. Kathryn se demanda si cet homme aux cheveux roux et au teint pâle avait essayé de se cacher, mais de quoi ?
    — Parfait, admit la jeune femme en jugulant son impétuosité car elle n'ignorait pas que ses questions suivantes provoqueraient encore plus d'hostilité. Sir Walter est donc entré dans le labyrinthe. Après avoir été entendu en confession par le père John, il a entrepris son pèlerinage solitaire. Était-il le seul à pouvoir s'y repérer ?
    — Le seul, confirma le chapelain. Pour nous, c'était un mystère.

    — Bien. Il y pénètre donc. Il aurait dû revenir... disons, une heure plus tard, n'est-ce pas ? Mais ce ne fut pas le cas. Comment l'alarme a-t-elle été donnée ?
    — Sir Walter était un soldat, répondit le père John.
    Quand il avait fini ses dévotions devant la Croix des pleurs, il sonnait toujours de la trompe qu'il gardait là- bas.
    — On n'a pourtant trouvé nulle corne ? s'étonna Colum.
    — Elle a disparu, expliqua le prêtre.
    — Une heure environ après qu'il fut entré dans le labyrinthe...
    — J'ai commencé à m'inquiéter, intervint Gurnell. Je n'ai pas entendu la trompe. J'en porte une moi aussi. Quand il se passait quelque chose d'important, je sonnais pour prévenir mon seigneur.
    — Il était par conséquent autour de deux heures de l'après-midi, remarqua Kathryn qui s'interrompit. Oui, ce devait être à peu près à ce moment-là qu'on a donné l'alarme.
    — J'ai voulu entrer dans le labyrinthe, avoua le capitaine des gardes. Mais le père John m'a dit que c'était inutile.
    Vous y êtes allée, Maîtresse. Les sentes tournent et virent.
    On pourrait s'y perdre pendant des jours. Nous avons averti Lady Elizabeth. J'ai sonné de la corne à moult reprises mais sans réponse ; alors le père John a fait apporter des planches de bois prises à l'écurie et nous les avons disposées au sommet des haies. Au début ce fut difficile, mais j'ai atteint le centre en moins d'une heure.
    — Était-ce périlleux ? s'enquit Colum.
    — Maître Murtagh, vous avez franchi des ravins, des fossés, des gorges et des douves. Il faut avancer avec lenteur. Poser une planche après l'autre.
    Kathryn prit son

Weitere Kostenlose Bücher