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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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intentions à Lady Elizabeth.
    Elle était sur le point de lui demander quand auraient lieu les funérailles lorsqu'elle se souvint du corps décapité. La châtelaine et le père John ne voudraient pas que le corps soit mis en bière avant que la macabre relique du meurtre soit retrouvée. Elle suivit le secrétaire dans l'escalier. La seconde galerie était plus sombre et des chandelles à capuchons brûlaient à chaque bout. Mawsby ouvrit une porte et précisa que la chambre donnait sur le devant de la maison. Avait-elle besoin de quelque chose ? On lui dépêcherait une servante. Kathryn le remercia, l'esprit ailleurs, et le pria d'allumer les chandelles et les lampes à huile. Le lit, à quatre montants, était protégé par de lourdes courtines bleues. Quand elle les ouvrit, elle constata que les draps et les oreillers étaient apprêtés et propres. Elle alla à la fenêtre, s'agenouilla sur le petit coussiège et regarda par la fenêtre à meneaux. Bien que le soir tombât, elle pouvait encore distinguer le labyrinthe. Les explications de Gurnell au sujet des haies tellement serrées les unes contre les autres qu'elles empêchaient de voir les sentes lui revinrent à l'esprit. Le dédale se tapissait dans les ténèbres comme un sinistre animal. Elle ouvrit le petit guichet de la fenêtre pour laisser entrer la brise vespérale. Mawsby avait fini d'allumer les chandelles.
    — Est-ce assez confortable pour vous, Maîtresse ?
    Kathryn regarda les tentures aux vives couleurs sur les murs, le triptyque représentant le Christ et sa mère, le grand crucifix de bois noir. Au bout du lit il y avait un vaste coffre, une petite table et une chaire garnie de coussins.
    — C'est très confortable. Veuillez transmettre mes remerciements à Lady Elizabeth.
    Le secrétaire s'inclina et sortit.
    La jeune femme verrouilla l'huis derrière lui. Puis elle alla s'étendre sur le lit et sommeilla jusqu'à ce qu'une servante lui apporte des serviettes propres, une cuvette d'eau et un broc pour ses ablutions.
    — Désirez-vous prendre votre repas dans la grande pièce ? s'enquit cette dernière.
    Kathryn déclina l'offre et la chambrière proposa d'aller quérir du vin, du pain, de la viande et un plat de légumes.

    — Les oignons et les lentilles sont nappés d'une bonne sauce, ajouta la jouvencelle à la mine réjouie. Les cuisiniers de Sir Walter...
    Son sourire disparut quand elle se remémora ce qui s'était passé.
    — Eh bien...
    — Je suis certaine qu'ils connaissent leur travail, commenta l'apothicaire en souriant. Et qu'ils savent griller des brèmes et rôtir un cuissot de chevreuil. Choisissez donc pour moi. Comment vous appelez-vous ?
    Kathryn ouvrit sa bourse et tendit une pièce d'argent. La servante en resta pantoise. Kathryn lui fourra la pièce dans la main.
    — Je m'appelle Amelia,
    — Joli nom pour un joli minois, répondit l'apothicaire.
    Amelia, occupez-vous bien de moi.
    La jouvencelle, le souffle coupé par l'émotion, lui en donna l'assurance. Quelques instants plus tard, elle introduisit le messager - un palefrenier d'une auberge voisine - que Colum envoyait d'Ottemelle Lane. Il posa avec soin ses fontes sur le coffre et, fermant les yeux, se mit à débiter le message dont il était chargé.
    — Tout va bien, Maîtresse. Thomas...
    — Thomasina ?
    — Qui, Thomasina, acquiesça le jeune homme, les yeux toujours fermés, Thomasina vous transmet ses amitiés ; tout se passe bien. Pour une fois, elle est d'accord avec l'Irlandais et pense que vous auriez dû rentrer chez vous.
    Elle priera le père Cuthbert de l'hospice des Prêtres Indigents de s'occuper de vos patients.
    Il ajouta quelques ragots locaux. Ragwort s'était acheté un nouveau haut-de-chausses et Goldere, le clerc au visage boutonneux, s'était tellement enivré qu'il était tombé dans un abreuvoir à chevaux. Il se tut enfin. Kathryn lui signala qu'il n'y avait pas de réponse, lui offrit une pièce et ferma la porte derrière lui. Elle ouvrit les fontes et en sortit vêtements et linges entre lesquels Thomasina avait glissé des sachets d'herbes parfumées pour qu'ils soient frais et odorants, ce qui fit sourire l'apothicaire. Elle rangea le tout dans le coffre et installa sa petite écritoire sur la table. Elle prit la corne à encre à couvercle, les plumes aiguisées, les pierres ponces, les morceaux de parchemin, les petits poids destinés à maintenir le parchemin à plat et la règle dont elle se servait en écrivant. Ce

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