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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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aussi les vêtements.
    D'un geste, elle montra la pièce.
    — Et pourtant vous êtes un érudit, le secrétaire de Sir Walter.
    — J'ai étudié aux collèges de Cambridge, répondit son interlocuteur. J'ai participé à des débats dans les écoles et suis passé bachelier.

    Son sourire s'évanouit.
    — Puis mon père et mes frères ont péri à l'ouest, en combattant pour Lancastre.
    — Quand Lord Maltravers a été occis, questionna l'apothicaire, où... ?
    — Je suis revenu juste après qu'on eut donné l'alarme, l'interrompit Mawsby, agacé.
    Il se retourna, comme gêné par le rayon de soleil qui traversait la fenêtre, et contempla les grains de poussière.
    — S avez-vous pourquoi Sir Walter a été tué ?
    — Assassiné, Madame. Mon maître a été assassiné. Je n'ai eu vent d'aucune menace.
    — Trouviez-vous votre tâche facile ? interrogea Colum en se levant et en aidant Kathryn à faire de même.
    Mawsby fit une petite grimace.
    — Servir Lord Maltravers ? C'était un parent lointain et un homme bienveillant. La guerre était finie, Murtagh. Je m'étais battu et avais fait de mon mieux. Je ne pouvais continuer à perdre mon temps dans les quartiers miséreux de Paris. Je ne sais rien sur le trépas de Lord Maltravers, en tout cas pas plus que vous.
    — Même si vous étiez son secrétaire ?
    — Maîtresse Swinbrooke, j'ai servi dans les armées de Lancastre, aux côtés d'hommes avec lesquels j'ai partagé vin, repas et combat. Des hommes qui me parlaient de leur épouse, de leur tendre amie, de leurs enfants et de leurs songes. Demandez à Murtagh, ici présent, que sont-ils pour moi maintenant, si ce n'est des rêves ? Quand on est soldat on garde ses amis, tout comme ses ennemis, au bout de l'épée.
    Il releva sa chape pour cacher son agitation.
    — Lady Elizabeth va bientôt se rendre à Cantorbéry.
    Vous avez demandé à examiner les documents de Sir Walter ; je suis prêt à vous aider.
    Il s'éloigna sans les attendre, ne laissant à Kathryn et à Colum d'autre choix que de le suivre. Ils arrivèrent dans le couloir où s'affairaient les valets et montèrent l'escalier principal jusqu'à la première galerie. Mawsby prit le petit trousseau de clés suspendu par un crochet à sa ceinture et les conduisit jusqu'à une porte au bout de la galerie. Il l'ouvrit et les fit entrer.
    Le cabinet de travail de Maltravers était aussi confortable et luxueux que le reste de la demeure. La lumière se déversait à flots par une grande fenêtre en saillie, illuminant le motif des lions d'or luttant contre des licornes d'argent sur un fond bleu vif sur la chaire capitonnée qui se trouvait dessous. Certains murs étaient lambrissés ; d'autres, sur lesquels on avait installé des étagères, étaient chaulés. Il y avait plusieurs arches et coffres au couvercle ouvert d'où s'échappaient des rouleaux de parchemin et une bibliothèque en bois sans porte, dont les rayons croulaient sous les registres et les livres reliés. Des rouleaux de vélin, tous noués avec soin d'un ruban rouge, s'empilaient en ordre sur les étagères. Dessous, un grand cuvier rond débordait de liasses de parchemins récemment poncés.
    Deux banquettes chargées d'encriers, de pierres ponces, de canifs et de grands pots pleins de plumes étaient disposées contre le mur du fond et la vaste table noire à la surface protégée de cuir rouge était placée de façon à recevoir la lumière de la fenêtre. L'endroit rappela à Kathryn son propre cabinet qui sentaitl'encre, le vélin, le parchemin et le cuir tanné et poli. C'était une pièce agréable d'où Maltravers pouvait diriger ses multiples affaires, domestiques ou non.
    Tout près de la porte, un plateau d'argent, chargé de trois coupes ciselées en même métal et d'un élégant flacon de vin, retint l'attention de Kathryn. Le bouchon de la carafe était d'argent brillant et surmonté d'un pélican filigrané d'or.
    Son bec d'argent fouillait sa poitrine pour nourrir ses petits de son sang. Kathryn effleura l'objet.
    — Exquis, murmura-t-elle.
    — C'est un cadeau des bons bourgeois de Gand, quand Lord Maltravers a suivi en exil le roi Édouard, précisa Mawsby.
    Il désigna la croix aux riches ornements pendue au- dessus du lambris.
    — Cela aussi, c'est un cadeau. Sir Walter aimait cette pièce. Il passait beaucoup de temps soit ici, soit dans la bibliothèque. Voulez-vous un peu de vin ? ajouta-t-il en faisant un geste vers le plateau. Lord Maltravers tenait

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