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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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vendu à la Cour impériale.
    Kathryn rangea le document avec les autres. Elle était sur le point de se lever quand un petit ouvrage relié en veau, un livre de méditations, retint son attention. Elle l'ouvrit. C'était un recueil de citations de la Bible :
    «r Tu aimeras le Seigneur ton Dieu... » « A chaque jour suffit sa peine. »
    « L'homme récolte ce qu'il a semé. »
    Elles étaient toutes de la même main. Kathryn avait déjà vu des livres similaires rédigés de manière que le lecteur puisse réfléchir et méditer sur deux ou trois versets simples des Évangiles, mais ces citations lui remirent en mémoire les menaces reçues par Maltravers.
    — Voilà qui est curieux, chuchota-t-elle.
    — Qu'est-ce donc ? demanda Mawsby qui se leva et vint se placer derrière elle.
    — Y a-t-il un autre volume semblable ?
    — Je l'ignore. Peut-être dans la bibliothèque.
    La voix du secrétaire était un peu plus empâtée.
    — Mais ils sont fort communs.
    — Les avertissements envoyés à Lord Maltravers par les Athanatoi, expliqua Kathryn, les extraits des Évangiles, ont été découpés dans un livre comme celui-ci.
    Voilà comment on s'y est pris. Un autre morceau de parchemin avec la menace était collé au-dessus.

    — Sir Walter ou le père John s'en serait vite aperçu si un ouvrage avait été détérioré ou déchiré de cette façon, rétorqua Mawsby.
    — C'est vrai, c'est vrai, admit Kathryn. Néanmoins j'en prends note.
    Elle leva les yeux : le vin avait empourpré le visage du secrétaire.
    — Sir Walter a-t-il jamais fait allusion à ces menaces, à la raison pour laquelle elles se sont manifestées il y a peu ?
    — Non, répondit Mawsby avec une petite grimace. Il pensait que c'était l'œuvre des Athanatoi et moi que c'était une méchante plaisanterie d'un rival jaloux.
    L'apothicaire reprit sa lecture, puis lança un bref coup d'œil par-dessus son épaule. Mawsby était à nouveau assis sur le coussiège. Il semblait distrait, serrant sa coupe et regardant par la fenêtre comme un chevalier éperdu d'amour. Un bruit de pas résonna dans le couloir. La porte s'ouvrit et Eleanora fit son entrée. Kathryn et Colum se levèrent pour l'accueillir. La suivante portait des habits de voyage, de souples bottes de cuir noir et une chape bleu nuit sur les épaules. Kathryn remarqua qu'elle arborait une chaîne d'argent d'où pendait une rose d'or, ce qui contrastait fort avec ses vêtements de deuil.
    — En avez-vous terminé, Maître Mawsby ?
    interrogea-t-elle d'un ton hautain. Notre maîtresse s'en va.
    — Et je dois l'accompagner, répondit-il avec lassitude en se levant.

    Il prit sa chape et son ceinturon et désigna d'un geste la porte à Colum et à Kathryn. Cette dernière regarda la pile de parchemins qu'elle avait triés.
    — Croyez-moi, Maîtresse, ils seront encore là quand vous reviendrez.
    Eleanora les conduisit hors de la galerie et dans l'escalier jusqu'à la grand-salle. Lady Elizabeth, installée avec grâce dans une chaire, était prête. Elle croisa le regard de l'apothicaire et leva la main pour la saluer.
    — Je crois qu'ils aimeraient que nous les laissions, murmura-t-elle. Mais qu'ils partent d'abord.
    Par la porte ouverte entraient les hennissements des chevaux, les cris des palefreniers et le craquement des charrettes. Des cornes sonnèrent ; on montait et descendait l'escalier en courant. Enfin, sous la direction de Mawsby, Lady Elizabeth et sa suite franchirent la porte d'entrée, suivis de Colum et Kathryn. Malgré les tristes circonstances les palefrois aux vifs caparaçons de Lady Elizabeth et d'Eleanora, les armures des gardes et les bannières des hérauts formaient un cortège chamarré.
    Mawsby et Thurston se placèrent près de la châtelaine.
    Gurnell organisa l'escorte et, au son des trompes retentissantes et des appels de ceux qui restaient là, Lady Elizabeth et sa maison s'éloignèrent dans un nuage de poussière.

CHAPITRE VI
    « La vérité est la chose la plus précieuse qu'un homme puisse détenir. »
    Chaucer, « Le conte du Franklin » Les Contes de Cantorbéry, 1387
    Peu de temps après, Kathryn et Colum franchirent à leur tour le portail d'Ingoldby Hall et tournèrent dans le chemin malaisé, bordé de haies et de boqueteaux, qui les amènerait au carrefour et à la grand-route de Cantorbéry.
    L'apothicaire décida de rendre visite à la Vaudoise et ils finirent par repérer la sente qui se faufilait comme une aiguille sous les arbres et

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