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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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enfants. » Eh bien, voilà une énigme parfaite pour intriguer l'esprit d'un Irlandais.
    Elle se retourna pour s'assurer que les fontes attachées derrière elle étaient bien fixées.

    — J'aimerais d'abord me rendre à Greyfriars.
    — Et c'est donc là que vous irez, répliqua Colum.
    Ils chevauchèrent en silence. Les flèches de la cathédrale et les toits aux tuiles noires et rouges de la cité surgirent.
    Colporteurs,
    marchands
    ambulants,
    chaudronniers,
    fermiers qui, leurs affaires achevées, retournaient chez eux ou se dirigeaient vers d'autres villes, encombraient la route.
    La foule était bruyante et animée. Des charrettes où s'entassaient des marchandises ou des enfants roulaient à grand fracas. Des familles, qui avaient passé la journée à la ville se reposaient à l'ombre des arbres, et des pèlerins, serrant de solides gourdins, marchaient d'un bon pas vers Douvres. Un groupe de soldats, resplendissants dans leur livrée royale bleu, rouge et or, dégagea la voie en passant dans un cliquetis d'armes. L'un d'entre eux reconnut Colum et le salua, mais disparut dans un nuage de poussière avant que Murtagh puisse lui répondre.
    Ils entrèrent dans la ville à Ridingate. Les marchés fermaient et on démontait les étals. Les ramasseurs d'ordures étaient déjà sur place avec leurs lourds tombereaux pour débarrasser les égouts à ciel ouverts de leurs déchets et enlever les tas de détritus où bourdonnaient des mouches. Kathryn en fut satisfaite. Elle avait à maintes reprises adressé des demandes à l'échevinage en lui rappelant que la propreté des rues était essentielle, surtout en été. Quand les échevins lui en avaient demandé la raison, elle n'avait su que répondre, si ce n'est que son père lui avait appris que des mouches à vers vivaient dans ces saletés et transmettaient des infections, ce que ses lectures lui avaient confirmé.
    L'attrapeur de chiens était aussi occupé, avec sa cage résistante et sa carriole de bois, à rassembler chiens sans maître et bâtards. Une bande d'élèves de l'école ecclésiale galopaient en tous sens et se poursuivaient en se frappant à grands coups de sacoches de cuir usées. Les jouvenceaux s'arrêtèrent pour regarder une compétition amicale entre deux paysans : chacun arborait un collier de harnais et le perdant devrait porter des entraves pendant un certain temps. Sur le pilori et aux ceps étaient exposés portant pendus au cou les produits avariés saisis par les baillis, les malchanceux qui n'avaient pas respecté la réglementation du marché.
    Colum, en tête, se frayait un chemin parmi les pèlerins et les visiteurs, les paysans pressés de regagner leur ferme, les marchands fiers de leur fortune qui se pavanaient en onéreuse cotte-hardie.« On dirait un banc de poissons », se dit Kathryn, en voyant les couleurs variées et les passants qui se faisaient de la place à coups de coude dans les rues étroites où pendaient des enseignes. Les étages inférieurs des bâtiments saillaient si bas que les cavaliers devaient prendre garde à ne pas se cogner la tête. Kathryn et Colum finirent par mettre pied à terre et par conduire leurs montures par la bride. A un moment, Colum eut même à sortir le sceau royal pour fendre un groupe de vendeurs
    cernant
    un
    malheureux
    colporteur
    qui
    commerçait intra muros sans licence. Un cortège funèbre les obligea à se réfugier sous le porche d'une maison. Le prêtre précédait le convoi en psalmodiant des prières comme un enfant aurait fredonné une chanson, et un gamin, chargé d'un encensoir qui lâchait des volutes grises, le suivait en trébuchant.
    Ils parvinrent enfin au quartier si familier à Kathryn, remontèrent Beercart Lane, dépassèrent l'hospice des Prêtres Indigents et franchirent le pont avant de prendre au nord vers Greyfriars. Ils y accédèrent par une poterne et l'apothicaire dut s'adresser en criant au frère lai quelque peu sourd avant qu'on les laisse entrer. Un autre frère se précipita en présentant des excuses, prit les rênes de leurs chevaux et promit de veiller sur eux.
    — Auriez-vous l'obligeance d'annoncer au père prieur que nous sommes là ?
    Ils traversèrent l'enceinte du prieuré. Dans le cloître, le cellérier s'occupait d'un groupe de mendiants à qui il distribuait les vêtements dont disposait la maison : chaussures, sandales, hauts-de-chausses et justaucorps, tout ce que les prêtres avaient pu collecter dans leurs quêtes à

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