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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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    — C'est à moi qu'il faut poser ce genre de questions, énonça avec emphase le prieur qui se déplaça un peu comme pour fuir le regard perçant de Kathryn.
    — Je ne veux point vous offenser, mon père. Mais une relique précieuse, un rubis de valeur a été volé. Je crois que frère Ralph montait la garde en votre compagnie.
    J'aimerais m'entretenir avec lui au sujet du vol, ainsi qu'avec frère Simon le sacristain au sujet de la disparition de votre protégé, Laus Tibi.
    Barnabas se détendit.
    — Un rusé coquin, Maîtresse Swinbrooke ! Il a réussi à se glisser dehors je ne sais comment. Frère Ralph ! cria-t-il par-dessus son épaule. Demandez à Simon de nous rejoindre.
    Quelques instants plus tard, l'affairé sacristain aux yeux chassieux se précipita dans l'église, sandales lâches résonnant contre les dalles. Il tenait encore un couteau destiné à tailler la cire des cierges.
    — Qu'est-ce qu'il y a maintenant ? Qu'est-ce qu'il y a maintenant ? s'exclama-t-il.
    — Je voudrais me rafraîchir la mémoire, expliqua l'apothicaire en s'asseyant sur les marches de l'autel et en scrutant les trois religieux. Le Lacrima Christi était dans cet oratoire bien protégé dont la porte était fermée et verrouillée. Le jour où il a été volé, on l'avait descendu pour un moment et déposé là, dit-elle en montrant le coffre cerclé de fer dans un coin. Plus tard, le prieur Barnabas a de nouveau suspendu le réceptacle et son précieux contenu.
    Elle fit un geste vers la chaîne.
    — Il était là comme une pyxide devant l'autel. Le prieur a fermé l'huis de la chapelle, tiré les barres et vous a rendu la clé, frère Simon. Le prieur et frère Ralph sont restés de garde jusqu'à la découverte de la disparition du Lacrima Christi.
    Elle se tourna vers l'infirmier.
    — Que s'est-il passé en fait, mon frère ?
    — Oh, c'est fort simple ! J'y ai beaucoup réfléchi, répondit ce dernier sur un ton chantant. Le père prieur était à son prie-Dieu et moi agenouillé derrière lui. Comme je commençais à avoir mal aux genoux, je me suis levé pour marcher un peu. Je suis passé devant la porte et ai jeté un coup d'œil à travers la grille. Je voyais la chaîne et le crochet mais rien d'autre. J'ai pensé que c'était une illusion d'optique, aussi ai-je appelé le prieur qui sur-le-champ...
    — J'ai sur-le-champ envoyé frère Ralph donner l'alarme et quérir les clés, intervint Barnabas.
    Frère Ralph leva la main.
    — Je les ai rapportées et vous ai vu, tout comme les autres frères, ouvrir la porte et la déverrouiller.
    — Je suis donc entré, continua Barnabas. La chapelle était dans l'état où vous la trouvez maintenant.
    — Et l'homme qui avait demandé asile ?

    — Ah, répondit le prieur, il se tenait près de la porte du jubé, yeux écarquillés, bouche bée. Je lui ai ordonné de s'éloigner.
    L'apothicaire se releva. Les frères s'écartèrent quand elle remonta la nef. Les chanteurs s'étaient tus et dispersés.
    Kathryn entra dans le jubé et le vaste chœur. La chaire de Miséricorde était construite dans une niche creusée dans le mur à gauche, juste derrière le maître- autel. Elle alla s'y asseoir et les frères la suivirent. Kathryn contempla le nuage d'encens et se remémora la légende prétendant que c'était une cohorte de vrais anges qui traversaient l'église.
    — Laus Tibi a-t-il trempé dans ce vol ? demanda- t-elle.
    Barnabas, après voir fait une génuflexion en direction de la pyxide, s'assit sur la première marche de l'autel, la tête un peu tournée comme si quelque chose avait attiré son attention.
    — C'est ce qu'on dit, répondit frère Simon. Ce devait être un fieffé malandrin, Maîtresse Swinbrooke. Je lui apporté son souper hier soir du pain, du fromage et du vin. Il était là, l'air abattu et misérable. Je lui ai servi son repas puis ai fermé l'église.
    — Êtes-vous sûr que toutes les portes étaient barricadées ?v
    — À la fin de complies, précisa le prieur, elles sont déjà closes, sauf celles qui mènent à la sacristie et au prieuré.
    Ce sont deux solides portes de chêne, Maîtresse, verrouillées et barrées de l'autre côté. Quand nous nous sommes levés au petit matin, le lendemain, pour chanter l'office divin, elles l'étaient toujours.
    Il désigna les stalles du chœur de chaque côté.
    — Les frères y avaient pris place et nous avions commencé à chanter. Frère Dominic, le sous-prieur, a chuchoté qu'il ne

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