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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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un geste de dénégation, comment lui ou elle est parvenu à ses fins.

    Elle acheva son esquisse et déposa le vélin sur la table afin que l'encre sèche plus vite dans le rayon de soleil qui passait par la fenêtre.
    — Lady Elizabeth sera bientôt de retour.
    — En effet, et il nous faut partir.
    L'apothicaire s'assit à la table et se mit à étudier sa carte.
    Elle se levait parfois pour la comparer avec la mosaïque.
    Quand elle fut satisfaite de son travail, elle entreprit, à l'aide du
    chiffon
    jaune,
    d'effacer
    les
    taches
    d'encre.
    Quelques-unes avaient commencé à sécher, mais elle fit de son mieux.
    — Pourriez-vous aller quérir du vin ?
    Colum sortit et revint avec un petit pichet. Kathryn se servit du liquide pour parfaire son nettoyage.
    — Rapportez-le à la cuisine, Colum. Mettez le chiffon aux ordures et demandez à l'une des servantes de laver ce pichet avec soin.
    Elle baissa les yeux sur les traînées qui striaient le sol.
    — Il se peut que l'assassin les remarque, mais il ou elle finira par tout découvrir de toute façon...
    — Pourquoi ? s'enquit Murtagh.
    — Parce que nous allons nous rendre à nouveau dans le labyrinthe en nous servant du plan. Je veux vérifier cette partie de ma théorie.
    Colum fit un prompt aller et retour aux cuisines. Kathryn étudiait toujours sa carte rudimentaire.

    — Et si nous nous égarons...? s'inquiéta Colum quand ils partirent.
    — Si nous nous égarons, rétorqua-t-elle avec malice, alors imaginez un peu, Colum, vous et moi, seuls, perdus dans un dédale ! Que pourrions-nous bien faire ?
    Il tendit la main pour lui saisir le bras, mais elle lui échappa d'un bond et se précipita sur le parquet ciré vers la porte principale du manoir. Le soleil était au zénith, la grande prairie et le sinistre labyrinthe dormaient sous la chaleur de l'été finissant et les oiseaux eux-mêmes s'abritaient dans la fraîcheur des arbres. Il n'y avait personne. Colum et Kathryn descendirent l'escalier, traversèrent le pré et pénétrèrent dans le dédale. Quand ils avancèrent, Colum ramassa la corde qui servait de guide.
    Une fois au centre, il la jeta sur les marches près de la Croix des pleurs. Kathryn usa de son croquis pour suivre le sentier qui menait à la haie du fond. Elle se trompa une ou deux fois et se perdit, mais ils parvinrent enfin à l'endroit où les buissons avaient brûlé. Elle jeta un coup d'œil à travers les branches et aperçut le bosquet, au bout de la prairie.
    — Nous avons trébuché et tâtonné, remarqua-t-elle, et pourtant il ne nous a pas fallu longtemps. Le tueur a dû se déplacer plus vite. Et à présent, Colum, retournons à la Croix des pleurs et servons-nous de ça - elle tapota le parchemin - pour retrouver la sortie. Je parierais que notre criminel a dû s'exercer en secret à se repérer.

    Kathryn attendait avec anxiété de savoir si son hypothèse était juste. Elle avait pourtant confiance. Ils regagnèrent la Croix des pleurs sans mal et, pressés de toutes parts par les haies qui les entouraient, entreprirent de revenir sur leurs pas par les étroites sentes ombreuses.
    — J'ai l'impression de marcher dans une forêt, commenta Colum à voix basse. Avec des arbres entrelacés, des fougères hautes jusqu'à la taille et des ténèbres silencieuses où se tapit l'ennemi, flèche encochée ou doigt sur le treuil de l'arbalète.
    — Mais pas ici, répondit Kathryn. Ce ne sont que jeux de nos imaginations. Craintes de nos âmes. N'est- ce pas étrange, Colum ?
    Elle s'immobilisa à un tournant.
    — Cela ne réveille-t-il pas nos peurs enfantines des couloirs déserts et sombres, des passages vides ? Rien d'étonnant à ce que Maltravers, un homme perdu dans ses rêveries et hanté par le passé, ait choisi cet endroit. Il devait se sentir bien ici, coupé du reste du monde.
    — Sortons, dit Colum. Je n'aime pas ces lieux.
    L'apothicaire fit usage de sa carte. Deux erreurs éveillèrent l'appréhension qui l'agitait mais ils réussirent finalement à tourner à un coin et à atteindre l'entrée. Le grand château se dressait devant eux, silencieux. Une ou deux fois, Kathryn distingua un visage aux fenêtres, mais était-ce quelqu'un qui les épiait ou un serviteur vaquant à sa tâche ?
    Ils se rendirent aux écuries où les palefreniers paressaient au soleil sur des bancs en attendant l'arrivée du cortège venant de Cantorbéry.
    — Nous ne prendrons pas congé, murmura la jeune femme.
    Colum

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