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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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mais, ce matin, son châtiment ne s'est pas fait attendre.
    Colum tira une clé de sa bourse.
    — Dans ce cas, il devrait détenir le grimoire, et j'ai ce qu'il faut pour ouvrir sa chambre.
    Il précéda Kathryn et Foliot dans le couloir, et s'arrêta devant une porte de chambre qu'il déverrouilla. A l'intérieur, tout était en ordre, les rideaux étaient tirés avec soin autour du petit lit à colonnes. Des vêtements étaient accrochés à une patère fichée dans le mur à côté d'une petite fenêtre. Les effets de l'homme qui était mort étaient proprement entassés sur une chaise : une chemise en toile sale, une ceinture et une vieille escarcelle qui ne contenait que quelques pièces de monnaie.
    Kathryn souleva le couvercle du coffre, au pied du lit. Il s'y trouvait d'autres affaires appartenant à Fronzac, mais pas le grimoire. Elle sortit un mince rouleau de parchemin et se redressa pour soulager la crampe qui la faisait souffrir au creux des reins.
    Puis elle promena son regard sur la chambre blanchie à la chaux.
    — C'est vraiment un Livre des ombres !
    murmura-t-elle. Où pourrait-il être?
    — Fronzac doit l'avoir caché, suggéra Colum.
    Pendant que Foliot et lui tiraient les rideaux du lit et fouillaient sous l'édredon et les coussins, Kathryn alla s'asseoir sur la banquette dans l'embrasure de la fenêtre et déroula le parchemin.
    Elle lut avec attention la lettre de Dionysia Dauncey, et se sentit un peu coupable car il s'agissait d'un message d'amour. Y était mentionnée, en passant, la mort de Tenebrae, puis Dionysia parlait de leurs noces qui devaient avoir lieu le vendredi après la Fête-Dieu, à Saint-Mary-le-Bow. Le ton passionné de la missive surprit Kathryn. Dionysia parlait de son ardeur et de son impatience ainsi que de sa détermination à acheter une alliance chez Procklehurst, un des premiers orfèvres de la ville, Kathryn le savait. La date mentionnée à la fin de la lettre était celle de la veille. Elle roula le parchemin et le tendit à Foliot qui la dévisageait avec curiosité.
    — Ce n'est qu'une lettre d'amour, expliqua-t-elle, sans doute écrite hier, en fin d'après midi. Elle contient quelques phrases seulement.
    Elle détourna les yeux avec un sourire.
    — Une femme comme Dionysia devait éprouver du mal à manifester ses sentiments quand elle se sentait observée par ses compagnons de voyage.
    Colum les rejoignit.
    — Rien! s'exclama-t-il. Si Fronzac détenait le grimoire, il a disparu.
    — Quelqu'un a pu le voler après sa mort, fit observer Foliot.
    Il agita la main en un geste d'accablement.
    — Non, à la réflexion, ce n'est pas possible.
    L'aubergiste a dit qu'il n'y avait qu'une clé de la chambre, et il l'a récupérée sur le cadavre de Fronzac.

    — Personne d'autre ne l'a demandée? s'enquit Kathryn.
    Foliot hocha la tête.
    — Qui l'aurait fait? Les soupçons se seraient portés immédiatement sur lui. Nous nous retrouvons donc avec un nouveau meurtre inexplicable et une lettre d'amour de la veuve Dauncey.
    Il se tapota la joue avec le parchemin.
    — Nous ferions mieux de la lui rendre.
    Ils redescendirent au rez-de-chaussée. Les pèlerins étaient sortis dans le jardin. Kathryn et Colum laissèrent Foliot leur transmettre leurs adieux, et rendre sa missive à la veuve Dauncey. Eux-mêmes pendant ce temps repartirent dans Queningate, puis gagnèrent la Grand- Rue par une étroite ruelle.
    — Vous y comprenez quelque chose ? demanda Colum.
    Il attira Kathryn sur le seuil d'une taverne pour laisser passer un groupe de pèlerins peu assortis qui poussaient un infirme dans une charrette à bras vers les portes de la cathédrale.
    — Pour le moment, non, reconnut Kathryn qui embrassa du regard l'activité grouillante qui l'entourait : le commerce des boutiques et éventaires marchait à plein, avec les hordes de pèlerins
    qui,
    sortant
    de
    la
    cathédrale,
    déambulaient sur la place du marché et prenaient des rafraîchissements.

    Soudain, elle-même ressentit la chaleur et la fatigue.
    — Asseyons-nous un peu.
    Elle tira Colum par la manche pour l'entraîner vers une taverne au plafond bas. Un marmiton leur apporta des chopes de bière froide, bien mousseuse, ainsi qu'une assiette de pain et de fromage à partager et une petite coupelle d'oignons hachés recouverts de persil. Colum sortit son couteau et coupa des portions bien nettes pour Kathryn. Il lui sourit.
    — Prenez courage. Si nous n'éclaircissons pas ce mystère, Maître Foliot

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