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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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le fera certainement.
    Kathryn mâcha lentement le fromage souple et frais. Elle en prit une autre bouchée et demanda :
    — Et si Maître Foliot faisait partie du mystère ? Il a rendu visite à Tenebrae, le matin de sa mort.
    C'est un homme vigoureux, et il a très bien pu escalader le mur d'enceinte de la taverne pour s'en prendre au pauvre Fronzac, puis jeter son corps dans l'enclos.
    — C'est vrai de tous, fit valoir Colum. Chacun a vu Tenebrae le jour de sa mort, et chacun a assez de force pour avoir tiré un Fronzac inconscient dans le parc à cochons.
    Il acheva le contenu de sa chope.
    — Que pouvons-nous de plus?
    Kathryn poussa un soupir.
    — Rien pour l'instant. Les événements n'ont aucune logique, Colum, aucun ordre. Tenebrae était vivant quand tous les pèlerins ont quitté sa demeure. Personne n'est retourné dans son cabinet après. Quant à la mort de Fronzac, elle est tout aussi mystérieuse. Néanmoins, nous avons appris certaines choses. D'abord, ces pèlerins ont des secrets qu'ils préfèrent garder cachés. Ensuite, lorsqu'ils étaient dans le filet de Tenebrae, ils le détestaient. Enfin, ce grimoire, le Livre des ombres, est tombé d'une manière ou d'une autre entre les mains de Fronzac. Et donc c'est l'assassin de Fronzac qui détient l'ouvrage maintenant.
    Colum se mit debout et brossa les miettes tombées sur son justaucorps.
    — Je dois vous laisser, maintenant, Kathryn.
    Il promena son regard autour de lui.
    — À propos, où est allé Luberon ?
    — Sans doute est-il retourné à la taverne.
    Colum acquiesça, et ils sortirent dans la Grand-Rue. L'Irlandais à présent songeait aux problèmes qui l'attendaient à Kingsmead. Il embrassa distraitement Kathryn sur la joue et s'éloigna, marmonnant dans sa barbe.
    Kathryn le suivit des yeux avant de reprendre son chemin dans Burghgate. Elle s'arrêta à l'angle d'Iron
    Bar Lane où elle aperçut l'enseigne de Procklehurst : le nom de l'orfèvre y était peint en lettres bien lisibles. La porte de la boutique était ouverte. Contournant les éventaires installés devant et que tenaient les apprentis, Kathryn s'en approcha. À l'intérieur, il régnait une pénombre fraîche : les fenêtres étaient fermées, et des rangées de bougies éclairaient la longue table ovale qui trônait au milieu de l'échoppe. Comme chez tous les orfèvres, rien n'était exposé. Les babioles en or se vendaient dans les étals extérieurs, sous l'œil vigilant des apprentis, tandis qu'à l'intérieur c'est l'orfèvre qui traitait les affaires et sortait les articles précieux que les clients lui demandaient.
    Saisissant une clochette sur la table, Kathryn l'agita. Maître Procklehurst sortit, affairé, de l'arrière-boutique. Il était chauve comme un œuf de pigeon, et avait un visage mafflu, gras et luisant. Il évalua rapidement Kathryn de ses petits yeux perçants, puis se frotta les mains.
    — Que puis-je pour vous, Maîtresse? Vous désirez déposer de l'argent? Ou peut-être voulez-vous voir des colifichets qui ne sont pas exposés dehors ?
    Un sourire à peine ébauché flottait sur ses lèvres, comme s'il estimait que Kathryn valait pareil accueil. Elle fut tentée de dire qu'elle avait une bourse pleine de pièces d'or qu'elle voulait déposer
    : ainsi elle aurait vu le sourire de l'homme s'accentuer.
    — Eh bien ? la poussa Procklehurst en avançant vers elle, tirant sur la coûteuse cape d'hermine sur les épaules.
    — Je m'appelle Kathryn Swinbrooke, et je suis médecin.
    Le sourire de Procklehurst disparut.
    — Le médecin appointé par le Conseil de la ville ?

    — Non, Maître Procklehurst, celui qui travaille avec le commissaire du roi, Maître Colum Murtagh.
    Procklehurst sourit de nouveau.
    —
    Bien sûr, roucoula-t-il. En quoi puis-je vous être utile?
    —
    Vous connaissez Dionysia Dauncey, une veuve elle-même orfèvre à Londres ?
    Le sourire du marchand s'accentua.
    — Oh, oui ! Elle est venue ici ce matin même.
    —
    Maître Procklehurst, s'exclama sèchement Kathryn, je suis sûre que vous êtes occupé, et je le suis aussi.
    —
    Maîtresse Dauncey est venue acheter une alliance en or, répliqua vivement Procklehurst.
    — L'a-t-elle achetée, finalement?
    —
    Certes, et je l'ai mise dans un coffre pour qu'elle y soit en sécurité. La veuve Dauncey semblait tout excitée à la perspective de son prochain mariage.
    — Merci.
    Kathryn se détourna et sortit de la boutique aussi brusquement qu'elle y était

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