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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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! cria Thomas Greene en se levant à demi.
    — Si, c'est la vérité, Maître Greene, riposta Kathryn, aussi asseyez-vous, je vous prie.
    Elle jeta un regard à Rawnose et à Bogbean qui se tenaient debout, bouche bée, croyant à peine à la pièce qui se jouait sous leurs yeux. Thomasina, qui avait pris place à côté de sa maîtresse, refrénait aussi ses questions. Elle l'avait harcelée avec toute une liste d'interrogations sur le chemin qui les avait conduites ici, mais Kathryn n'avait rien dit.
    Elle était restée des heures dans son cabinet d'écriture à étudier avec soin le nom des pèlerins, et l'ordre dans lequel ils avaient rendu visite à Tenebrae. Seul Colum connaissait la conclusion à laquelle elle avait abouti. Kathryn sortit alors sa liste de sa sacoche.
    — Voici quel est l'ordre que vous avez suivi pour voir Tenebrae, annonça-t-elle. D'abord Sir Raymond Hetherington, puis Richard Neverett, Louise Condosti, Charles Brissot, Anthony Fronzac, Thomas Greene et Dionysia Dauncey.
    Ainsi, Maîtresse Dauncey, vous avez été, je crois, la dernière ?
    — Oui,
    oui,
    en
    effet.
    Pourquoi?
    Que
    sous-entendez-vous?
    — Rien, déclara Kathryn, mais j'aimerais répéter les événements qui se sont produits, ce matin-là.
    Maître garde, vous jouerez le rôle de Tenebrae, et ne prenez pas cet air stupéfait, c'est assez simple.
    Elle porta son regard sur Colum.

    — Tout est prêt ?
    — Oui, répliqua-t-il, masque, cape, cagoule et capuchon.
    — Parfait. Maître Luberon, vous serez Morel.
    Montez avec notre ami le garde dans le bureau, costumez-le avec la cape que vous y trouverez préparée. Torches et chandelles sont allumées.
    Tout ce qu'il a à faire, c'est s'asseoir. Les pèlerins viendront le voir. Ils resteront quelques minutes.
    Quand ils partiront par la porte au fond de la salle, le garde sonnera la cloche sur le bureau, et Luberon fera entrer la personne suivante. Sir Raymond, vous passerez le premier, suivi par Richard Neverett, puis Maîtresse Condosti, Dionysia Dauncey, Colum Murtagh et Maître Greene. Thomasina sera la dernière.
    Neverett bondit sur ses pieds pour s'écrier :
    — C'est une absurdité !
    — Asseyez-vous, monsieur ! rugit Colum.
    Kathryn déclara d'une voix égale :
    — Je vous promets que lorsque j'en aurai terminé, si vous pensez toujours qu'il s'agit d'une absurdité, vous pourrez quitter Cantorbéry et aller où bon vous chante. Maître Bogbean, prenez votre poste habituel près de la porte du fond de la maison, je vous prie.
    Bogbean fila pendant que Luberon secouait la tête en emmenant à l'étage un garde aussi intrigué que lui. Les autres attendirent un moment en silence.
    Kathryn fixait Thomas Greene, s'efforçant de maîtriser l'expression de son visage afin de ne pas trahir ce qu'elle avait projeté. Enfin la cloche se fit entendre, et Luberon qui maintenant s'amusait pénétra dans la cuisine pour faire signe à Sir Raymond Hetherington qui monta au premier, docile comme un agneau. Au bout d'un moment, la cloche retentit encore. Et ainsi chacun des pèlerins monta tandis que ceux qui quittaient le bureau sortaient par la porte de derrière et revenaient par celle de devant pour reprendre sans bruit leur place dans la cuisine.
    Kathryn interrogea Louise.
    —
    Maîtresse Condosti, avez-vous tout trouvé exactement comme la dernière fois ?
    La jeune femme qui était pâle hocha vigoureusement la tête.
    — C'était étrange et mystérieux.
    Sa voix se réduisit à un murmure quand elle ajouta :
    —
    Tout à fait comme le matin où j'ai rencontré Tenebrae pour la dernière fois.
    Elle se prit le visage dans les mains pour se mettre à pleurer sans bruit.
    Kathryn la regarda avec compassion et décida qu'il valait mieux en rester là. Maîtresse Dauncey sortit, suivie par Colum et Maître Greene. Et quand la cloche tinta pour la dernière fois, ce fut au tour de Thomasina. Kathryn la suivit dans le vestibule.
    —
    Monte, lui chuchota-t-elle, et fais exactement ce qu'on te dit.
    Thomasina obéit et Kathryn attendit. Les minutes s'écoulaient interminables, mais Thomasina finit par surgir par la porte d'entrée avec un sourire jusqu'aux oreilles.
    — Ça y est, chuchota-t-elle.
    Kathryn porta un doigt à ses lèvres.
    —
    Dans ce cas, ne dis rien, ordonna-t-elle, et elle eut un sourire complice à l'adresse de l'Irlandais qui venait d'apparaître après Thomasina, ses fontes de selle toujours sur ses épaules.
    — Cela vaut pour vous aussi,

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