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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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maintenant, vous irez me chercher Rawnose quand je vous le demanderai, et pas avant. Il faudra qu'il se rende à Black Griffin Lane. Allez tirer ensuite Bogbean de l'estaminet où il se cache pour lui dire de faire le guet devant la maison de Tenebrae. Puis vous irez au Guildhall quérir Luberon : il veille tard. Enfin, rendez-vous au Faucon Crécerelle, et prévenez les pèlerins qu'ils doivent vous accompagner immédiatement chez le mage. Oh, et demandez aussi à Luberon d'amener avec lui un de ses gardes ainsi qu'une échelle de corde.
    — Pour quoi faire ?
    — Je vais mettre en scène ma propre pièce, expliqua Kathryn, mais j'hésite encore sur la façon de distribuer les répliques à chaque acteur.
    Colum se leva et ouvrit la porte.
    — Dans ce cas, il n'y aura pas de souper, ce soir?
    Kathryn lui adressa un sourire par-dessus son épaule
    en même temps qu'elle s'asseyait.
    — Non. La faim vous aiguisera l'esprit.
    Elle prit sa plume et ouvrit l'encrier en corne.
    Colum revint et lui mit prestement les mains sur les yeux.
    — Irlandais ! s'écria Kathryn pour le mettre en garde.
    — Vous mentez !
    — A quel sujet? protesta-t-elle.
    — Vous savez qui est le meurtrier, n'est-ce pas?
    Dites-le-moi et je vous libère.
    Kathryn opina du chef.
    — En effet, murmura-t-elle, je crois le savoir, mais il vous faudra attendre.
    Quelques heures plus tard, alors que les grandes cloches de la cathédrale carillonnaient pour les vêpres, Kathryn et Thomasina arrivaient à Black Griffin Lane. Elles se dirigèrent vers la maison du mage où tout le monde était réuni. Kathryn ne doutait pas qu'elle prouverait qui était l'assassin. Il ne restait plus qu'à refermer le piège. Luberon et les gardes du Guildhall se tenaient à l'écart.
    Bogbean et Rawnose bavardaient dans un coin du jardin, chacun essayant d'annoncer à l'autre des nouvelles sans vraiment s'écouter mutuellement.
    Les pèlerins s'étaient attroupés devant la porte d'entrée. En voyant Kathryn, Sir Raymond eut un sourire contraint, mais son gros visage était jaunâtre, à présent, et il avait les yeux bordés de rouge. Thomas Greene qui semblait nerveux tirait sans arrêt sur un fil de sa cape. La veuve Dauncey s'appuyait sur sa canne, les yeux levés vers le ciel qui
    s'assombrissait.
    Neverett
    et
    Louise
    conversaient à voix basse. Tous paraissaient redouter d'être de retour si près de l'endroit où était mort leur maître chanteur.
    Sir Raymond s'avança.
    — Est-ce
    vraiment
    nécessaire,
    Maîtresse
    Kathryn? demanda-t-il. Nous avons perdu deux de nos camarades. Il est dangereux pour nous d'être ici.
    Il passa la langue sur ses lèvres.
    — Londres serait plus sûr.
    Kathryn sourit.
    — Je ne vous garderai pas longtemps, et je vous promets que lorsque j'aurai terminé, tout sera clair. Les portes sont-elles ouvertes, Maître Murtagh?
    Colum, une paire de fontes de selle en travers des épaules, hocha la tête. En précédant le groupe dans la maison, puis dans la cuisine dallée de pierre, Kathryn se fit violence pour ne pas se laisser accabler par le souvenir de ce qui s'était passé un peu plus tôt, ce même jour. Bien que Colum lui eût expliqué qu'avant son arrivée il avait répandu des herbes et ouvert les fenêtres, il régnait encore une odeur légèrement aigre dont les pèlerins s'étonnèrent. Kathryn refusa de répondre lorsqu'ils lui posèrent des questions en chuchotant. Elle attendit qu'ils soient assis autour de la grande table de chêne.
    — Le matin de la mort de Tenebrae, commença-t-elle alors, vous êtes tous venus dans cette maison. Chacun de vous est monté dans le cabinet de Tenebrae. Le mage était un homme rusé et fin, qui attirait les gens dans sa toile grâce à un mélange de menaces et de flatteries. S'il prédisait l'avenir, c'est seulement parce qu'il avait des espions et des confidents parmi vous, comme il en avait dans d'autres communautés. Ces gens lui fournissaient des bribes d'informations, des bruits dont il pouvait se servir ultérieurement.
    Kathryn se tut pour rassembler ses pensées, sans s'occuper des regards noirs que lui lançait Thomas Greene. Elle reprit :
    — Au début, vous veniez consulter Tenebrae dans l'espoir de savoir ce que l'avenir vous réservait, mais à la fin, vous n'aviez, en vérité, guère le choix de faire autrement, à mesure que Tenebrae avait connaissance de secrets vous concernant, dont il se servait à ses néfastes fins personnelles.

    — Ce n'est pas vrai

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