Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
Vom Netzwerk:
centre du terrain, Will secoua ses
bras pour en détendre les muscles endoloris. Il observa Garin, qui fixait
toujours le chevalier.
    — Ton
oncle est de charmante humeur, comme à son habitude.
    — Je
crois qu’il est préoccupé par la conférence de demain.
    Garin
se tourna vers Will.
    — On
m’a dit que tu y serais.
    Will
hésita. Il avait encore en mémoire la menace d’Owein.
    — Tu
peux me le dire, insista Garin à voix basse pour ne pas être entendu. Moi
aussi, j’assisterai aux pourparlers. Je porte le bouclier de mon oncle.
    — Désolé,
dit Will en se détendant. Owein m’a interdit d’en parler.
    — Mon
oncle aussi, mais il a laissé entendre ce matin que tu y serais.
    Il
regarda Will d’un air ennuyé.
    — D’ailleurs,
je ne crois pas que ta présence l’enchante particulièrement.
    Will
observa le chevalier. L’attention qu’il portait au combat assombrissait
l’expression de son visage. Jacques de Lyons, commandant à la retraite, avait
affronté les musulmans aux batailles de la Forbie et de Mansourah. À la
première, il avait perdu un œil face à un Turc khorezmien, et à la deuxième
trois cents compagnons. Au Nouveau Temple, sa blessure et son tempérament lui
avaient valu le surnom de Cyclope. Mais personne ne se serait risqué à le lui
dire en face.
    — Quoi
que je fasse, ça déplaît à ton oncle.
    — Ce
n’est pas à toi qu’il vient de faire des remarques, murmura Garin en rongeant
un ongle dont il ne restait déjà pas grand-chose. Et tu ne peux pas lui en
vouloir. Sois plus prudent. Il m’a dit qu’il demanderait ton renvoi si tu
enfreignais encore le règlement.
    Les
deux sergents avaient commencé à se battre.
    Brocart,
le plus petit des deux, se mit à crier parce Jay avait placé une attaque
irrégulière et lui avait touché le tibia.
    — Au
moins, nous sommes meilleurs qu’eux, remarqua Will.
    — Est-ce
que tu m’écoutes ?
    — Quoi
? fit Will en se tournant vers lui.
    Garin
secoua la tête.
    — Je
te dis de faire plus attention. Tu as négligé ta corvée pour dormir une heure
de plus et tu as passé dix jours à payer pour ça. Je t’ai à peine vu.
    — Ce
n’était pas pour dormir. Je...
    Will
s’arrêta et baissa la voix pour raconter à son ami l’initiation qu’il avait vue
avec Simon.
    — Est-ce
que tu es fou ?
    — Il
fallait que je voie ça.
    — Mais
tu seras aux premières loges un jour.
    Le
visage de Garin exprimait l’incrédulité.
    — Je
ne pouvais pas attendre cinq ans. On ne parle que de ça, grimaça Will.
    — Et
Simon. Pourquoi l’impliquer ?
    — Il
me fallait quelqu’un de confiance pour monter la garde.
    A
l’expression qui se peignit sur son visage, Will comprit qu’il avait froissé
son ami.
    — Je
t’aurais bien proposé, précisa-t-il rapidement, mais je savais d’avance ce que
tu m’aurais répondu. J’aurais préféré que ce soit toi, tu le sais bien.
    Cette
explication avait quelque peu apaisé Garin, mais Will sentit que ce dernier
était toujours déçu.
    — Ce
n’est pas bien que tu aies vu l’initiation. Et encore moins un palefrenier.
    — Il
porte la même tunique que nous.
    Garin
soupira.
    — Tu
sais très bien ce que je veux dire. Son père est tanneur, les nôtres sont
chevaliers. Et Simon n’en sera jamais un.
    — Si
c’est la famille qui fait la noblesse, grommela Will, alors je ne suis qu’à
moitié noble.
    Garin
rit doucement.
    — Tu
exagères.
    — Non.
Mon père est peut-être chevalier, mais pas mon grand-père. Quant à ma mère,
elle vient d’une famille de marchands. Nous ne sommes pas tous issus d’une
lignée aussi noble que la tienne.
    — Quoi
qu’il en soit, ton père est chevalier. Cela suffit à faire de toi un noble.
    Sur
ces mots, Garin s’éloigna.
    Dans
la lice improvisée, Brocart venait de désarmer Jay d’une attaque malhabile au
poignet. Jacques revint avec les deux combattants et les sergents remuèrent
nerveusement. A la fin de l’entraînement, le chevalier punissait toujours celui
d’entre eux qui avait livré le pire combat. En général, dix tours de terrain en
courant.
    Il
examina la rangée, passa devant Will dont le regard ne cilla pas, puis devant
Garin, qui baissa la tête. Ayant fait le tour, il prononça la sentence.
    — Lyons,
c’est toi qui cours aujourd’hui.
    Garin
n’en crut pas ses oreilles. Brocart, qui avait livré une performance pitoyable,
semblait perplexe.
    — Messire
?
    Garin
luttait pour garder une voix posée. Comme

Weitere Kostenlose Bücher