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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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ce que l’attention des occupants était distraite pour sortir
discrètement par la porte de devant.

 
    Chapitre 34
    Le Temple, Paris
     
    3 novembre 1266 après
J.-C.
     
    Will
rêvait qu’il était sur un bateau, à pêcher avec son père dans le loch. Le
mouvement de l’eau était apaisant. Son père n’arrêtait pas d’attraper d’énormes
poissons argentés, mais il les relâchait tous.
    — Il
est magnifique ! s’exclamait-il chaque fois en décrochant le poisson et en le
remettant à l’eau.
    Quant
à Will, il n’en attrapait aucun. Il voyait les bancs scintillants de poissons
affleurer sous l’eau, juste autour du bateau, mais aucun ne voulait mordre à sa
ligne.
    — C’est
ton appât qui n’est pas bon, lui dit son père.
    Will
commença à se sentir mal. Le bateau tanguait de plus en plus. Les bancs de
poissons nageaient en cercles de plus en plus rapides autour d’eux et ils le
faisaient tournoyer sur lui-même. Son père riait et péchait à mains nues,
remontant de pleines brassées de poissons.
    Will
se réveilla, les mains agrippées à la paillasse pour s’empêcher de tomber. Il
resta un long moment étendu là, immobile, se sentant prêt à vomir et clignant
des yeux en regardant le plafond. Peu à peu, la nausée disparut. Il avait la
langue pâteuse et un goût affreux dans la bouche. Il essaya d’avaler sa salive,
mais sa gorge était complètement desséchée. Tout paraissait faux : la lumière,
les formes bizarres des meubles autour de lui, la douceur de la couverture dans
laquelle il était enroulé. Même l’odeur de sa propre sueur lui semblait
étrange. Will se redressa lentement. La lumière qui passait à travers la
tapisserie lui faisait mal aux yeux. Claquant des dents, il repoussa la
couverture et posa ses jambes par terre. En regardant la chambre dans laquelle
il se trouvait, il s’aperçut qu’il savait où il était. C’était la cellule
d’Everard.
    La
porte s’ouvrit soudain.
    — Bien,
dit Everard en voyant Will assis. Tu es réveillé.
    Il
ferma la porte et alla jusqu’au banc près de la fenêtre, où il déposa deux sacs
en cuir. L’un était vide mais l’autre semblait rempli d’affaires. L’odeur du
pain frais emplit la pièce. Everard s’approcha de sa table d’écriture et saisit
une coupe. Puis, changeant d’idée, il prit un vêtement blanc sur le tabouret à
côté de lui et le jeta sur la paillasse. C’était un surcot, une tunique
dépourvue de manches qui se portait sous le manteau.
    — Je
l’ai récupéré chez le drapier ce matin, dit Everard en lui tendant la coupe. Il
devrait t’aller. Bois ça et habille-toi.
    En
même temps qu’il s’emparait de la coupe remplie d’un liquide sombre, des
souvenirs confus de la nuit surgirent dans son esprit.
    — Qu’est-ce
qui m’est arrivé ?
    — De
quoi te rappelles-tu ?
    — Garin,
s’écria soudain Will.
    Il
essaya de se lever mais ses jambes ne voulaient pas le porter et il retomba sur
la paillasse.
    — Simon
dit que tu as mentionné son nom plusieurs fois. Il était à la taverne ?
    — J’y
suis allé pour voir Elwen, dit lentement Will en essayant d’organiser en un
récit cohérent les images qui l’assaillaient.
    Il
leva les yeux vers le prêtre, mais Everard ne fit aucun commentaire.
    — Elle
m’a envoyé un message. Enfin, c’est ce qu’on m’a dit. Mais quand je suis arrivé
là-bas, je... j’ai été attaqué par quelqu’un... un homme avec un masque. Il
était au courant pour Le Livre du Graal.
    Le
front plissé, Will porta doucement la main à son visage, qu’il sentait tuméfié.
Sa lèvre avait doublé de volume et il avait une énorme bosse au-dessus de
l’œil, qu’il tâta en grimaçant.
    — Il
m’a frappé. J’ai dû lui dire ce que je savais à propos de Nicolas de Navarre
parce que je ne l’ai pas revu. Et puis Garin est arrivé avec une femme.
    Will
hocha la tête, le voile sur sa mémoire se soulevant peu à peu.
    — Ils
étaient ensemble... Garin et l’homme, je veux dire... Comment se fait-il qu’il
soit au courant ? Est-il possible que Jacques lui ait parlé de l’Anima Templi ?
    Everard
soupira.
    — J’ai
du mal à le croire, mais je ne vois pas comment il le saurait autrement. Cet
homme dont tu parles, est-ce que tu te rappelles autre chose sur lui ?
    —^
Non. Il portait un masque.
    Will
garda le silence un instant.
    — Rook,
dit-il finalement. Je crois que la femme a dit qu’il s’appelait Rook. Garin m’a
forcé à boire

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