Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
Vom Netzwerk:
prospérant autour de quelques fabriques
d’étoffes, où on les informa qu’un Templier et un autre homme étaient passés
dans l’après-midi. Selon le plan qu’il avait mis au point, Everard espérait
empêcher Garin et Rook de poursuivre Nicolas de Navarre avant de voler jusqu’à
La Rochelle pour y faire arrêter les Hospitaliers.
    À
Étampes, Will, Everard et Simon avaient partagé une chambre dans une auberge
dont le propriétaire, en voyant leurs manteaux, les avait conviés à dîner avec
sa femme et son fils. Ils avaient mangé du sanglier, mais ce repas avait
cependant mis à mal l’estomac de Will et l’avait gêné pour chevaucher le
lendemain, au grand dam d’Everard. La douleur qu’il ressentait à la gorge
n’avait cessé d’empirer dans la matinée, au point qu’il lui était devenu
difficile de déglutir. De plus, ses yeux et son nez coulant sans discontinuer,
il cavalait pour ainsi dire à l’aveugle. Malgré le froid mordant, il
transpirait à grosses gouttes et la nuit précédente, qu’ils avaient passée dans
une grange, il avait tenu les autres éveillés par les quintes de toux et les
cris qu’il poussait dans son sommeil. Simon l’avait veillé avec inquiétude.
Quant à Everard, il était trop préoccupé par le livre pour prendre garde au
fait que la santé de Will déclinait rapidement.
    — Il
ira mieux dans un jour ou deux, répondit-il avec une pointe d’agacement à
Simon, qui lui faisait remarquer l’aspect fiévreux de son ami quand ils mirent
pied à terre à l’heure des nones.
    Ils
s’étaient arrêtés à proximité de la route, près d’un taillis d’arbres chétifs
le long duquel coulait une petite rivière agitée par les pluies récentes. Les
berges en étaient boueuses, mais ils pourraient approcher leurs chevaux assez
près pour les faire boire. Une légère brume humidifiait l’atmosphère et les
nuages étaient bas dans le ciel. Autour d’eux, l’hiver gris et morne dominait
le paysage.
    Will
s’était avancé au bord du ruisseau pour y remplir leurs gourdes. Simon prit les
rênes d’Everard pendant que celui-ci déballait du pain et du fromage et les
posait sur une souche d’arbre. Le palefrenier regarda Will plonger les gourdes
dans le courant, mourant d’envie de le rejoindre. Depuis qu’ils étaient partis
de Paris, il avait plusieurs fois tenté de lui parler, mais ses lèvres
restaient scellées et aucun mot n’en sortait. Il essayait d’éloigner l’image
d’Elwen aux Sept Étoiles, avec son visage désemparé quand il lui avait dit que
Will devait avoir bu, mais il n’y parvenait pas. Le mensonge lui était venu
spontanément, sans réfléchir, et ensuite il n’avait plus été capable de revenir
dessus. Maintenant qu’il avait Will en face de lui, il ne réussissait pas à
sortir de son esprit l’idée qu’il l’avait trahi.
    — Fais
boire les chevaux, lui ordonna Everard, ce qui le fit sortir de sa léthargie.
    Tandis
que le prêtre cherchait un buisson derrière lequel faire sa toilette, Simon
emmena les chevaux sur une berge descendant en pente douce vers la rivière, et
ils plongèrent la tête dans l’eau pour se désaltérer. Tout en flattant l’échine
de son cheval de trait, une jeune jument qui portait leurs provisions, il jeta
un coup d’œil à son ami. Stupéfait, il poussa un petit cri de surprise. Will
avait enlevé son manteau et son surcot, les avait jetés négligemment sur la
rive boueuse, et il retirait maintenant son maillot de corps. Il ne sembla pas
entendre le cri de Simon. Délaissant les chevaux, celui-ci courut le long de la
berge. Will était maintenant déchaussé et il s’enfonçait pieds nus dans la
vase. Il n’était immergé que jusqu’à la taille mais le courant était fort et
Simon savait que l’eau était glaciale.
    — Will!
Sors de là!
    Au
lieu de se retourner, celui-ci commença à se balancer de l’eau sur les bras et
le torse en se frictionnant.
    Simon
enleva lui aussi ses bottes, puis il s’enfonça dans la rivière en poussant des
jurons.
    Contrastant
avec l’eau brunâtre de la rivière, la peau de Will semblait plus blanche qu’un
linge, sauf ses joues couvertes de plaques rouges. Simon l’attrapa par l’épaule
et il finit par tourner la tête. Ses yeux grands ouverts étaient inexpressifs.
    — Il
faut que je me nettoie.
    — Reviens,
je vais te trouver de quoi te laver, haleta Simon, que l’onde glaciale
frigorifiait.
    Mais
Will, sans l’écouter, fit un pas

Weitere Kostenlose Bücher